La carte d’identité devient biométrique
En utilisant cette technologie, la nouvelle version du document enregistrera les empreintes digitales
Enfin, la carte d’identité française rentrera dans les portefeuilles. Expérimentée depuis quelques mois dans certains départements, sa généralisation depuis le 2 août se veut une avancée dans la lutte contre la fraude.
Pour se conformer au règlement de l’Union européenne, la carte sera désormais munie d’une puce électronique, similaire à celles utilisées pour les cartes bleues, et d’une sorte de QR code – bien connu des Français depuis l’arrivée du passe sanitaire. Censée garantir plus de sécurité, l’utilisation de ces technologies questionne quant au stockage de données privées par la puissance publique.
Comme c’est déjà le cas pour les passeports depuis 2009, il sera obligatoire de renseigner ses empreintes digitales pour obtenir le document. Si l’usager ne s’oppose pas à la conservation de leur image numérisée, elle restera gravée dans le ichier des titres électroniques sécurisés (TES) pour une durée de quinze ans. En Belgique et en Allemagne, les données biométriques ne sont conservées que quatre-vingt-dix jours, avait souligné la Commission de l’informatique et des libertés dans un avis publié en mars. En France, leur utilisation sera limitée, pour authentiier le porteur de la carte. Le TES « ne peut en aucun cas, ni juridiquement ni techniquement, être utilisé dans un processus d’identiication », assure le ministère de l’Intérieur sur son site.
Ainsi, plus aucun Français ne pourra se soustraire à l’utilisation de ses données biométriques par les services de l’État. Celle-ci pourrait se développer encore dans les années à venir, notamment par l’usage de la vidéosurveillance à des ins de reconnaissance faciale. « Les avancées que permettent les technologies biométriques ne sauraient s’efectuer ni au détriment d’une partie de la population, ni au prix d’une surveillance généralisée », avertit la Défenseure des droits dans un rapport de juillet.
PAUL RICAUD