Si la pandémie actuelle de Covid-19 trouve son origine à Wuhan, fin novembre-début décembre 2019, on ne connait pas le patient-zéro de l’épidémie, ni même son origine – même si c’est très probablement en Chine, du fait de la très grande proximité du SRAS-cov-2 avec des coronavirus de chauves-souris.
Nous vous proposons aujourd’hui une sélection de quelques articles indiquant les suspicions de présence du virus bien loin de Chine, bien avant le début de la pandémie à Wuhan.
Ainsi, il est possible que l’épidémie ait démarré des semaines, voire des mois, avant la pandémie. La contagiosité particulière du Sras-cov-2 (où beaucoup de malades n’ont contaminé personne, mais où une minorité a contaminé beaucoup de personnes) pourrait expliquer que l’épidémie ait mis un certain temps à prendre…
EUROPE
ESPAGNE/BARCELONE - MARS 2019 - VIRUS EAUX USEES.
Ayant détecté la présence du virus en janvier 2020 dans les eaux usées de Barcelone, les chercheurs chargés de cette surveillance ont étudié des échantillons congelés. Ils ont analysé les prélèvements effectués en 2018 et 2019, dont les tests se sont révélés négatifs, sauf pour celui du 12 mars 2019. La détection s'est avérée selon deux méthodes différentes. Les chercheurs justifient ce résultat par le statut de hub international et touristique de la ville.
Source : Université de Barcelone
ITALIE/MILAN&TURIN - DECEMBRE 2019 - ARN VIRAL EAUX USEES.
"Selon une étude de l’Institut supérieur de la santé (ISS) italien, le coronavirus était présent dans les eaux usées des villes de Milan et Turin dès décembre 2019, soit deux mois avant le premier malade officiellement recensé dans le pays. (...)
« L'étude a examiné 40 échantillons d'eaux usées recueillis entre octobre 2019 et février 2020. Les résultats, confirmés par deux laboratoires différents avec deux méthodes différentes, ont confirmé la présence du RNA (acide ribonucléique, élément essentiel d'un virus) du SARS-Cov-2 dans les échantillons prélevés à Milan et Turin le 18/12/2019 », indique l'ISS, institut public de référence."
Source : MSN
ITALIE/NATIONAL - SEPTEMBRE 2019 - ANTICORPS SANG.
L'étude a porté sur la recherche d'anticorps spécifiques au SARS-CoV-2 sur des échantillons de sang de 959 personnes asymptomatiques participant à un suivi prospectif national relatif à la détection du cancer du poumon. Les tests ont concerné les échantillons prélevés de septembre 2019 à mars 2020. Des anticorps ont été détectés dès septembre 2019 dans des échantillons provenant de plusieurs régions d'Italie.
Source : SAGE Journals
FRANCE/SEINE SAINT DENIS - DECEMBRE 2019 - SEROLOGIES PCR.
Dans les hôpitaux Avicenne de Bobigny et Jean Verdier de Bondy, "un travail rétrospectif d'analyses des tests sérologiques PCR effectués sur les 24 patients atteints de pneumonie en décembre et janvier," a conduit à la détection d'un cas de Covid au 27 décembre 2019.
Source : Le Parisien
FRANCE/ALSACE - NOVEMBRE&DECEMBRE 2019
- SCANNERS PULMONAIRES.
A l'hôpital Albert Schweitzer de la Fondation du Diaconat, à Colmar, le Dr Michel Schmitt, chef du département d'imagerie médicale de la clinique, a procédé à l'analyse de l'ensemble des clichés de scanners réalisés dans l'établissement depuis le début du mois de novembre dernier : soit 2456 scanners thoraciques entre le 1er novembre et le 20 avril. Il apparaîtrait que les premiers cas notés dans l'établissement sont apparus le 16 novembre. Un cas du 2 décembre a par la suite été vérifié via un test Covid. Pour le Dr Schmitt, quelques cas étaient déjà en circulation dans la région au début du mois de novembre.
Source : Medscape
FRANCE - NOVEMBRE 2019 - ANTICORPS SERUM.
"A partir de l’analyse rétrospective d’échantillons de sérum de plus de 9000 adultes collectés dans le cadre de la cohorte Constances, une étude menée par des chercheurs de l’Inserm, a identifié un test positif aux anticorps anti-SARS-CoV-2 chez 353 participants parmi lesquels 13 ont été prélevés entre novembre 2019 et janvier 2020, et ont été confirmés par des tests d’anticorps neutralisants. (...) Ces données publiées dans European Journal of Epidemiology suggèrent une circulation précoce du virus en Europe."
NB : "CONSTANCES est la plus large cohorte française en population générale existante à ce jour. Elle est composée d’un échantillon national représentatif de 215 000 adultes âgés de 18 à 69 ans au moment de l’inclusion. L’inclusion a débuté en 2012, et des échantillons de sérum sont régulièrement collectés lors du suivi des participants pour de futures analyses et stockés dans une biobanque centralisée."
Source : INSERM