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Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel.

 
Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel. (Sipa)

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Jean-Luc Mélenchon espère toujours un ralliement du secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel, alors que des tractations s'ouvrent pour les législatives.

Forcément, cela a dû lui rappeler quelques souvenirs. Il y a cinq ans, Jean-Luc Mélenchon entamait sa campagne présidentielle par un meeting en plein air à Paris, place Stalingrad. À l'époque, les communistes ne l'avaient pas encore rejoint mais se préparaient à le faire, renonçant pour la deuxième fois d'affilée à concourir. Ironie de l'histoire : dimanche dernier, c'est le candidat - et secrétaire national - du PCF, Fabien ­Roussel, décidé cette fois à ne pas renoncer, qui s'est livré au même exercice, au même endroit. Un symbole de plus pour un divorce qui semble consommé entre Roussel et Mélenchon. Ce dernier s'est tout de même fendu d'un tweet : "Salut amical aux militants, communistes […] en souvenir des immenses ­rassemblements ­organisés ensemble. Unis, le pôle populaire convaincrait mieux."

 

Beaucoup ont vu là une ultime main tendue par l'Insoumis à son rival communiste. "S'unir avec le PCF, cela renforcerait le pôle populaire et ouvrirait un chemin de victoire", estime le député de La France insoumise (LFI) Alexis Corbière. Mais après janvier, "ça devient tard" pour un accord, pointe un cadre du mouvement. "La campagne du PCF reste scotchée à 1 ou 2%, c'est susceptible de faire réfléchir un certain nombre d'adhérents", espère Manuel Bompard, directeur de campagne de Mélenchon.

Des messages de Mélenchon à Roussel restés sans réponse

 

Un rapprochement reste-t‑il ­possible? "Non", répond clairement Ian Brossat, directeur de campagne de Roussel. À deux reprises, Mélenchon a écrit à Roussel pour le rencontrer. Chaque fois sans réponse. "Entre eux, les relations sont inexistantes", regrette un parlementaire communiste. Les cadres du PCF conservent également un mauvais souvenir de la dernière campagne présidentielle. "Il y a eu un sentiment d'humiliation et de colère, se souvient l'un d'eux. Nous n'avions pas la parole aux meetings. Mélenchon avait dit que le PCF, c'était la mort et le néant. On n'est pas susceptibles, mais il y a des limites…"

 

En 2017, il y a eu un sentiment d'humiliation et de colère

L'Insoumis ne pourra donc compter, cette fois, sur les parrainages communistes pour atteindre les 500 signatures d'élus nécessaires. Une collecte "difficile", selon les proches du candidat, qui paie là sa faible implantation territoriale. "On avance sereinement mais doucement", reconnaît l'un d'eux.

Dimanche prochain, en marge du meeting de Mélenchon à la Défense, le député LFI Éric Coquerel installera le "parlement de l'Union populaire", la nouvelle bannière de la campagne de Mélenchon. Pour l'heure, les Insoumis prolongent le suspense quant à sa composition. "Y retrouver des députés communistes serait un coup marquant", redoute un pilier du PCF. Les parlementaires Marie-George Buffet, Sébastien Jumel ou Stéphane Peu sont réputés les plus bienveillants envers Mélenchon. Mais aucun, à ce stade, n'a sauté le pas. "Je n'ai pas fait le choix de m'exprimer maintenant", élude Jumel.

A défaut d'un rassemblement pour la présidentielle, un accord envisagé pour les législatives 

 

Les Insoumis regrettent d'autant plus cette division qu'"on pense peu ou prou la même chose à 80%", souligne Corbière. Lors de son meeting parisien, Roussel a vanté le recours aux nationalisations, la retraite à 60 ans, la ­semaine de 32 heures et plaidé pour un smic à 1.500 euros net. Autant d'atomes crochus avec Mélenchon, même si ce dernier parle d'un smic à 1.400 euros net. Mais il existe aussi des divergences.

Sur le nucléaire ou sur la chasse, ­Roussel tient un discours de droite

"Cela me pose problème quand Roussel se dit opposé à la créolisation ou quand il va manifester avec les policiers et l'extrême droite", résume Bompard, en référence à la présence du communiste à la manifestation des forces de l'ordre le 19 mai à Paris. "Nous assumons d'avoir rendu hommage à deux policiers morts dans l'exercice de leurs fonctions", réplique Brossat. Un élu Insoumis n'en démord pas : "Sur le nucléaire ou sur la chasse, ­Roussel tient un discours de droite. Ses punchlines, il les trouve au bistrot!"

À défaut de toper pour la présidentielle, Insoumis et communistes tentent de s'entendre pour les législatives. Ils se sont vus il y a moins de quinze jours. Un "premier contact", indique ­Martine Billard, chargée des négociations côté Insoumis. "LFI veut un accord sur les sortants, nous on dit qu'il y a des circonscriptions à gagner", ajoute Pierre Lacaze, son homologue du PCF. En 2017, alors que Mélenchon était le candidat commun, PCF et Insoumis n'avaient pas trouvé d'accord pour les ­législatives.

Tag(s) : #PCF - Insoumis
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