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Fête de l'Humanité en Essonne (@FeteHumanite91) | Twitter

Au pays de Macron, c'est la santé qui est malade, et les soignants sont en souffrance !

Hôpital essoré, personnels en souffrance, patients victimes d’un système dégradé, nécessité de lever les brevets des vaccins… Le système de santé français est à bout de souffle. La question a été abondamment débattue ce week-end.

Au regard du contexte sanitaire, nul doute que la santé fut un thème incontournable de la Fête. Les banderoles suspendues au fronton d’un certain nombre de stands du PCF, à l’instar de celui de la fédération de l’Essonne, avec son « Agissons pour l’hôpital public et la santé pour tous », ou celui de Seine-Saint-Denis appelant à la levée des brevets, en témoignaient. Des préoccupations régulièrement revenues dans les allées. Tiphaine, étudiante en école d’infirmières, actuellement en stage dans un service hospitalier, croisée – drôle de coïncidence – rue des-Soignantes-et-des-Soignants, s’inquiète de pouvoir« exercer un jour (son) futur métier dans des conditions décentes, sans courir tout le temps et en prenant le temps d’écouter les patients ».

Cette inquiétude est revenue à plusieurs reprises dans les débats dédiés à la santé, à l’Agora notamment. Alors que la pandémie n’est toujours pas terminée,« la situation s’aggrave », a ainsi alerté Christophe Prudhomme, médecin urgentiste, membre de la CGT, invité à débattre de l’hôpital public un an après le Ségur.« Les restructurations se poursuivent et on manque toujours de lits. Le plan blanc a été déclenché cet été à l’hôpital d’Aulnay parce qu’on manquait de personnel. À Versailles, les déprogrammations se poursuivent pour la même raison. » « Le Ségur est un échec en termes d’attractivité »,déplore Pierre Schwob, membre du Collectif Inter-Urgences. Lui craint qu’on ne se dirige« vers de graves déconvenues », avec la perspective de l’obligation vaccinale, qui doit entrer en vigueur cette semaine dans les établissements de soins.

On estime à ce jour que 10 % des soignants ne sont pas vaccinés.« Nous sommes pour la vaccination ! a martelé Christophe Prudhomme.Ce qu’on conteste, c’est la méthode du gouvernement. Là où les directions ont agi avec bienveillance, la vaccination est de 100 %. Là, on est encore au milieu d’une vague, avec beaucoup de personnes hospitalisées. Un ou deux soignants en moins dans un service et il s’écroule. »D’autant que les personnels sont épuisés, essorés. Malika Belarbi, secrétaire de la CGT santé du 92 et aide-soignante dans un Ehpad, peut en témoigner.« Comment voulez-vous, avec deux aides-soignants pour 40 résidents, qu’on assure des soins de qualité ?interroge la militante, dans un cri d’alarme suivi d’un tonnerre d’applaudissements.Les professionnels en ont marre, ras le bol. Et ça fait des années que ça dure ! »

Du côté des patients, le bilan n’est guère plus optimiste.« On constate une dégradation inédite de l’accès aux soins. On va à l’inverse d’un système solidaire et mutualisé. On risque d’amener un peu plus au renoncement aux soins pour les plus précarisés », regrette Guillaume Grandjean, membre de la coordination nationale des hôpitaux et maternités de proximité. D’où l’importance« de faire entendre les besoins de la population ». Pour cela, harangue Christophe Prudhomme,« il faut un vrai service public de santé, financé à 100 % par la Sécurité sociale ! »Une question qui« doit être portée politiquement dans la campagne présidentielle ».

Ce qui implique de penser à l’organisation territoriale.« On l’a bien vu, les inégalités sociales de santé ont explosé avec la crise sanitaire. Et on s’aperçoit aujourd’hui que les modalités d’accès aux vaccins restent, elles aussi, extrêmement discriminantes », a expliqué le sociologue de la santé Pierre-André Juven, invité à un débat sur la pandémie et sa gestion. Même si, comme l’a souligné le député PCF Pierre Dharréville, la crise« a révélé ce qu’on savait déjà », elle a aussi mis en lumière l’importance d’aller vers« une démocratisation de la santé ».« On doit trouver des solutions pour aller chercher ce public en angle mort et, surtout, l’écouter, estime Abdelaali El Badaoui, président de l’association Banlieues Santé.Il faut faire en sorte qu’il puisse lui aussi faire des propositions. »

Les participants aux débats sur l’Humanité.fr

Tag(s) : #Santé PCF
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