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Cette évolution résulte d'une hausse historique du prix du gaz naturel.

Macron président...

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15 JUIN 2018      Mise à jour 04.10.2018 

La vente des dernières participations de l’État dans Engie (ex Gaz de    France). Un fleuron français dont le pouvoir politique avait naguère sollenellement juré, comme aujourd'hui pour la SNCF, qu'il ne serait jamais privatisé.

Ce fut, pour bien des foyers français, un compagnon familier des soixante-dix années d’après-guerre. Plus connu d’eux sous le nom de GDF, Gaz de France naît en 1946, en même temps que son pendant, Électricité de France (EDF). Une société publique aux contours fixés par une loi de nationalisation mûrie dans l’esprit du Conseil National de la Résistance (CNR).

 

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Elle est formée du transfert des actifs de la quasi-totalité des sociétés privées exerçant en France une activité de production, transport ou distribution de gaz, dont plusieurs s'étaient compromises avec l'occupant nazi.

Combustible de la reconstruction puis des « trente glorieuses », le gaz qu'elle fournit est d'abord dit « de ville », obtenu par traitement de la houille. L'exploitation du gaz naturel de Lacq (sud-ouest de la France) lui succède dans les années 50 puis, à partir des années 70, le gaz importé d'Algérie ou de Russie.

Elle n'en reste pas moins, aux yeux des Français, une icône nationale inébranlable associée au confort moderne, à la chaleur domestique ou la cuisine maternelle.

"Ouverture"

Tout change, pourtant, à l'aube du siècle suivant. L'Union européenne exige la concurrence, et la concurrence les concentrations. Depuis déjà deux bonnes décennies, un vent libéral souffle sur le continent, guidant à tour de rôle gouvernements conservateurs aussi bien que sociaux-démocrates.

Réélu en 2002 contre Jean-Marie le Pen, Jacques Chirac, en France, charge son gouvernement d'un nouveau programme d' « ouverture » des services publics au secteur privé. L’énergie en fait partie.

Les résistances sont vives. L'annonce par son Premier ministre Jean-Pierre Rafarin de modifications juridiques de GDF en ce sens déclenche un mouvement de grève dans le groupe. Tout comme, seize ans plus tard, 
lors de la transformation de la SNCF, le gouvernement français s’engage par la parole des plus hauts dirigeants de l’État : la privatisation est hors de question.

Alors ministre de l'Economie, Nicolas Sarkozy, déclare  devant l'Assemblée nationale : « EDF-GDF ne sera pas privatisée, ni aujourd'hui, ni demain. ». Au Sénat : « Il n'y aura pas de privatisation d'EDF ni de GDF, et ce pour une raison simple : EDF et GDF ne sont pas des entreprises comme les autres ».

Quelques mois plus tard, il confirme devant les employés d'EDF : « Est-ce que nous voulons privatiser l'entreprise, la réponse est non non et non. »

Une loi du 9 août 2004 transforme l'  « établissement public »  GDF en Société anonyme. L’État en détient d’abord 70 %, ce qui rassure. « Le gouvernement de la France, a précisé Nicolas Sarkozy, veut que l'État conserve la majorité des parts de cette grande entreprise ».

Mariage arrangé

Moins de deux ans plus tard, pourtant, la situation évolue. Officiellement pour contrer une menace d'OPA hostile de l'Italien Enel sur le groupe privé Suez, le gouvernement français de Dominique de Villepin annonce le 25 février 2006 la fusion de GDF avec Suez. Le Canard enchaîné révélera que la menace italienne était un prétexte, et la fusion prévue de longue date.

Le logo d'Engie sur son immeuble de la Défense<br />
<sub>(AP Photo/Michel Euler)</sub>

Le logo d'Engie sur son immeuble de la Défense
(AP Photo/Michel Euler)

Elle mettra près de 18 mois à se concrétiser devant la fronde des parlementaires de l'opposition et du centre. Elle se traduit en effet mécaniquement par une diminution de la participation de l’État, non seulement à moins des fameux 70 % mais … sous les 50 %. Toujours ministre, Sarkozy se rallie à la fusion.

La privatisation de fait de Gaz de France est finalement autorisée par une loi votée par l'Assemblée Nationale le 7 décembre 2006 après qu'eurent été repoussés … 137 655 amendements. La fusion GDF Suez devient effective en 2008. L'action bondit de 22 % la première journée. L’État, cependant, détient encore 40 % de la nouvelle entité. 

Désengagement

En 2015, GDF Suez change de nom pour s'appeler désormais Engie. Divisé en 23 entités, le groupe emploie près de 150 000 personnes, pour l'essentiel en France. Opérateur international diversifié, il fournit du gaz mais aussi de l'électricité et se targue de soutenir la transition énergétique. La participation de l’État n'est plus que de 32 %.

La dernière cession importante (près de 5%) a lieu en septembre dernier. Le cours de l'action se trouve alors à un plus bas historique. Il s'agit officiellement d'alimenter un « fonds pour l'innovation » voulu par le nouveau pouvoir.

