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Andriy Biletsky, leader du parti Corps national et du bataillon Azov (à gauche), a menacé le président Volodymyr Zelensky (à droite) de violences en 2019 s'il ordonnait aux forces militaires ukrainiennes de se retirer du Donbas.

Andriy Biletsky, leader du parti Corps national et du bataillon Azov (à gauche), a menacé le président Volodymyr Zelensky (à droite) de violences en 2019 s’il ordonnait aux forces militaires ukrainiennes de se retirer du Donbas.

L'activiste biélorusse Roman Protassevitch aurait bien accompagné la milice  néonazie Azov en Ukraine en 2014

Ukraine : quel est ce régiment Azov, accusé d'être néonazi ? | TF1 INFO

Le bataillon AZOV,, dont le responsable à ODESSA a été désigné commandant en chef de la ville, info rapportée par France Inter ce 9 mars 2022

Solidarité & progrès

L’annonce du président russe Vladimir Poutine selon laquelle il faut s’attaquer au problème néonazi en Ukraine est considérée par les médias occidentaux (si elle est mentionnée) comme un narratif destiné à être transmis aux masses russes ignorantes.

Certes, pour les spectateurs occidentaux qui associent les nazis à ceux qui pensent que les hommes ne devraient pas utiliser les toilettes des femmes, ou à ceux qui pensent qu’une pandémie n’est pas une question de choix personnel, il peut être difficile d’apprécier l’objectif militaire extrêmement sérieux de Poutine.

Pourtant, au-delà de leur idéologie hideuse, les néo-nazis banderistes (qui ont été récupérés par les Anglo-américains dans l’après-guerre comme une arme de guerre géopolitique) ont bel et bien pris l’ascendant en Ukraine, contribuant ainsi à placer les puissances nucléaires dans une épreuve de force.

Nous vous livrons ici, dans la première partie de cette chronique, des extraits d’un article de David Shavin du magazine EIR, fondé par l’économiste et homme politique américain Lyndon LaRouche.

Le 21 février 2022, lorsque Poutine a annoncé la reconnaissance des républiques de Donetsk et de Louhansk, il a désigné clairement les méfaits des néo-nazis et expliqué ce que la Russie avait l’intention de faire à leur sujet :

Les nationalistes qui ont pris le pouvoir ont déclenché une persécution, une véritable campagne de terreur contre ceux qui s’opposaient à leurs actions anticonstitutionnelles. Des politiciens, des journalistes et des activistes publics ont été harcelés et humiliés publiquement. Une vague de violence a balayé les villes ukrainiennes, notamment une série de meurtres très médiatisés et impunis. On frémit au souvenir de la terrible tragédie d’Odessa, où des manifestants pacifiques ont été brutalement assassinés, brûlés vifs dans la Maison des syndicats. Les criminels qui ont commis cette atrocité n’ont jamais été punis, et personne ne les recherche. Mais nous connaissons leurs noms et nous ferons tout pour les punir, les retrouver et les traduire en justice.

Ce qu’ignorent avant tout les médias occidentaux, ce sont les menaces, la violence et le chantage qu’a subis le président ukrainien Volodymyr Zelensky, lorsqu’il a tenté, au tout début de son mandat, de mettre en œuvre les mesures de paix de Minsk.

Comment Zelensky a été retourné

D’origine juive, et parlant le russe comme langue maternelle, Zelensky a remporté une surprenante victoire électorale en 2019. Élu par 73% de la population (un raz-de-marée), il représentait la majorité des russophones et non-russophones d’Ukraine, et faisait vivre un nouvel espoir de mettre fin au Russia-bashing et aux divisions opposant les Ukrainiens les uns aux autres.

Cependant, en octobre 2019, alors que l’armée ukrainienne était prête à respecter le retrait mutuel des forces dans le Donbas, Andriy Biletsky – le leader du Corps national et du bataillon Azov qui a déclaré en 2010 vouloir « mener les races blanches du monde dans une croisade finale (...) contre les Untermenschen [races inférieures] dirigés par des sémites » — a mobilisé une campagne « Non à la capitulation », avec notamment une manifestation rassemblant 10 000 personnes sur le Maïdan. Ainsi, au lieu de se retirer, Biletsky a fait entrer illégalement des forces « irrégulières » dans la zone d’opération des forces conjointes (JFO) et a menacé de lancer une vague de violence si l’armée régulière ukrainienne se retirait.

Zelensky a expliqué sur Facebook comment il s’est rendu en octobre 2019 dans la ville de Zolote, près de la ligne de contact, et a rencontré les habitants : « J’ai compris que tout le monde veut la paix. Tout le monde est prêt pour le désengagement ». Cependant, les villageois lui ont dit que des soldats « irréguliers » occupaient une partie du village (La JFO confirmera que les « irréguliers » étaient effectivement armés et qu’ils étaient entrés illégalement dans la zone). Zelensky a alors rencontré ces soldats, qui ont refusé d’écouter les instructions du chef d’État élu et de la chaîne de commandement militaire.

Face à la résistance que le président ukrainien a d’abord opposé contre l’obstination des fascistes du Corps national et du bataillon Azov, Biletsky l’a publiquement menacé, réaffirmant son refus de retirer ses forces armées.

