Macron Bis
Edouard Philippe considère que «la première réforme à faire» est celle des retraites et estime que «la seule solution raisonnable est d'allonger la durée de vie active en repoussant l'âge de départ à la retraite à 65, 66 ou 67 ans».
A quelques jours de lancer au Havre son parti politique, l’ex-Premier ministre, qui a assuré de son «soutien complet» à Emmanuel Macron pour la présidentielle 2022, alerte sur la dette et les déficits . Des sujets qui lui tiennent à cœur et qu’il entend porter durant la campagne. «Nous préférons continuer à danser au-dessus du volcan que prendre les mesures, drastiques – et parfois amères –, qui s'imposent», regrette Edouard Philippe dans une interview à «Challenges». Pour réduire la dette, «la première réforme à faire» selon lui est celle des retraites. Amorcée en 2019, cette réforme, qui avait mobilisée la rue durant des semaines, a été suspendue en mars 2020 au plus fort de la crise du Covid-19.
«A près de 330 milliards, les pensions constituent de loin le premier poste budgétaire – plus d'un quart de la dépense publique – et le premier foyer d'économies possibles», argumente le maire du Havre. A ses yeux, «la seule solution raisonnable est donc d'allonger la durée de vie active en repoussant l'âge de départ à la retraite à 65, 66 ou 67 ans». «Si nous décalons nettement l’âge de la retraite, nous retrouverons même des marges de manœuvre budgétaires», assure-t-il.
Edouard Philippe le reconnaît : «ce n'est pas une mesure facile à porter». «Cela peut être progressif, mais ceux qui promettent de régler la question des retraites sans augmenter la durée de la vie active mentent aux Français». Il reconnaît également que fusionner les 42 régimes de retraites en un seul - comme initialement envisagé par Emmanuel Macron – est «peut-être trop complexe» et avance l’idée de «commencer par regrouper trois régimes : les salariés du privé, les fonctionnaires et les indépendants».
Parmi les autres pistes d’économies, il suggère de «repenser l’organisation de l’Etat et du millefeuille des structures locales». «On peut aussi se demander si tous les emplois publics nécessitent d'être occupés par des personnes ayant le statut de fonctionnaires», glisse-t-il.
Questionné sur les propositions des candidats déclarés à la présidentielle (Marine Le Pen défend la retraite à 60 ans, Anne Hidalgo veut doubler le salaire des enseignants...), il répond : «les programmes des uns et des autres en sont encore à l’état d’ébauche. J’ose espérer que, au fur et à mesure, les candidats sérieux chiffreront leurs propositions et expliqueront comment ils comptent les financer. Mais, pour le moment, je constate qu’aucun prétendant ne semble s’emparer de cette question du désendettement de la France».