La proposition de résolution des députés socialistes a été adoptée presque unanimement ce matin, reconnaissant officiellement le génocide en cours au Xinjiang (Chine).
Presque unanimement, l'Assemblée nationale vient de voter ce jeudi matin en faveur d'une proposition de résolution reconnaissant et condamnant le «caractère génocidaire des violences politiques systématiques ainsi que des crimes contre l'humanité actuellement perpétrés par la République populaire de Chine à l'égard des Ouïghours».
Par 169 voix pour, une voix contre et cinq abstentions, la France rejoint ainsi le Canada, les États-Unis et l'Irlande et plusieurs autres pays du monde dans la reconnaissance de ce génocide.
«Mal nommer les choses c'est ajouter au malheur du monde», avait lancé le socialiste Olivier Faure à la tribune, estimant qu'il s'agissait d'un «devoir de qualifier le martyre que subit aujourd'hui la minorité ouïghoure en Chine» et qu'il appartenait aux députés français de «briser le silence». Ce texte porté par le groupe PS dans le cadre de sa niche parlementaire n'a toutefois pas de portée contraignante, mais revêt une importance symbolique, à deux semaines de l'ouverture des Jeux Olympiques d'hiver à Pékin.
Les groupes des Insoumis et du PCF se sont abstenus
Dans l’opposition, les communistes se sont abstenus. « La dénonciation d’un génocide et d’un crime contre l’humanité n’appartient pas au législateur », a déclaré le député de Seine-Maritime Jean-Paul Lecoq au nom du groupe. « Beaucoup de forces ont intérêt à faire de la Chine un Etat sanguinaire pour préparer la guerre économique », a-t-il encore argué.
Si la proposition a reçu le soutien des députés de la majorité, les quatre députés de la France insoumise présents dans l'hémicycle se sont quant à eux abstenus. La députée Clémentine Autain précisant préférer le terme de «crime contre l'humanité» à celui de «génocide». Réagissant à cette consigne, Patrick Mennucci, ancien député PS et membre de l'équipe de campagne d'Anne Hidalgo, ne trouve «pas étonnant que les Insoumis n'aient pas voté», affirmant que «Jean-Luc Mélenchon est maqué avec le Parti communiste chinois».
Commentaire de Jean Levy
Les élus communistes n'ont pas été jusqu'à voter la résolution. Mais ils n'ont pas non plus dénoncé la campagne antichinoise menée par l'impérialisme, US en premier.
Nous ne sommes plus au temps où dans l'Humanité, Gabriel Péri nommait en 1938 Georges Bonnet, ministre des Affaires étrangères, de "ministre étranger des affaires françaises".
Il est dommage que, profitant de la tribune de l'Assemblée, les députés du pcf n'aient pas dénoncé Macron, sa politique d'allignement sur celle des impérialistes US et la campagne antichinoise, relayée par les médias aux ordres en refusant de prendre part au vote.