Quelques mois plus tard, Zelensky a tenté de présenter son premier texte de loi relatif aux accords de Minsk sur le Donbas. Bien qu’il ait édulcoré la disposition de l’accord concernant l’amnistie totale, le texte permettait tout de même à Donetsk et Lougansk de voter pour décider de conserver ou non la langue russe (plus de la moitié de la population ukrainienne parle russe, et les deux langues étaient utilisées dans les écoles et au gouvernement jusqu’au coup d’État de 2014). Cette dernière tentative du président ukrainien a rapidement été empêchée.

Sergey Sivokho, un conseiller du chef du Conseil national de sécurité et de défense de l’Ukraine, qui avait été chargé par Zelensky de créer une plateforme nationale pour la réconciliation et l’unité, a été physiquement agressé lors de la conférence publique initiale, le 12 mars 2020, sur la réintégration de Donetsk et Lougansk. Sivokho, un homme âgé aux cheveux blancs, a été injurié, encerclé, pressé contre un mur, et finalement jeté au sol par des membres du bataillon Azov. Une courte vidéo montre les dernières secondes de l’assaut. Après cela, le gouvernement de Kiev a définitivement cessé de faire la promotion des accords de Minsk.

Le néonazisme dans la bergerie

La résistance initiale de Zelensky était-elle sincère ? La question se pose, d’autant plus quand on sait que le principal soutien financier de sa campagne présidentielle de 2019 est l’oligarque juif ukrainien Igor Kolomoisky, et que ce dernier apporte également un soutien substantiel au bataillon néo-nazi Azov et à d’autres milices extrémistes.

Zelensky rencontre en novembre 2019 des « vétérans », dont Yehven Karas (à l’extrême droite) et Dmytro Shatrovsky, un chef du bataillon Azov (en bas à gauche).
Zelensky rencontre en novembre 2019 des « vétérans », dont Yehven Karas (à l’extrême droite) et Dmytro Shatrovsky, un chef du bataillon Azov (en bas à gauche).

Comme le rapporte le site grayZone, un mois seulement après sa rencontre avec les « irréguliers » à Zolote, Zelensky a organisé une rencontre avec les dirigeants du Corps national, d’Azov et des autres groupes. Ainsi, à quelques mètres du président juif se trouvait Yehven Karas, le chef de C14, un autre gang néo-nazi — lors de la « Révolution » de Maïdan, les militants du C14 avaient enduit d’insignes néo-nazis les murs de l’Hôtel de Ville de Kiev, dont ils avaient pris le contrôle.

Quelques jours après, Oleksiy Honcharuk – alors Premier ministre et chef adjoint du bureau présidentiel de Zelensky – est apparu sur scène lors d’un concert néo-nazi organisé par le membre du C14 Andriy Medvedko, qui est accusé du meurtre d’un journaliste ukrainien. La ministre des Anciens Combattants Iryna Friz, également présente au concert, qui mettait en vedette plusieurs groupes de métal antisémites, en a même fait la promotion sur Facebook.

Le Premier ministre de l’époque, Oleksiy Honcharuk, sur scène lors du concert néo-nazi « Veterans Strong »
Le Premier ministre de l’époque, Oleksiy Honcharuk, sur scène lors du concert néo-nazi « Veterans Strong »

En novembre 2021, Dmytro Yarosh, l’un des miliciens ultranationalistes les plus en vue d’Ukraine, a été nommé conseiller du commandant en chef des forces armées ukrainiennes. Yarosh est un disciple déclaré du collaborateur nazi Bandera qui a dirigé Secteur droit de 2013 à 2015, jurant pour diriger la « dérussification » de l’Ukraine.

Un mois plus tard, alors que la guerre avec la Russie se rapprochait, Zelensky a décoré le commandant du Secteur droit Dmytro Kotsyubaylo, le qualifiant de « Héros de l’Ukraine ». Connu sous le nom de « Da Vinci », Kosyubaylo a un loup de compagnie dans sa base de première ligne et aime plaisanter, devant les journalistes, en disant que ses combattants « nourrissent les os d’enfants russophones ».

Au sixième jour de la guerre, le 1er mars, Zelensky a remplacé l’administrateur régional d’Odessa par Maksym Marchenko, un ancien commandant du bataillon d’extrême droite Aidar, qui est accusé d’une série de crimes de guerre dans la région du Donbass.

Solidarité & progrès, avec le mouvement de LaRouche, avait mis en lumière le problème néonazi ukrainien dès février 2014 dans un dossier intitulé « Les puissances occidentales soutiennent le coup d’État néo-nazi en Ukraine ». Aujourd’hui, il est urgent de briser le bocal du déni (ou de la complicité) des médias occidentaux – à l’image de CNews qui diffusait le 5 mars un reportage présentant des combattants d’Azov sur un lit d’hôpital (!) ; alors qu’en même temps, les informations qui nous parviennent de Russie, comme tel article d’une journaliste que nous ne pouvons pas citer et d’un média dont on ne peut pas dire le nom, permettrait au monde de comprendre que l’inquiétude de Poutine est loin d’être exagérée...

Tag(s) : #Ukraine Néo-nazis
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