A lire par les amis lecteurs, absents lors des congés de Tousaint...
Qu'on ne s'y trompe pas : la cession de la ligne SNCF Marseille-Nice à une entreprise privée n'est pas le simple choix du Conseil régional, qui a avalisé la mesure (1), la privatisation fait corps avec la politique appliquée par la direction de la SNCF, pilotée par Macron et son pouvoir
C'est l'illustration de la volonté de démantèlement programmé des services publics, menée au nom au nom de la libre concurrence, axe fondamental des objectifs de l’Union européenne. Toutes les sources de profit juteux doivent tomber dans l'escarcelle des grands groupes capitalistes. Les services publics sont dans le collimateur des financiers du fait qu'ils ne sont pas source de dividendes.
Et la SNCF suscite beaucoup de convoitise en la matière. Macron et son équipe ont été propulsés aux leviers de commande par le monde de la finance pour exécuter au plus vite les objectifs du capital européen. Car le réseau ferré français, entreprise d'état depuis 1936, est une proie de choix convoitée du monde des affaires...
Le réseau ferré français, géré en tant qu'entreprise nationale, a été durant des décennies l'orgueil de la France en Europe. L'étendue de son maillage territorial, la ponctualité de ses trains, un confort et une vitesse en constante progression - qui se souvient du "Mistral' et du "Capitole" reliant Paris à la Méditerranée et à Toulouse, puis des premiers TGV dans les années 80 - de la qualité de ses services, de ses tarifs unifiés au prix du kilomètre, du personnel cheminot entouré du respect populaire ?
La SNCF devint ainsi, avec le temps une proie convoitée des financiers et la machinerie européenne à son service.
Mais ceux-ci savaient qu'en l'état, ce joyau ne pouvait être soldé à des intérêts privés sans réaction de la population. Aussi, un lent travail de sape a été entrepris depuis trois décennies pour ôter l'aura dont jouissait cette entreprise nationale.
Lentement, puis progressivement d'une manière accélérée, les gouvernements successifs, qu'ils se réclament de la "gauche" ou franchement de droite, de Chirac à Hollande en passant par Sarkozy, ont donné des coups de boutoir à l'édifice.
Avec Macron, le mouvement s'est amballé : gares et guichets fermés, tronçons de ligne et de trains supprimés, maintenance des voies laissée à l'abandon, des prix d'une heure à l'autre différenciés, le tout avec une réduction massive des effectifs cheminots.
La SNCF est ainsi largement dévalorisée aux yeux des voyageurs avec les trains qui ne sont plus à l'heure, des pannes successives qui interrompent le trafic...
C'est ainsi que le pouvoir compte vendre au public l'idée d'un réseau bien huilé en le vendant à une société privée.
C'est ce qu'un entend de Marseille à Nice, où l'entreprise, qui reprend la ligne, annonce monts et merveille pour appâter le voyageur.
La cession de cette voie n'est que le premier pas d'un démantèlement complet de la SNCF.
A quand la vente au plus offrant du Paris-Bordeaux, du Lille-Lyon, ou du Strasbourg-Nice ?
Va-t-on sans réagir, au-delà des cheminots concernés, laisser saucissonner le réseau français au profit du privé ?
Les réactions locales des syndicats et de la population ne sont pas suffisantes
C'est une riposte d'ensemble des cheminots et de tous les Français qu'il faut préparer.
En disant la vérité : la cession au privé de la ligne Marseille-Nice résulte des engagements de soumission pris par Macron et son clan envers l'Union européenne.
C'est donc cette politique-là qu'il faut dénoncer.
C'est notre souveraineté qu'il faut, au plus vite, restaurer
Jean LÉVY
(1) L'ensemble des droites qui composent le Conseil Régional, hors les élus du RN, ont voté pour le transfert au privé. La "gôche", absente du Conseil, s'était lors du second tour, retirée en faveur de la liste de droite...