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Voici peu, La Croix et Le Monde ont publié des enquêtes sur Vincent Bolloré. La voracité médiatique du personnage y est évoquée mais c’est surtout sa volonté de puissance idéologique qui retient l’attention – et plus particulièrement l’appui qu’il accorde, par le biais de CNews, à Éric Zemmour. Cette offensive a obligé certains médias télévisés à réagir, en ponctuant leurs programmes de quelques touches non-conformistes, tandis que Le Figaro et CNews menaient une virulente campagne contre France Inter.
Ces manœuvres tactiques, sur lesquelles nous reviendrons, ne sauraient mobiliser toute l’attention. Elles se déroulent à l’intérieur d’un système médiatique étroitement lié à l’oligarchie politico-financière. Celle-ci connaît des conflits d’intérêts et des divergences idéologiques mais elle s’accorde sur un point : le débat public doit être strictement encadré. Mais qu’on ne croie surtout pas à un complot : il y a dans le milieu dirigeant des évidences si fortement partagées qu’il n’y a nul besoin de les expliciter. C’est comme le respect des convenances dans un salon bourgeois : on dit ce qu’il faut, on tait ce qui doit l’être et les bavardages ne portent que sur de menues transgressions.
Dans les salons médiatiques, l’interdit porte sur l’économie et la monnaie. Pas de débats répétés sur le libre-échange comme il y en a sur l’immigration. Pas de disputes mises en scène à une heure de grande écoute sur l’euro comme il y en a sur l’insécurité. Sur la prétendue “monnaie européenne”, Pascal Praud, Cyril Hanouna et l’omniprésent Zemmour, sans oublier Ruth Elkrief et “Les Informés” de France Info, sont d’une discrétion de violette !
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