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A l’aune du second tour de l’élection présidentielle française, des internautes français majoritairement hostiles à Emmanuel Macron ont partagé des publications turques affirmant que le président français «a[vait] laissé 50 officiers mourir à Marioupol».

Les sources citées sont à la fois la Une du journal turc Aydinlik du 22 avril 2022, une déclaration traduite du président du parti turc Vatan, Doğu Perinçek, et un article en ligne du Aydinlik dans lequel s’exprime largement le secrétaire général de Vatan, Özgür Bursalı.

Dans cet article, le responsable politique explique que «50 soldats français de haut rang» se trouvent parmi les 2 000 soldats ukrainiens retranchés dans l’usine Azovstal de Marioupol, assiégée par les Russes.

Question posée par Théo le 24 avril

Assurant que leur information vient de «l’Etat russe», le média et les deux dirigeants affirment qu’Emmanuel Macron a ordonné à ces soldats de ne pas se rendre et aurait essayé de négocier la mise en place d’un couloir humanitaire avec Poutine, afin de gagner du temps pour s’assurer d’être réélu. Özgür Bursali va même jusqu’à qualifier le président français d’être «Macron, l’homme de l’impérialisme américain, l’homme de l’Otan, le dictateur des grands monopoles français, [qui] a envoyé des soldats français à la mort».

Un parti favorable au rapprochement entre la Russie et la Turquie

Contacté par CheckNews, l’état-major des armées françaises indique qu’il «ne commente pas les rumeurs, surtout les plus fantaisistes». Concernant les sources, le magazine français Courrier International, spécialiste de la presse étrangère, indique qu’Aydinlik a «suivi les évolutions du parti auquel il est lié, le Vatan Partisi», le parti de la Patrie (VP). Fondé en 2015 par Doğu Perinçek, Vatan est l’héritier du İşçi Partisi, le parti des Travailleurs, créé en 1992.

En Allemagne, l’Agence fédérale pour la formation civique établit également le même lien entre le journal et le parti. Elle estime que «contrairement à ce qu’il prétend, le VP est moins un parti socialiste qu’un parti national, laïc et kémaliste avec des tendances anti-européennes et anti-américaines».

En 2017, le laboratoire d’investigation numérique (DFRLab) du think tank américain Atlantic Council présentait Vatan comme «un parti marginal qui fait activement campagne contre l’adhésion de la Turquie à l’Otan et pour le rapprochement entre la Russie et la Turquie».

Le parti pris du Aydinlik contre Emmanuel Macron se laisse également deviner dans sa Une du 22 avril, lorsqu’un paragraphe consacré au débat de l’entre-deux tours annonce : «Le Pen était confiante, Macron était en détresse. Macron a saboté le débat de politique étrangère. Les sondages et les médias ont accru la manipulation contre Le Pen.»

Tag(s) : #Ukraine
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