Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Manifestation devant les Hôpitaux Drôme Nord à Romans pour protester contre la suppression de 133 postes, dits de "sureffectifs Covid-19" par le nouveau directeur, Vincent Pégeot. À cette occasion, la CGT a proposé de lancer 133 ballons pour symboliser cette décision qualifiée de "scandaleuse" alors que l'hôpital doit toujours gérer la pandémie. © Photos : Flora Chaduc

Manifestation devant les Hôpitaux Drôme Nord à Romans pour protester contre la suppression de 133 postes, dits de "sureffectifs Covid-19" par le nouveau directeur, Vincent Pégeot. À cette occasion, la CGT a proposé de lancer 133 ballons pour symboliser cette décision qualifiée de "scandaleuse" alors que l'hôpital doit toujours gérer la pandémie. - Photos : Flora Chaduc

HOPITAL : la casse se poursuit !
Lundi 29 mars, la CGT des Hôpitaux Drôme Nord a appelé à manifester contre le projet de suppression de 133 postes au sein de l'établissement. Le directeur est venu en expliquer les tenants et aboutissants.

Le monde d'après, ils n'en voient pas la couleur. Lundi environ 130 manifestants se sont retrouvés aux Hôpitaux Drôme Nord à Romans pour protester contre la suppression à venir de 133 postes, au moment même où un comité technique d'établissement se tenait. "Alors que les gens nous remercient à leurs balcons, le directeur, lui, remercie le personnel" ironise presque Thierry Giraud, secrétaire adjoint de la CGT Hôpitaux Drôme Nord. Pour symboliser ces suppressions, 133 ballons gonflables biodégradables ont été lâchés dans le ciel romanais. Dans les rangs des manifestants, c'est l'incompréhension. "Quand on pense qu'un rapport parlementaire de décembre 2018 pointe les sous-effectifs au sein de l'hôpital public français en général..." se désole un retraité.

Un timing délicat

Pour le syndicat CGT - seul instigateur de cette manifestation - cette suppression de postes pose deux questions. La première concerne le timing de cette annonce, à un moment où le personnel et les patients n'en ont pas fini avec la crise sanitaire. "La situation d'épidémie de Covid-19 nécessite du personnel en nombre suffisant pour faire face aux vagues successives d'hospitalisations, pointe la CGT dans la motion qu'elle a présentée lors du comité technique d'établissement. Il faut aussi considérer que les conditions de travail sont déjà très dégradées dans tous les services en temps normal". Par ailleurs, le syndicat met en avant le besoin d'affecter du personnel pas seulement aux unités Covid, mais à tous les services pour assurer la continuité des soins. Le syndicat défend aussi le besoin de conserver les lits de réanimation ouverts durant cette période. "L'épidémie a montré leur impérieuse nécessité" démontre la CGT.

Retour en arrière ?

L'autre aspect, c'est un peu le monde d'avant versus le monde d'après. "Il faut se poser la question de comment on répond, sur ce bassin de vie, aux besoins de la population. Il faut aussi savoir quel projet l'on souhaite pour l'établissement. Rien n'a changé dans le monde d'après, les lits et le personnel sont restés la variable d'ajustement de l'hôpital" déplore Thierry Giraud. Ces suppressions n'ayant pas été fléchées pour l'instant, personne ne sait encore quels services cela va concerner. "Le directeur nous a dit que ce serait plutôt sur du personnel administratif, technique et ouvrier, les ''fonctions supports''. Mais nous avons besoin de tout le monde pour faire tourner l'hôpital ! Dans le passé, déjà 35 postes ont été perdus sur ces métiers. Aujourd'hui, nous avons une nouvelle direction, jeune, qui ne regarde que les chiffres pour rentrer dans son cadre budgétaire".

Sur l'aspect financier justement, la CGT affirme que le déficit de l'hôpital sera de 12 à 18 millions d'euros sur l'exercice 2021 - 6,7 millions selon le directeur. Le syndicat en appel à l'Agence régionale de santé "pour accompagner plus largement l'établissement afin de continuer à garantir l'offre de soin et la prise en charge des populations dans les meilleures conditions possibles".

Le directeur répond

Une heure après le début de la manifestation, le directeur de l'hôpital - arrivé en début d'année dans l'établissement - a quitté le comité technique d'établissement pour discuter avec le personnel.

Vincent Pégeot justifie ses choix et nuance la suppression de ces 133 postes : "Pour ouvrir nos capacités d'accueil de patients Covid, nous avons recruté du personnel supplémentaire. La question est désormais de savoir comment on gère le retour à la vie normale. On n'aura plus besoin de ces sureffectifs. Au plus fort de la crise à l'automne dernier, nous avions 133 personnes en plus, en contrats courts ou intérim, par rapport à l'effectif classique. Les choses fluctuent en fonction de l'évolution de l'épidémie, et on ne peut pas parler de suppression de postes. Tant que la crise durera, les effectifs dureront. Il n'y a pas de date couperet."

[ Bien sûr la question est celle de la politique nationale de santé que le pouvoir macronien continue de sacrifier]

 Et de conclure : "je comprends les personnes présentes aujourd'hui, mais je crois que leur sujet finalement est davantage sur les moyens que la Nation veut mettre, demain, à la disposition de la Santé. Est-ce qu'on peut espérer des augmentations d'effectifs et de lits dans nos hôpitaux à l'avenir ? C'est un débat qui ne concerne pas seulement les Hôpitaux Drôme Nord".

Romans-sur-Isère - Des ballons pour sauver 133 postes aux Hôpitaux Drôme Nord
Tag(s) : #Services publics, #Santé
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :