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"Tous nos problèmes aggravés par l'immigration sont aggravés par l'islam",    Zemmour

Paris : Avec les migrants, une manifestation réussie | NPA

George Orwell qui se prétendait socialiste, et qui croyait peut-être l’être vraiment, tout en consacrant toute son énergie à la propagande contre le socialisme réel, pensait qu’un vrai socialiste et un vrai démocrate devait être fondamentalement conservateur. Pourtant son propre idéal concrétisé dans l’URSS de l’époque de Staline lui faisait une horreur profonde, ce qui en dit long sur sa sincérité. Mais il y a du vrai dans cette conception, car les classes populaires sont instinctivement conservatrices devant les innovations introduites par la bourgeoisie, qu’elles soupçonnent avec raison de ne l’être presque toujours qu’à son détriment, quelqu’en soit le prétexte et l’enveloppe.

Pour représenter vraiment les classes populaires et recevoir leur soutien et bénéficier de leur participation active, un mouvement politique démocratique et socialiste doit assumer ou au moins tolérer un certain nombre de positions sur les questions dites « sociétales » qui risquent d’être très impopulaires parmi ses propres militants ; quitte à les nuancer dans l’application. Toute la question étant : veut-on véritablement parvenir au pouvoir et l’exercer, pour exproprier la bourgeoisie et améliorer la vie des masses, ou veut-on seulement persister dans une existence décevante mais assez confortable d’éternel opposant ?

Les militants de gauche en effet ne sont plus majoritairement recrutés sur le terrain et dans les luttes dures et ingrates pour le pain quotidien, avec tout le réalisme que cela suppose, mais dans les lycées et à l’université, ou sur les réseaux sociaux, dans une ambiance de surenchère dans l’engagement éthique et idéaliste où l’on recherche la compagnie du même, et où on ne rencontre jamais l’autre . Autrement dit un militant d’un parti de gauche, au lieu d’être au service de la classe ouvrière, risque fort d’être un champion du « bien » contre le « mal » tels qu’ils sont définis par le conformisme ambiant du moment.

Le mal absolu, de nos jour, est désigné comme l’intolérance et la violence, et les receleurs de ce mal seraient précisément les classes populaires.

Et dans ce contexte idéaliste les militants sont donc beaucoup plus intéressés par des situations limites où l’injustice est ou paraît flagrante et où la qualité éthique de leur engagement peut s’illustrer, croient-ils, comme dans les actions de soutien aux sans-papiers et aux migrants. Leur modèle de lutte c’est plutôt l’affaire Dreyfus que les grèves de 1936, ce qui ne les empêche pas de passer complètement à coté de l’Affaire Dreyfus du début du XXème siècle, l’affaire Assange (et dont le héros a beaucoup plus de mérite personnel que le capitaine éponyme, victime passive de l’antisémitisme de ses collègues militaires).

Or aujourd’hui, s’ils voulaient vraiment avoir la confiance des classes populaires, et obtenir leur écoute, et non le rejet immédiat de ceux qui en quelques mots ont compris que ceux qui parlent dans le poste « ne sont pas de leur monde », il leur faudrait assumer de côtoyer le négatif, pour être seulement entendu sur leur programme positif qui est pourtant majoritaire à en croire des enquêtes d’opinion qui n’ont aucune raison d’être biaisée en ce sens (hausse des salaires, sécurité sociale, promotion du service public, égalité des revenus, etc) .

Ce que les militants de gauche n’arrivent pas à admettre, c’est que les thèmes conservateurs exploités avec gourmandise par un Zemour, ou un Philippot, renvoient à un vécu quotidien qu’ils ne connaissent pas, à un sentiment général d’insécurité et de précarité qu’ils ne peuvent pas ressentir puisqu’ils sont issus pour l’essentiel des rangs des fonctionnaires de la classe moyenne (catégorie A), ou des cadets insatisfaits de la bourgeoisie. Cette insécurité affecte par contre de plein fouet les prolétaires sous payés et/ou sans statut protégé (la grande majorité), qu’ils soient d’ailleurs d’origine autochtone, ou en proportion croissante d’origine immigrée. La dénégation de cette insécurité et sa mutation sémantique en apologie de la « diversité » ne peut favoriser qu’une mince couche parmi les immigrés ou descendants d’immigrés, ceux qui ont réussi leur intégration et leur ascension sociale, mais pas du tout les masses prolétariennes où ils sont pourtant surreprésentés. On peut dire exactement la même chose pour le féminisme :...

