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Film Pasquale Noizet, texte Gilles Questiaux (il y a une coquille, lire Losurdo, pas Lesurdo)

Nous avons eu le privilège de rencontrer Domenico Losurdo en octobre 2012 à Vaulx en Velin. Alors âgé de 71 ans, il nous avait impressionné par son humour et son énergie joyeuse et combattante.

 

Losurdo, philosophe italien, professeur à l'université d'Urbino dans les Marches, né en 1941, disparu le 28 juin 2018, était un spécialiste de Hegel et de Marx reconnus par ses pairs, un historien critique compétent du libéralisme, un révolutionnaire et un militant communiste invaincu et non repenti.

 

Quand les dirigeants de parti et les grands intellectuels de gauche se sont piteusement enfuis du champ de la bataille des idées, il a fait partie du petit nombre qui ne s'est pas résigné à la victoire du capitalisme. Pour lui la Révolution d'Octobre restait et resterait dans la longue durée un des faits absolument majeurs de l'histoire humaine, ou même le tout premier. Il ne s'est pas laissé intimider par le terrorisme moralisateur généralisé qui prêchait de se résigner, et il a dénoncé implacablement l'autophobie qui touchait ses anciens camarades, dans leur lâche fuite devant l'histoire.

 

Losurdo n'a jamais renoncé à la volonté de reconstruire un vrai parti communiste en Italie, et un mouvement communiste dans le monde.

 

Critique de Nietzsche qu'il qualifiait de rebelle aristocratique, il était pourtant lui-même un tel rebelle : la philosophie révolutionnaire était pour lui une aurore, un gai savoir, et par delà bien et mal...

 

Il nous manque cruellement, et il a manqué au mouvement quelques hommes libres et de grand format comme Losurdo.

 

GQ et PN, 13 juillet 2018

Tag(s) : #Histoire
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