Il faut "être de gauche" ! Être de droite c’est être contre Dreyfus et pour le Maréchal Pétain. C’est être raciste et intolérant, etc.
La gauche est une notion floue qui continue à jouer un rôle important dans les jugements de valeur des militants politiques et des sympathisants et à surdéterminer leurs réactions. Car les gens de gauche sont gentils, les gens de droite sont méchants !
Mais au-delà des représentations caricaturales, qu’est-ce que signifient exactement ces termes, la gauche et la droite ?
On raconte que pendant la Révolution, lors de la première réunion de l’Assemblée législative, en 1791, les députés monarchistes qui s’étaient donnés le mot se précipitèrent à l’ouverture de la salle pour occuper en groupe compact le coté droit, pour pouvoir jouer sur la valorisation langagière et idéologique de la « droite » contre son opposé, la « gauche » qui a des connotations glauques.
Au départ la « droite » désigne donc les idées des partisans de la tradition, de la monarchie, de la religion, qui se sont choisis pour symbole la dextre honorable et noble et qui ont laissé la sinistre aux autres, les révolutionnaires de 1789, les partisans des droits de l’homme et de l’égalité. Ils leur ont laissé la main gauche, symbolique de l’incapacité et des tâches sordides.
La droite était donc bien partie pour occuper la première place dans le royaume du cœur et pourtant le cours de l’histoire a provoqué insensiblement l’inversion de la hiérarchie symbolique, au point qu’à l’époque où j’ai reçu mon éducation politique élémentaire (années 60 et 70) littéralement personne ne voulait plus être rangé avec la droite, ni les gaullistes, ni les fascistes, ni les conservateurs, ni les bourgeois ; dire de quelqu’un, « il est de droite » était devenu une façon de dire « c’est un vieux con ».
Il faut remarquer qu’entre la gauche et la droite se trouve placé depuis toujours un centre modéré et libéral qui cherche à échapper à ce clivage et qui a réussi à le faire disparaître dans les pays anglo-saxon, où dire « il est de gauche » signifie à peu près « c’est un petit con ».
Mais ça fait longtemps qu’on n’en est plus là !
Il y a maintenant plusieurs sens historiques au clivage symbolique droite-gauche qui perdurent et qui sont utilisés dans la plus grande confusion. Les trois principales "gauches" qui se superposent, qui se confondent et qui s'opposent souvent entre elles sont maintenant :
1) Gauche issue de 1789 : la gauche républicaine, humaniste, des droits de l’homme et du citoyen, du suffrage universel, de la démocratie, de la laïcité. Victor Hugo, Émile Zola, Jean Jaurès, etc.
2) Gauche issue de 1917 : la gauche révolutionnaire qui se définit par les luttes de la classe ouvrière pour le pouvoir politique et des colonies pour leur indépendance. C’est la gauche qui persiste à s’inspirer de la Commune de Paris de 1871 et de la Révolution russe d’Octobre 1917. Karl Marx, Lénine, Mao, etc.
3 ) Gauche de 1968 : la gauche individualiste héritière de mai 1968 : rejet de l’État, des frontières, de la police, du travail et de l’autorité, écologisme, liberté des mœurs, exaltation des marginaux et des minoritaires.
Existe-t-il aujourd’hui une raison pour que ces diverses traditions politiques politiques et culturelles soient désignées par le même terme ? Et qu’elles aient vocation à s’unir ? C’est loin d’aller de soi contrairement à ce qu’a l’air de penser beaucoup de monde.
La gauche républicaine, et la gauche individualiste, évoquent dans leurs discours hyperboliques des principes et des idées universelles, et qui en tant que telles peuvent en effet être partagées par tous. Mais sociologiquement et politiquement elles expriment et représentent des secteurs de la bourgeoisie parce qu'elles esquivent la question politique et économique centrale qui est l’exploitation des travailleurs. La gauche révolutionnaire représente le prolétariat et les peuples opprimés par l’impérialisme. Et ces idées...
Gilles Questiaux
POUR LIRE LA SUITE
CLIQUEZ CI-DESSOUS
http://www.reveilcommuniste.fr/2022/02/qu-est-ce-que-ca-signifie-la-gauche.html