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Implantation d'éoliennes en mer] - YouTube

Liste des parcs éoliens en mer du Nord — Wikipédia

Les pêcheurs de Saint-Brieuc vent debout contre un projet de parc éolien en mer

Une manifestante brandit une pancarte visant à dénoncer la production électrique éolienne le 3 mai 2021 devant la préfecture située à Saint-Brieuc en Bretagne.
 

Les pêcheurs de Saint-Brieuc vent debout

contre un projet de parc éolien en mer

 

RT FRANCE
 

Environ 300 manifestants se sont réunis à Saint-Brieuc sous les fenêtres de la préfecture afin de réclamer l'abandon d'un projet de parc éolien situé à une quinzaine de kilomètres des côtes. Les pêcheurs menacent de gêner le démarrage du chantier.

A Saint-Brieuc en Bretagne, environ 300 manifestants se sont réunis le 3 mai devant la préfecture des Côtes d'Armor pour protester contre un projet de parc éolien dont la construction – confiée à une filiale de l'entreprise espagnole Iberdrola – devait débuter le jour même dans la baie de la ville. Ce rassemblement a réuni des pêcheurs, des membres d'associations environnementales mais aussi de simples citoyens farouchement opposés à ce projet susceptible de «détruire la mer», rapporte l'AFP.

«Non à la mort de la pêche artisanale», «Iberdrola, parrain de la mafia éolienne», «Non, les éoliennes ne doivent pas remplacer les pêcheurs» ont-ils scandé sous les fenêtres de la préfecture. Les manifestants ont accroché des banderoles aux grilles de la préfecture et les pêcheurs ont déversé des coquilles Saint-Jacques vides pour rappeler leur inquiétude de voir leur pêche menacée.  

«Il faut qu'on réussisse à empêcher ces parcs d'envahir nos côtes», a déclaré le président du comité départemental des pêches, Alain Coudraie. Il a par ailleurs accusé dans la foulée la ministre de la transition écologique, Barbara Pompili de vouloir faire «disparaître la pêche».

62 éoliennes fixées à 16,3 km des côtes : un projet mené par une filiale de l'espagnol Iberdrola 

Selon Katherine Poujol, présidente de l'association «Gardez les Caps», ces éoliennes vont déverser de l'aluminium en mer chaque jour et «toute la chaîne alimentaire va être contaminée» précisant que chaque éolienne contient «1,3 tonne de terres rares» dont des métaux utilisés dans la fabrication de produits de haute technologie, a-t-elle déclaré à l'AFP.

 

Confié à la société Ailes Marines, filiale de l'entreprise d'Iberdrola, ce parc verra naître 62 éoliennes de plus de 200 m de haut fixées sur les fonds marins et constitue l'un des sept projets éoliens attribués par l’Etat depuis 2012 en Manche et dans l'Atlantique dans le cadre du développement des Energies marines renouvelables (EMR). D’une capacité de 496 MW chacune, ce parc est censé produire 1 820 GWh, soit la consommation électrique annuelle de 835 000 habitants d'après son promoteur. Le parc doit entrer en fonction à la fin de 2023 et sera érigé à 16,3 km des côtes les plus proches (le Cap Fréhel et le port de pêche d'Erquy) qui sont des secteurs classés.

Dans un entretien accordé au quotidien Le Télégramme, le directeur général d'Iberdrola énergies renouvelables offshore, Jonathan Cole, a considéré que «les pêcheurs de la baie de Saint-Brieuc ont eu davantage d’impact ici que n’importe où ailleurs». «Nous comprenons que nos travaux puissent affecter [leur] activité. C’est aussi pour cela que nous dédommageons l’activité locale à hauteur de 10 millions d’euros. Mais je suis certain que le bon voisinage sera possible dans le futur», a-t-il ajouté.

Le préfet annonce mobiliser des navires de l'Etat pour protéger le chantier

Le 3 mai dans la matinée, les pêcheurs avaient prévu de se rendre en mer pour rencontrer les navires de la société qui devaient débuter leur intervention par des travaux de forage. Finalement, ces rencontres en mer n'ont pas eu lieu car la société a retardé l'entrée en action de sa flotte pour des raisons météorologiques. Face à la menace répétée de plusieurs pêcheurs qui souhaitent perturber le démarrage du chantier, le préfet maritime de l’Atlantique a annoncé vouloir déployer des navires de l’Etat selon Le Télégramme.

