Cette semaine, nous constatons une très forte hausse des contaminations, conjuguée à une inquiétante hausse des entrées en réanimation, notamment en Île-de-France. Comme il était annoncé pour la mi-mars, l’épidémie s’emballe et les variants progressent toujours, nouveau signe de la gestion plus que calamiteuse du gouvernement.
Plan du billet :
- I. Incidence en France
- II. Hospitalisations en France
- III. Décès en France
- IV. Conclusion pour la France
- V. Incidence en Europe
- VI. Incidence dans les pays les plus touchés
- VII. Situation mondiale
- VIII. La vaccination
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N.B. : comme on m’a posé la question, je rappelle que ma formation est actuaire-statisticien spécialisé en mortalité ; elle conduit donc à faire ce genre d’analyses.
I. Incidence en France
Voici l’évolution du nombre de nouveaux cas dépistés en France depuis début mai :
On constate donc qu’après avoir été nettement atténuée par le deuxième confinement, l’épidémie a repris sa croissance dès début décembre.
Alors que l’épidémie fait l’objet d’analyses non-stop sur les « chaines de commentariat continu » par des experts généralement peu compétents, on observe que la mise en place du couvre-feu il y a 100 jours avait fait passer la croissance de l’épidémie d’exponentielle à simplement linéaire. Jusqu’à la semaine passée.
L’erreur de Macron saute aux yeux. Pour nous en sortir, il aurait fallu que le deuxième confinement se poursuive jusqu’à fin décembre. Comme Noël l’empêchait, on voit donc qu’il aurait alors simplement fallu confiner dès début octobre – ce qui aurait rendu le confinement plus court. Il fallait ensuite ne pas laisser repartir l’épidémie, dans une stratégie de Covid à très bas niveau. Ce que nous avions dit à l’époque, avec d’autres.
On note bien ceci sur ce graphique représentant la croissance du nombre de cas (c’est-à-dire la fonction dérivée du nombre de cas) :
Jusqu’à la semaine passée, l’épidémie est restée globalement contenue par le couvre-feu à 18h00, qui transforme nos vies en un semi-confinement.
Il semble manifeste que la fin des vacances scolaires ait relancé l’épidémie, ce qui a conduit au confinement régional actuel.
est ensuite difficile de discerner le rôle exact des différents autres facteurs : vacances scolaires, vague de froid et réchauffement, etc.
Précision : au vu des caractéristiques du virus et de la volonté de lutter contre lui, il n’est pas possible de réaliser une anticipation robuste de l’évolution du nombre de cas à court terme.
On observe que le nombre de tests et le taux de positivité repartent à la hausse :
On observe bien ceci au niveau de la croissance du nombre de tests (le gros pic correspond aux vacances de Noël) :
Rappelons que nous testons environ 4 % de la population adulte chaque semaine.
Comme on ne teste que les personnes qui se présentent, on oublie donc de tester les personnes symptomatiques qui ne le désirent pas, et les asymptomatiques qui n’ont pas été identifiés comme étant des cas contacts. Selon l’Inserm, on n’identifie pas entre la moitié et les deux tiers des personnes réellement contaminées.
Nous vous proposons donc une estimation de l’épidémie réelle afin d’obtenir le nombre de nouvelles contaminations chaque jour :
On note qu’au printemps, l’activité de test (le petit trait en vert) était presque invisible, tant elle était marginale.
La veille des deux confinements, on devait approcher les 125 000 contaminations par jour ; nous sommes probablement autour de 50 000 actuellement, soit 2,5 fois moins.
Voici le taux de reproduction moyen par région :
La progression en Île-de-France et dans le Nord est particulièrement inquiétante.
Il est surtout intéressant d’observer le nombre total de nouveaux cas chaque jour par département :
Il y a seulement une quinzaine de départements qui connaissent très peu de cas chaque jour. Pour plus de détails, nous vous renvoyons vers les analyses de @gforestier
Après avoir observé le niveau absolu, il est intéressant d’observer son évolution :
Nous vous proposons désormais les cartes des variants. Voici tout d’abord l’évolution du dramatique variant anglais, qui a colonisé notre pays en un trimestre :
Le grave variant Sud-Africain a pour sa part colonisé la Moselle :
Dès lors, l’ancien variant « souche Wuhan » est en forte diminution, et sera bientôt minoritaire partout :
Voici donc l’évolution en graphique pour les départements les plus touchés :
Le département du Nord est désormais le plus touché de la métropole ; la situation se dégrade.
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