Un avion de transport militaire Airbus A400 photographié en 2015 à l'aéroport de Toulouse-Blagnac (image d'illustration
RT france
Le Mali accuse la France d'avoir violé son espace aérien
Le Mali a dénoncé une violation de son espace auprès de la France, liée à la fermeture de ses frontières en représailles à des sanctions régionales. Selon une source militaire française de l'AFP pourtant, «toutes les procédures ont été respectées».
L'Asecna (Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar), organisation de gestion des espaces aériens dans une grande partie de l'Afrique, a signalé aux autorités maliennes une violation de leur espace par un avion militaire français, selon des informations de l'AFP obtenues auprès auprès des autorités aériennes maliennes ce 12 janvier. Ce signalement effectué le 11 janvier soulève la question de l'impact, sur les opérations militaires françaises mais aussi internationales, de la fermeture par le Mali de ses frontières aériennes (et terrestres) en représailles à des sanctions ouest-africaines similaires.
Dans un communiqué publié le soir du 12 janvier, le gouvernement malien déclare avoir «dénoncé cette violation de l'espace aérien du Mali auprès des autorités françaises qui ont, au demeurant, décidé de soutenir les sanctions de la Cédéao (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest), parmi lesquelles figure la fermeture des frontières terrestres et aériennes de ses pays membres avec le Mali». Le communiqué ajoute que le gouvernement malien «décline toute responsabilité relative aux risques auxquels les auteurs de ces pratiques pourraient s'exposer, en cas de nouvelle violation de notre espace aérien».
La France, engagée militairement au Mali et au Sahel, mais aussi la force de l'ONU au Mali (Minusma) effectuent constamment des vols dans cette région, pour l'approvisionnement et les opérations.
Interrogée par l'AFP, une source militaire française à Paris a déclaré : «A ce stade nous n'avons reçu aucune indication officielle concernant d'éventuelles restrictions dans le domaine aérien». En outre «nous sommes liés par des accords de défense», ajoute cette source. «Toutes les procédures ont été respectées. L'avion a déposé un plan de vol qui a été approuvé par les autorités maliennes. Et comme le veut la procédure suivie à chaque fois, à l'entrée de l'espace aérien malien on bascule le transpondeur en mode de fonctionnement militaire. Pour nous il n'y a pas de sujet», a déclaré également la même source.
Un Airbus A400 concerné
Dans le détail, l'Asecna avait informé le 11 janvier l'Aviation civile malienne qu'un Airbus A400 de transport avait enfreint le jour-même l'ordre malien de suspension des vols entre les Etats membres de la Cédéao et le Mali, selon des documents publiés sur les réseaux sociaux et cités par l'AFP. Le PDG des aéroports du Mali, le colonel Lassina Togola, a dit à l'AFP que ces documents étaient authentiques. L'appareil a effectué l'aller-retour entre Abidjan (Côte d'Ivoire, voisine du Mali) et Gao (Mali), où l'armée française a une base importante, disent les documents.
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