La Chine a envoyé ce 29 avril dans l’espace le module de base de sa station spatiale, donnant le coup d’envoi d’une série de missions de lancement clés visant à achever la construction de la station spatiale d’ici la fin de l’année prochaine.

Laboratoire Tiangong-2

«Le module Tianhe sera utilisé comme centre de gestion et de contrôle de la station spatiale Tiangong, qui signifie ‘Palais Céleste’, avec un noeud pouvant accoster jusqu’à trois vaisseaux spatiaux à la fois pour de courts séjours, ou deux pour de longs séjours», a déclaré Bai Linhou, concepteur en chef adjoint de la station spatiale à l’Académie chinoise de technologie spatiale, sous l’égide de la China Aerospace Science and Technology Corporation.

Le module Tianhe («Harmonie céleste») a une longueur totale de 16,6 mètres, un diamètre maximum de 4,2 mètres et une masse au décollage de 22,5 tonnes, et «est le plus grand vaisseau spatial développé par la Chine», a indiqué ce dernier.

Il s’agit du premier des trois éléments de sa station spatiale, un projet ambitieux pour Pékin qui devrait lui permettre à terme d’avoir des astronautes en permanence dans l’espace. Le module Tianhe a été propulsé par une fusée Longue-Marche 5B depuis le centre de lancement de Wenchang, sur l’île tropicale de Hainan (sud), selon une retransmission en direct de la télévision publique CCTV.

La station spatiale sera en forme de T avec le module de base au centre et une capsule de laboratoire de chaque côté. Chaque module pèsera plus de 20 tonnes. Lorsque la station s’amarrera avec des engins spatiaux habités et cargo, son poids pourrait atteindre près de 100 tonnes.

La station spatiale fonctionnera en orbite terrestre basse à une altitude entre 340 km et 450 km. Selon les scientifiques, elle a été conçue pour une durée de vie de dix ans, mais les experts jugent qu’elle pourrait durer plus de 15 ans avec une maintenance et des réparations appropriées.

«Nous allons apprendre à assembler, faire fonctionner et maintenir de grands vaisseaux spatiaux en orbite, et nous visons à faire de Tiangong un laboratoire spatial de niveau d’Etat capable de soutenir le long séjour des astronautes et les expériences scientifiques, technologiques et d’application à grande échelle», a déclaré Bai Linhou.

Ce dernier a indiqué que «la station devrait également contribuer au développement et à l’utilisation pacifiques des ressources spatiales grâce à la coopération internationale, ainsi qu’à enrichir les technologies et l’expérience pour les futures explorations de la Chine dans un espace plus lointain».

De son côté, le président chinois Xi Jinping a présenté ses félicitations pour le lancement réussi du module de base de la station spatiale chinoise.

Au nom du Comité central du Parti communiste chinois (PCC), du Conseil des Affaires d’Etat et de la Commission militaire centrale (CMC), M. Xi, qui est également secrétaire général du Comité central du PCC et président de la CMC, a adressé des félicitations chaleureuses et des vœux sincères à tous les membres qui ont participé à la mission dans un message de félicitations.

Xi Jinping  a indiqué dans son message que «le lancement réussi du module de base Tianhe marquait l’entrée de la construction de la station spatiale chinoise dans la phase de mise en œuvre complète, ce qui pose une base solide pour les tâches suivantes».

Parvenu à rattraper son retard, la Chine investit depuis quelques décennies des milliards dans son programme spatial. La Chien avait d’ailleurs envoyé son premier astronaute dans l’espace en 2003. La Chine a posé début 2019 un engin sur la face cachée de la Lune – une première mondiale. En 2020, les scientifiques ont rapporté des échantillons de Lune.

La Chine prévoit aussi de faire atterrir en mai sur Mars un petit robot à roues. L’agence spatiale chinoise a également annoncé le mois dernier vouloir construire une base lunaire avec la Russie.