Début 2018, l’État ne détient plus que 24 % d'Engie et, en raison d'un dispositif actionnarial complexe, 27 % des droits de vote.

Or la loi de 2006 l'oblige à en conserver un tiers, sauf dérogation pour deux ans maximum. La réforme voulue par Emmanuel Macron et présentée ce 18 juin 2018 en Conseil des ministres permettra de liquider ce dernier verrou, et de procéder à une privatisation totale, avec celles d’Aéroport de Paris et de la Française des jeux .

Gagnants et perdants

Une publicité pour Engie. Des gagnants et des perdants...

Une publicité pour Engie. Des gagnants et des perdants...

Durant ces 10 années, l'action GDF Suez / Engie a perdu près des trois quarts de sa valeur (de 43 à 13 €). En tant que vendeur, l’État, c'est à dire la France, a réalisé une mauvaise affaire avec ses cessions de parts de moins en moins chères.

On ne saurait en dire autant des actionnaires.

Bénéficiaire jusqu'en 2012, le groupe a pourtant connu par la suite des pertes considérables. Sa dette atteint 25 milliards d'euros, la moitié de celle, si célèbre, de la SNCF.

 

 

 

Selon l’organisation internationales OXFAM, le groupe n'en a pas moins distribué 27,5 milliards de dividendes à ses actionnaires au cours des huit dernières années. Un taux de redistribution moyen qu'elle évalue à … 333 %.

De 2002 à 2018, le prix du gaz pour l’abonné français (devenu « client ») a presque exactement doublé en euros courants (de 0,029 € , à 0,057 € le kwh). Une forte hausse supplémentaire est attendue cette année (près de 8,5 % prévus entre juin et juillet). Les tarifs « réglementés » (régulés par l'Etat) qui ont modestement freiné l'envolée dans la décennie précédente sont en outre appelés à disparaître à brève échéance. Ils sont contraires aux règles européennes.

ARTICLE ECRIT EN 2018

Et aujourd'hui, toujours Macron Président...

 

Prix du gaz : une hausse historique de 57 % depuis janvier 2021, une nouvelle augmentation en octobre

Prix du gaz : une hausse historique de 57 % depuis janvier 2021, une nouvelle augmentation en octobre

Les prix du gaz vont augmenter de 12,6 % dès le 1er octobre.

Les tarifs réglementés TTC d’Engie augmenteront à partir du 1er octobre de 12,6% par rapport au barème en vigueur applicable depuis le 1er septembre, a annoncé lundi la Commission de régulation de l'énergie (CRE)

Dans le prolongement des mois précédents, les prix du gaz ont continué de fortement augmenter cet été en raison notamment d'une demande élevée imputable au redémarrage simultané des économies mondiales.

La hausse du prix des quotas d'émission de CO2 en Europe, qui fait progresser la consommation de gaz pour la production d'électricité au détriment du charbon, pèse également.

La France importe 99 % de sa consommation de gaz naturel

"La France ne dispose pas de gaz sur son territoire et importe 99 % de sa consommation de gaz naturel, elle est donc exposée, comme le reste de l’Europe, aux variations des prix de marchés européens et mondiaux", rappelle la CRE dans un communiqué.

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"Au 31 août 2021, ces tarifs réglementés concernent environ 3 millions de consommateurs résidentiels, dont 2,77 millions chez Engie. Ils représentent seulement 7,5% de la consommation nationale de gaz.

"Plus de la moitié des consommateurs résidentiels ont pris des contrats en offre de marché à prix fixe sur plusieurs années et ne sont pas concernés à court terme par cette hausse", précise la Commission.

Elle note par ailleurs "que depuis 1er janvier 2019, les TRVG d’Engie ont augmenté de 31,9 % et de 33 % depuis le 1er janvier 2015".

Une aide exceptionnelle de 100 euros

Anticipant les difficultés que la hausse des tarifs du gaz et de l'électricité risquent d'entraîner chez de nombreux ménages, pendant l'hiver notamment, le gouvernement a annoncé à la mi-septembre le versement en décembre d'une aide "exceptionnelle" de 100 euros aux 5,8 millions de Français du "chèque énergie".

L'augmentation de 100 euros du chèque énergie ne suffit absolument pas

"L'augmentation de 100 euros du chèque énergie pour ses 5,8 millions de ménages bénéficiaires est certes bienvenue mais ne suffit absolument pas. Elle ne s’attaque pas aux racines du problème", a toutefois déploré dans un communiqué le député écologiste Matthieu Orphelin, ancien membre de la majorité présidentielle.

Il propose, entre autres, de réfléchir "à des dispositifs d’aides qui s’adaptent automatiquement - en niveau d’aide et en nombre de ménages aidés - à la situation des prix de l’énergie".

Hors taxes, la hausse de ce tarif réglementé du gaz s'élève à 13,9 %. 

La hausse va se poursuivre

Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, l'a annoncé ce mardi matin sur CNEWS : "Elle [la hausse] va probablement durer encore quelques mois […] Les risques c’est d’avoir une répercussion sur les prix de l’électricité au début de l’année 2022."

Tag(s) : #Gaz Privatisation
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