Après l'attaque de bandes fascistes intervenue contre un siège du syndicat CGIL (la CGT italienne) lors d'une manifestation contre l'obligation du pass sanitaire, la riposte de masse s'est organisée.
Maurizio Landini, a décidé de faire front : "Si quelqu’un veut nous intimider (…), il doit savoir que la CGIL et le mouvement des travailleurs sont ceux qui ont battu le fascisme, qui ont reconquis la démocratie", a tenu à rappeler le secrétaire général de la CGIL (principal syndicat italien) devant le siège dévasté de son syndicat.
La CGIL accuse en effet les dirigeants de Forza Nuova, organisation néo-fasciste italienne, d’être à l’origine de ces agissements car plusieurs de ses membres ont été aperçus dans des vidéos lors de l’attaque du syndicat. Deux dirigeants de l’organisation FN figurent en outre parmi les 12 personnes interpellées lors de l’attaque du syndicat italien : Giuliano Castellino, leader romain de FN et Roberto Fiore, actuel secrétaire de l’organisation.
Les deux hommes sont tous deux connus des services de police. Le premier a déjà été condamné par le passé à cinq années de prison pour avoir agressé des journalistes, le second s’était réfugié au Royaume-Uni dans les années 1980, "après que la police eut trouvé des armes dans les locaux du groupuscule “Troisième position” dont il était l’un des fondateurs", rappelle l'Humanité.
Une manifestation géante a eu lieu samedi à Rome au cours de laquelle des dizaines de milliers d’Italiens ont demandé l’interdiction de l’extrême droite après et protester contre l'attaque des fascistes contre le siège de la CGIL. Portant des pancartes "Fascisme, plus jamais", les dizaines de milliers de manifestants qui s’étaient rassemblés samedi sur la place San Giovanni - un lieu associé historiquement à la gauche - ont demandé l’interdiction du groupe néofasciste Forza Nuova. Cette manifestation a rassemblé au moins 200 000 personnes.
" Il est temps d'arrêter la normalisation de l'extrême droite. L'attaque contre la CGIL montre le vrai visage de l'extrême droite. Et c'est le visage de la violence. La violence, notamment contre les syndicats. La violence d'extrême droite n'est pas un vague épouvantail. Elle est réelle et se développe partout en Europe, y compris chez nous" comme l'a dit un député du PTB venu à Rome exprimer la solidarité des travailleurs belges..
La CGT a déclaré pour sa part "Cette attaque contre le mouvement syndical italien nous rappelle que l’extrême droite, en Italie comme partout dans le monde, est l’ennemi des travailleurs."
Solidaires a rappelé " A Paris, comme à Rome, à Budapest ou à Rio de Janeiro, les fascistes sont nos ennemis. Qu’ils soient en uniforme, en costume ou en bombers, nous devons les combattre !"
Sinistra anticapitalista explique "Cette attaque de manifestants bizarres (squadristes de Forza Nuova venus de toute l’Italie, voyous des virages des stades, jeunes des beaux quartiers et des « favelas » de Rome, complotistes de toutes sortes) ont attaqué et dévasté la Bourse du Travail jusqu’au cinquième étage. Les forces de police les ont laissé faire et ne sont pas intervenues, faisant preuve d’un totale complicité avec les assaillants." On pourrait ajouter comme toujours...
Fronte Popolare a déclaré "Nous exprimons notre pleine solidarité avec les travailleurs inscrits à la CGIL, dont le siège dans la capitale a fait l'objet d'une agression hier. Nous dénonçons la présence, devant cette salle, des pires sujets du fascisme romain, comme Fiore, qui surfent sur la vague de mécontentement pour fomenter la haine.../...Sans l'unité des exploités, il sera de plus en plus facile pour les exploiteurs de gouverner de profondes inégalités sociales."
Décidemment le situation italienne est inquiétante malgré la belle riposte antifasciste à Rome le 16 octobre. C'est l'absence de gauche qui pèse très lourdement sur la situation politique italienne : c'est cela qui permet aux fascistes de se livrer à cette agression revancharde dans un champ politique d'où la gauche est exclue. Où le social-libéralisme gouverne sous la houlette du capital financier (Mario Draghi) avec les néo-fascistes de Salvini, le M5S et la droite.
Pour nous la question qui se pose et comment éviter une situation du même type ? Or la réponse est évidente, une seule option s'impose: renforcer l'Union Populaire, la seule composante décente de la gauche et son candidat. Avant qu'il ne soit trop tard.
REPRIS SUR