 

 

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« Soyez résolus à ne plus servir et vous voilà libres ! » La Boétie

La guerre des éoliennes est déclarée à Saint-Brieuc. Il y a la bonne écologie, celle qui préserve l’environnement et qui cherche avant tout à être efficace. Puis il y a l’écologie de façade, l’écologie politique, qui vend son âme à des industriels et des lobbys plus soucieux de leur porte-monnaie que du bien commun. Le début des travaux du parc éolien offshore en baie de Saint-Brieuc, ce lundi 3 mai, illustre parfaitement cette dichotomie.

Malgré neuf années de recours en justice sans cesse rejetés, les associations environnementales ont perdu la partie. Mais de leur côté, les pêcheurs n’abandonnent pas encore le combat. Vendredi, le Comité de la pêche des Côtes-d’Armor (qui regroupe les 800 marins-pêcheurs) a envoyé un courrier aux ministres de la Transition écologique Barbara Pompili et de la Mer Annick Girardin. Il y évoque "une déclaration de guerre" et alerte : “(les pêcheurs) ne vous laisseront pas détruire le patrimoine naturel et les activités économiques de la baie de Saint-Brieuc”.

62 éoliennes de plus de 200 mètres de haut

Bien que Barbara Pompili explique que le projet sera "sans effet" pour les espèces halieutiques, les pêcheurs doutent. Ils accusent Jonathan Cole, directeur général d’Iberdrola, actionnaire de la société Ailes Marines qui porte le projet, de ne pas avoir respecté ses engagements. Notamment concernant le planning de déploiement du projet de construction des 62 éoliennes, qui n’a laissé aucune marge de négociations aux pêcheurs.

Côté gouvernement, on se défend comme on peut. Pour Barbara Pompili, interrogée vendredi par Le Télégramme : “La localisation a évolué, suite à des échanges avec les pêcheurs pour faire en sorte de limiter au maximum l’impact sur leurs activités”. Elle fait un pari sur l’avenir des plus hasardeux : “À terme, beaucoup d’inquiétudes vont se dissiper, car on se rendra compte que ce n’est pas si impactant que cela”.

Problème : pour les pêcheurs, c’est tout sauf évident. Ça l’est d’autant moins que l’Autorité environnementale, structure indépendante missionnée par le ministère de l’Écologie en 2016, avait rendu un rapport en demi-teinte, qui interrogeait le choix de la baie de Saint-Brieuc pour le parc éolien. Avec ses 62 éoliennes de plus de 200 mètres de haut, le futur parc est censé produire autour de 1820 GWh par an, soit la consommation électrique annuelle de 835 000 habitants.

Dogmatisme politique et intérêts industriels

Au fond, il s’agit ici – comme souvent – d’une convergence entre le dogmatisme politique et les intérêts industriels ; Barbara Pompili veut faire la peau au nucléaire. Elle souhaite également développer les énergies marines renouvelables (EMR), quoiqu’il en coûte. L’impact environnemental passe en second, l’écologie également.

Du côté des industriels, on se frotte les mains : si les travaux sont évalués à 2,5 milliards d’euros, le tarif de rachat de l’électricité, garanti pour vingt ans sera de 155 euros le mégawatt. À titre de comparaison, l’énergie produite via le nucléaire coûte 57 euros le mégawatt. Une aubaine pour l’éolien qui pousse aux constructions à marche forcée. “Notre pays a accumulé un retard que seul un rythme soutenu d’appels d’offres à long terme réussira à combler”, explique ainsi Nicolas Wolff, président de France Energie Eolienne.

La tension s’accroît, ces derniers jours, près de Saint-Brieuc. Le samedi 24 avril, un cocktail Molotov a été lancé sur le chantier du parc éolien à Erquy. Jeudi 29 avril, un agent de sécurité surveillant une barge d’un prestataire d’Ailes Marines a été poussé à l’eau par des pêcheurs. Aujourd’hui, les professionnels de la pêche entendent porter un mouvement similaire à celui des bonnets rouges bretons – en bleu cette fois-ci.

Le mouvement est pris au sérieux par la ministre. Et pour cause : mercredi dernier, pas moins de six navires-écoles de la Marine nationale stationnaient dans la baie.

Pourtant tout ne serait qu’une question de dialogue, ou plus précisément, d’absence de dialogue. Car le Comité des pêches n’est pas opposé aux EMR à condition de "construire un parc avec les pêcheurs". Mais Barbara Pompili préfère manifestement faire la conversation aux grands industriels.

Tag(s) : #Energie, #Eoliennes
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