Bobigny, le 8 février 2021. Sur le parvis du tribunal judiciaire, Hervé Ossant (à droite), secrétaire départemental de la CGT 93, échange avec Philippe Martinez, secrétaire général de la centrale.
SOURCE : L'Humanité
Deux semaines après l’audience du 8 février dernier, le tribunal a décidé de relaxer Hervé Ossant, le secrétaire départemental de la centrale. Il était accusé d’avoir giflé un policier lors d’une manifestation. Une vidéo a permis de le disculper.
Le tribunal de Bobigny a relaxé Hervé Ossant ce lundi. Le secrétaire départemental de la CGT 93 était accusé d'avoir giflé un policier lors d'une manifestation organisée en octobre 2019 devant la préfecture, en soutien au service public de la Seine-Saint-Denis.
Les faits avaient d'abord été considérés comme des violences. Ils avaient été requalifiés en outrage lors de l'audience du 8 février dernier. « C'est une victoire de la vérité contre le mensonge éhonté de personne dépositaire de l'autorité publique, écrit la CGT dans un communiqué de presse. C'est aussi une victoire de nos libertés syndicales. »
Hervé Ossant était poursuivi pour avoir donné une gifle à un policier, alors qu'il affirmait avoir seulement fait tomber le calot du gardien de la paix. C'était parole contre parole. Mais lors de la manifestation du 31 octobre 2019, qui rassembla une quinzaine de militants cégétistes, l'un d'eux avait filmé la scène avec son smartphone. En l'occurrence, c'est Abdel Saidi, élu depuis maire de Bobigny, qui a immortalisé ces instants.
Cette vidéo montrait bien un couvre-chef s'envoler mais nullement un soufflet sur la joue du policier. Le procureur l'avait lui-même admis : « Il y a eu une grosse foire d'empoigne, mais on ne peut pas en déduire qu'il y a eu gifle. » Il avait donc demandé la requalification des faits en outrage.
Cette vidéo est maintenant brandie par le syndicat qui la place au cœur de son combat : « Cette décision rappelle l'utilité de la liberté de filmer, d'informer alors qu' une sombre loi dite de sécurité globale souhaite l'entraver », martèle le syndicat.
Fort de sa relaxe, Hervé Ossant ne souhaite pas en rester là. « Il faut que toute la lumière soit faite sur ces policiers qui ont menti sciemment, insiste-t-il. Nous réfléchissons aux suites à donner ».