Que se passe-t-il en Guinée ? Eléments d'information, par Harana Paré

En Guinée, Alpha Condé renversé par des militaires

Des militaires ont démis le président guinéen Alpha Condé dimanche 5 septembre. Menés par le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, ils ont annoncé la dissolution des institutions afin de lutter contre la « gabegie ». A 83 ans, le chef de l’Etat déchu avait entamé fin 2020 un troisième mandat controversé. Elu une première fois en 2010 après des années dans l’opposition, il avait fait modifier la Constitution pour se représenter.

La version du Monde sur les évènements de Guinée laissent penser que des militaires ont voulu rétablir la démocratie, face à un vieux président autocrate...

Pourtant, l'origine des putschistes - et de son chef - pose question...

‌Harana Paré, enseignant et africain d'origine, 

nous donne un autre éclairage

Le nouveau pantin de la Guinée CONAKRY, est un officier de la Légion Etrangère Française ; ces unités spécifiques de l'armée française, constituées  d'éléments étrangers ou nationaux aux passés troubles de bandits et de délinquants de haut pédigrée; bien recasés là pour servir L'Etat de l'oligarchie et de la bourgeoisie française. 

Comme toutes les composantes de cette armée formatée au national-colonialisme, il est fort à craindre que cet officier ne soit pas l'homme de la situation pour le peuple Guinéen. D'origine guinéenne et sorti de la Légion étrangère française et de ses unités de barbouzes, on peut douter qu'il soit un sauveur de la Guinée et de son peuple, contrairement à ses intentions officielles déclarées. 

Sa déclaration préliminaire piétine déjà le Non ! de 1958. Une geste qui en dit long et tout de la régression réactionnaire et endocolonial à venir dans ce pays coincé entre les deux grands pôles françafricains que sont la Côte d'Ivoire de A. Ouattarra et le Sénégal de S. Macky; deux vendus neocoloniaux à la solde des intérêts français dans la sous-région. 

Il faut dire aussi que Alpha Condé n'était plus en odeur de sainteté à Paris et dans ses sous-préfectures endocoloniales ouest-africaines à Abidjan, Dakar, ou Lomé, Niamey..., depuis les dernières élections présidentielles en Guinée. Le Bachagal A. Condé était donc fini. Aussi, de toute évidence, on  omprend aisément que ce fer nouveau sorti du feu néocolonial, ne risque pas d'être trempé comme l'acier sortant des forges guinéennes.

C'est donc dire que cet homme et son coup d'état n'enfoncent encore un peu plus la Guinée dans les affres du délitement néocolonial déjà bien avancé. Mais wait and see! 

Aux Guinéens et à tous les progressistes d'Afrique, nous disons ceci:

Na an lara an sara!

La patrie ou la mort!