Vers l'indépendance et le socialisme !
« Tel est l'essentiel de ce que voulait dire, le 27 octobre dernier, Trevor Bidelman (sur la photo ci-joint), lorsque celui-ci prit la parole devant une foule de plusieurs centaines de grévistes, alors que ceux-ci s'étaient regroupés en face des bureaux chef de la compagnie Kellog's, dans la ville de Battle Creek, au Michigan. À travers les États-Unis, soient autant à Battle Creek, qu'à Omaha, au Nebraska, de même qu'à Memphis, au Tennessee, les travailleurs de Kellog's sont en grève depuis maintenant un mois.
Trevor Bidelman est, pour sa part, le président du syndicat des travailleurs en boulangerie et confiserie (AFL-CIO), section locale 3-G, qui représente justement l'un de ses groupes de grévistes, soient ceux de Battle Creek. Ce qui se passa, ce jour là, à Battle Creek, reflète une nouvelle tendance nettement plus radicale, de même que plus combative et grandissante, au sein du mouvement syndical, pas juste aux États-Unis, mais en fait aussi dans de nombreux autres pays.
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Par Michel P. Brunet,
Rédacteur en chef du site du PCQ
Voici un extrait du discours que prononça ce jour là Trevor Bidelman, selon un reportage que je viens juste de lire sur le site du journal américain, « Liberation News », duquel les informations mentionnés plus haut proviennent également. Cela a tout de suite frappé mon attention; ce journal est publié par une organisation de la gauche américaine qui s'appelle le « Parti pour le Socialisme et la Libération » (PSL), qui semble de plus en plus gagner en influence depuis quelques temps aux États-Unis et qui se réclamerait en même temps aussi du communisme; voici donc cet extrait : (1)
« Le combat que nous menons, est complètement tourné vers l'avenir... Au cours des 20 ou 30 dernières années, nous avons souvent, à tous les niveaux , évité les combats et fait des compromis à de nombreuses reprises. Mais tout cela s'est en même temps fait le plus souvent au détriment des travailleurs plus jeunes ... C'est le moment de se lever, de se tenir debout et de dire : assez c'est assez ! »
Dans une entrevue accordée par la suite au journal « Liberation News », Trevor Bidelman expliqua en même temps certains des enjeux dans cette autre grève en cours et dont vous n'aviez probablement jamais encore entendu parler. Aux usines Kellog's, des suites justement de toutes ces compromissions passées, à ne pas confondre en même temps avec le fait qu'on puisse parfois aussi être obligé de faire certains compromis, sans que cela ne devienne en même temps quelque chose d'inacceptable, les salaires des travailleurs plus récemment embauchés sont associés à des échelles nettement moins avantageuses, ce qui contribue en même temps à créer bien des divisions qui n'existeraient pas autrement.
C'est ce qu'on appelle ici les fameuses clauses orphelines; un fléau terrible. Les plus jeunes ne pouvaient non plus profiter jusqu'ici des mêmes avantages au niveau de leurs plans de pensions, de même que des couvetures médicales. Ce qui pouvait à la limite plus passer avant, ne passerait plus aujourd'hui, de dire Trevor Bidelman.
Ce soudain regain de combativité semble en même temps faire de plus en plus tâche d'huile à travers les États-Unis. À preuve également le fait que de plus en plus de syndicats semblent avoir de moins en moins de réticences à s'afficher avec des militants et des militantes se réclamant du communisme.
Tout récemment encore, je lisais à propos d'un autre développement tout aussi intéressant, au niveau du mouvement syndical américain, soit le fait que plusieurs syndicats, autant dans la ville de Buffalo, dans l'État du New York, que dans la ville de New York, elle-même, avaient finalement décidé d'appuyer de jeunes femmes se déclarant ouvertement comme étant socialistes, dans le cadre des actuelles campagnes électorales, menées au niveau municipal, dans ces villes. Une chose plutôt rare, jusqu'à pas si longtemps encore. Notamment à cause de tous les relents d'anticommunisme, issus au départ de l'époque du maccarthysme et qui perdurent toujours. (2)
En passant, les élections municipales, autant dans la ville de Buffalo, qu'à New York, ont lieu aujourd'hui même, soit le 2 novembre. Dès que les résultats de ces élections seront connus, nous vous en feront état. Selon les plus récents pronostics, tout au moins à Buffalo, la militante socialiste qui se présente là-bas et qui s'adonne à être aussi une déléguée syndicale, aurait de bonnes chances de devenir la prochaine maire de cette ville.
