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Légende : Le théâtre Sebastopol de Lille occupé par les intermittents du spectacle, le 1er mai 2021
PHOTO : © Franck CRUSIAUX/REA

Alternatives Economiques

Le 28 décembre 2021

 

Le « quoi qu’il en coûte » a surtout profité aux entreprises. Précaires et chômeurs n’ont pas été assez soutenus. La réforme de l’assurance chômage et celle du revenu universel d’activité, en cours ou qui se profile, n’augurent rien de bon.

Lorsque la crise sanitaire a débuté, d’importantes réformes de la protection sociale des actifs se préparaient (revenu universel d’activité) ou se mettaient en place (assurance chômage). Elles s’attaquaient directement à la protection sociale et aux dispositifs de soutien aux revenus dont peuvent bénéficier les personnes privées d’emploi ou d’emploi décent et celles qui ne sont pas en mesure de travailler. La réforme des retraites, qui provoqua de nombreuses manifestations au début de l’année 2020, s’ajoutait au tableau pour assombrir leur avenir.

Pour le gouvernement, inscrit dans une trajectoire néolibérale au service des entreprises et des ménages aisés, ces réformes traduisaient une volonté de contenir (voire de réduire) les dépenses sociales, et se justifiaient par le souci d’inciter les personnes en situation de précarité ou de pauvreté à travailler.

Pendant la crise sanitaire, le gouvernement a changé de perspective, passant d’une logique de contention à tout prix des dépenses publiques à une logique de soutien « quoi qu’il en coûte » à l’économie et à l’emploi. Les réformes de la protection sociale des actifs ont alors été temporairement suspendues ou différées (assurance chômage) ou laissées en suspens (revenu universel d’activité).

Tandis que se dessine une reprise économique incertaine dans un contexte où nombre d’actifs sont fragilisés économiquement et socialement, la « clause de retour à meilleure fortune » introduite en mars 2021 a déjà relancé la réforme de l’assurance chômage, définitivement entrée en vigueur le 1er décembre dernier. Cette clause assure la continuité entre le « monde d’après » et celui d’avant la pandémie : les réformes de la protection sociale resteront des réformes néolibérales.

Cet article reviendra d’abord sur les protections mises en place pendant la crise sanitaire, en montrant qu’elles ont surtout concerné les entreprises et l’emploi, beaucoup moins les actifs précaires et les ménages pauvres. Il abordera ensuite la réforme de l’assurance chômage en montrant qu’elle pénalise surtout les demandeurs d’emploi les plus précaires. L’article se penchera enfin sur ce qui pourrait être la réforme d’après, celle du revenu universel d’activité : la fusion des minima sociaux et la stratégie d’incitation au retour à l’emploi (ou « activation ») des allocataires.

Les protections en temps de crise sanitaire : les entreprises et les emplois d’abord !

Tag(s) : #Chômeurs Précaires
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