Gilles Questiaux

1er deptembre 2021

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http://www.reveilcommuniste.fr/2021/09/la-gauche-les-classes-populaires-et-le-conservatisme.html

George Orwell qui se prétendait socialiste, et qui croyait peut-être l’être vraiment, tout en consacrant toute son énergie à la propagande contre le socialisme réel, pensait qu’un vrai socialiste et un vrai démocrate devait être fondamentalement conservateur. Pourtant son propre idéal concrétisé dans l’URSS de l’époque de Staline lui faisait une horreur profonde, ce qui en dit long sur sa sincérité. Mais il y a du vrai dans cette conception, car les classes populaires sont instinctivement conservatrices devant les innovations introduites par la bourgeoisie, qu’elles soupçonnent avec raison de ne l’être presque toujours qu’à son détriment, quelqu’en soit le prétexte et l’enveloppe.

Pour représenter vraiment les classes populaires et recevoir leur soutien et bénéficier de leur participation active, un mouvement politique démocratique et socialiste doit assumer ou au moins tolérer un certain nombre de positions sur les questions dites « sociétales » qui risquent d’être très impopulaires parmi ses propres militants ; quitte à les nuancer dans l’application. Toute la question étant : veut-on véritablement parvenir au pouvoir et l’exercer, pour exproprier la bourgeoisie et améliorer la vie des masses, ou veut-on seulement persister dans une existence décevante mais assez confortable d’éternel opposant ?

Les militants de gauche en effet ne sont plus majoritairement recrutés sur le terrain et dans les luttes dures et ingrates pour le pain quotidien, avec tout le réalisme que cela suppose, mais dans les lycées et à l’université, ou sur les réseaux sociaux, dans une ambiance de surenchère dans l’engagement éthique et idéaliste où l’on recherche la compagnie du même, et où on ne rencontre jamais l’autre . Autrement dit un militant d’un parti de gauche, au lieu d’être au service de la classe ouvrière, risque fort d’être un champion du « bien » contre le « mal » tels qu’ils sont définis par le conformisme ambiant du moment.

Le mal absolu, de nos jour, est désigné comme l’intolérance et la violence, et les receleurs de ce mal seraient précisément les classes populaires.

Et dans ce contexte idéaliste les militants sont donc beaucoup plus intéressés par des situations limites où l’injustice est ou paraît flagrante et où la qualité éthique de leur engagement peut s’illustrer, croient-ils, comme dans les actions de soutien aux sans-papiers et aux migrants. Leur modèle de lutte c’est plutôt l’affaire Dreyfus que les grèves de 1936, ce qui ne les empêche pas de passer complètement à coté de l’Affaire Dreyfus du début du XXème siècle, l’affaire Assange (et dont le héros a beaucoup plus de mérite personnel que le capitaine éponyme, victime passive de l’antisémitisme de ses collègues militaires).

Or aujourd’hui, s’ils voulaient vraiment avoir la confiance des classes populaires, et obtenir leur écoute, et non le rejet immédiat de ceux qui en quelques mots ont compris que ceux qui parlent dans le poste « ne sont pas de leur monde », il leur faudrait assumer de côtoyer le négatif, pour être seulement entendu sur leur programme positif qui est pourtant majoritaire à en croire des enquêtes d’opinion qui n’ont aucune raison d’être biaisée en ce sens (hausse des salaires, sécurité sociale, promotion du service public, égalité des revenus, etc) .

Ce que les militants de gauche n’arrivent pas à admettre, c’est que les thèmes conservateurs exploités avec gourmandise par un Zemour, ou un Philippot, renvoient à un vécu quotidien qu’ils ne connaissent pas, à un sentiment général d’insécurité et de précarité qu’ils ne peuvent pas ressentir puisqu’ils sont issus pour l’essentiel des rangs des fonctionnaires de la classe moyenne (catégorie A), ou des cadets insatisfaits de la bourgeoisie. Cette insécurité affecte par contre de plein fouet les prolétaires sous payés et/ou sans statut protégé (la grande majorité), qu’ils soient d’ailleurs d’origine autochtone, ou en proportion croissante d’origine immigrée. La dénégation de cette insécurité et sa mutation sémantique en apologie de la « diversité » ne peut favoriser qu’une mince couche parmi les immigrés ou descendants d’immigrés, ceux qui ont réussi leur intégration et leur ascension sociale, mais pas du tout les masses prolétariennes où ils sont pourtant surreprésentés. On peut dire exactement la même chose pour le féminisme :...

Gilles Questiaux

Tag(s) : #Opinion
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