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Paul Signac. - « In the Time of Harmony : The Golden Age Has Not Passed, It Is Still to Come » (Au temps de l'harmonie : l'âge d'or n'est pas derrière mais devant nous) 1896

 

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extrait par Benoît Bréville et Serge
 
          Halimi  
 
Lu par Maya Boquet   
 
L’échec ne concerne pas seulement la France. Et la victoire de la gauche au Chili ne suffit pas à annuler le problème. Ces vingt dernières années, le capitalisme a enchaîné les crises, des marées humaines ont réclamé que leurs dirigeants « dégagent », sans que l’ordre néolibéral en place soit sérieusement ébranlé pour autant.
Et c’est l’extrême droite qui progresse. Les erreurs et les reniements de la gauche au pouvoir, en particulier en Europe, expliquent qu’elle n’ait tiré aucun bénéfice du mécontentement général. Mais, au-delà de son bilan de faillite, quelles perspectives sérieuses conserve-t-elle de transformer la société quand son divorce avec les classes populaires est presque partout consommé ?

 

« Pessimisme de l’intelligence, optimisme de la volonté », dit l’adage. Pour Noam Chomsky, cité lui aussi, nous n’avons pas le choix :

« Vous pouvez dire : je suis pessimiste, rien ne va marcher, je renonce, et je garantis ainsi que le pire va advenir. Ou vous pouvez vous saisir des possibilités qui existent, des rayons d’espoir, et dire que peut-être on va construire un monde meilleur. En fait, ce n’est pas vraiment un choix. »

Dans ce dossier figure également une enquête de Pierre Souchon qui a rencontré une femme de ménage, une puéricultrice, une ouvrière à la chaîne, un plombier, un carreleur… et liste un certain nombre de mesures concrètes voulues par ces membres des classes populaires qu’on ne retrouve pas, et ce serait l’une des explications de l’abstention, dans les programmes des partis politiques censés les représenter.

« À rebours des enquêtes d’opinion, insécurité et immigration sont absentes des préoccupations des personnes interrogées.
Vraisemblablement parce que la scène politique est saturée d’interventions autour de ces thèmes, tandis que les autres sont absents : nos questions portaient en effet sur les préoccupations qui ne trouvent aucun écho politique ou syndical. »

En conclusion, le journaliste se souvient de la dernière grève générale victorieuse en France : en Guadeloupe en 2009. Comme au début du mouvement des « gilets jaunes » et de tant d’autres, c’est le prix de l’essence qui avait mis le feu. La grève avait payé, se traduisant notamment par 200 euros d’augmentation pour les plus bas salaires.

La contestation sociale qui s’exprime actuellement aux Antilles françaises s’explique par des causes similaires. Prix du carburant, du gaz, vie chère et « profitation »

Avec cette fois un autre élément déclencheur, qu’on entend dans ce morceau de Keros-N, « IMB » pour « île an mwen bel » en créole guadeloupéen (mon île est belle) : le refus de la vaccination obligatoire pour les personnels de santé et la lutte contre le passe sanitaire. Écoutons l’un des intervenants du papier, Frédéric Dumesnil, alias Bwana, médiateur impliqué dans le milieu associatif de Baie-Mahault.

Et revenons à présent au Chili.

Lors de son premier discours en tant que président élu, le 19 décembre, Gabriel Boric a annoncé « des changements structurels » tout en promettant de se montrer sérieux dans l’optique de « rassurer les marchés ». Il a d’ailleurs d’ores et déjà revu à la baisse ses ambitions fiscales. Comment définir le programme de cette « nouvelle gauche » institutionnelle chilienne « De la social-démocratie », répond sans hésiter l’éditorialiste du New York Times Benyamin Appelbaum, cité par Franck Gaudichaud. Et en aucune manière du… communisme.

Les derniers dirigeants Parti communiste italien (PCI) eux aussi avaient du mal avec cette étiquette. Dans « L’étrange disparition du Parti communiste italien », le politiste Antoine Schwartz se souvient du rôle joué par Achille Occhetto, le dernier secrétaire du PCI, celui qui va précipiter son évanouissement avec la création du Parti démocrate de la gauche (PDS), en 1991.

La Cosa, un film de 1990 - Télérama Vodkaster

Le suicide du PCI

Tag(s) : #Révolution