Que tout cela se produise finalement dans un pays qui était, jusqu'à peu, le plus puissant du monde, en même temps que le chef de file de toutes les forces les plus réactionnaires, au sein du monde impérialiste, devrait avoir de quoi tous et toutes nous faire plus réfléchir.
Une telle remontée de militantisme et de combativité, en même temps que d'un rejet de plus en plus assumé des vieilles pratiques de collaboration de classe, telles qu'on les aura longtemps aussi connues, ici même au Québec, serait tout autant manifeste dans bien d'autres pays, d'où le fait en même temps de faire aujourd'hui cette chronique autour d'un fait que certains auraient pu trouver, à première vue, plus anodin, mais qui, quand on y pense plus, est justement tout, sauf anodin.
Je citerai, à ce propos, 2 autres exemples, tout aussi récemment rapportés sur le site du Parti communiste du Québec (PCQ).
Le premier de ces exemples concerne le nombre de plus en plus grands de grèves générales, se produisant, ici et là, dans différents pays. Non seulement, en Europe, mais aussi dans bien d'autres pays, sur bien d'autres continents.
Nous-mêmes, sur le site du PCQ, n'avons pas toujours pu en faire part, à chaque fois. Encore tout récemment, il y avait une grève générale en Corée du Sud (3), de même qu'au Uruguay (4).
Le 2e de ces exemples concerne un autre développement tout aussi intéressant, soit l'élection, en 2020, d'une nouvelle présidente à la tête de la Fédération des travailleurs et travailleuses en Écosse (STUC) qui vient elle aussi de l'aile gauche du mouvement syndical là-bas; son nom : Rozanne Foyer. Un très récent texte signé de sa main, et portant sur les enjeux de la fameuse Conférence COP26, dont nous faisions état également dans les pages de notre site Internet, pas plus tard qu'hier, est certainement à lire, si cela n'est pas déjà fait (5).
Est-ce que cette nouvelle remontée du militantisme, au sein du mouvement syndical international, pourrait également finir par percer également, ici même ? Ce serait certainement à espérer, d'autant qu'au travers de différents luttes également plus récentes, au Québec, on peut justement déjà percevoir cette résurgence. Tant mieux.
Tout cela nous rappelle en même temps à quel point rien n'est jamais figé pour toujours dans nos sociétés et combien, en même temps, tout est donc aussi en constante évolution. Parfois, cela peut aller moins bien, tout au moins sur une base plus temporaire. Et tantôt, cela peut, tout au contraire, recommencer à aller nettement mieux. Jusqu'où tout cela pourra plus aller, cette fois, reste évidemment encore à voir. Tout cela nous ramène aussi à une autre grande vérité à ne jamais oublier, soit le fait que tout n'est jamais fini non plus, tant que cela n'est pas complètement fini.
Si cela pouvait en même temps finir par aussi plus percer au sein des différentes instances de notre propre mouvement syndical, là où les idées de collaboration de classe sont souvent encore très fortes, ce serait encore mieux.
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(1) : Voir cet article, issu du site du « Liberation News », daté du 2 novembre 2021.
(2) : Voir cet autre article, issu du site du PCQ, daté du 22 oct. 2021.
(3) : Voir cet autre article, aussi issu du site du « Liberation News », daté du 24 oct. 2021.
(4) : Voir cet autre article, issu du site de « rt.com », daté cette fois du 16 sept. 2021.
(5) : Voir cet autre article, issu du site du PCQ, daté cette fois du 1er nov. 2021.
« Le temps des compromissions est terminé »