La prise des Tuileries 10 août 1792 qui ouvre la porte à la République
Depuis quelques semaines, au cours et après les défilés des syndicats contre la retraite à 64 ans, des poubelles brûlent à Paris et dans certaines grandes villes de province, des affrontements violents opposent des groupes de jeunes et les forces dites de "l'ordre". L'Élysée et ses médias crient à l'émeute contre ces nouveaux "enragés", terme qui visait déjà le peuple de Paris, qui, fort de ses canons, surveillaient à l'Assemblée la conformité du vote de leurs élus avec leur engagement.
Violence inadmissible crie la caste des "honnêtes gens", et de soutenir gendarmes et policiers pour qu'ils rétablissent l'ordre rapidement.
Comme à Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, avec 4000 bombes de désencerclement et des jets massifs de gaz sur les manifestants : deux jeunes gens dans le coma, longtemps privés de soins, sur ordre supérieur, du moins si l'on en croit le communiqué de la Ligue des Droits de l'Homme.
Les médias et le gouvernement sont moins loquaces sur les raisons de la colère à propos du projet de cette grande bassine, à Sainte-Soline, d'une dimension supérieure à plusieurs stades, puisant l'eau dans les nappes phréatiques - à usage normalement public - et destinée, dans le projet, à seulement quelques gros agrariens privés de l'agriculture industrielle. Et dont seraient privé d'accès, le monde local paysan !
Mais revenons à nos moutons, c'est le cas de le dire.
L'exemple de Sainte-Soline montre que dans nos villes comme dans nos campagnes, la lutte de classe bat son plein entre possesseurs des moyens de production et les gueux qui se soulèvent, parce qu'ils ne possèdent rien.
Et sur le plan de notre République, il a un pouvoir qui se tient à l'Élysée, là pour distribuer toujours plus aux super-riches au détriment de la population.
Là s'étale la morgue des milliardaires, forts de leurs polices - leurs milices de classe - qui défendent l'ordre établi de l'Argent-Roi.
Comme hier à la Cour de Versailles, s'étalait la morgue des courtisans. Ils se croyaient là pour mille ans, et faisaient pour les défendre, confiance aux Gardes suisses et au Royal allemand...
Mais le peuple veillait : la Bastille fut prise, et ce fut la Grande Révolution.
Une classe a succédé à une autre. Et de ces violentes journées, et du 14 juillet, la République en a fait la Fête nationale !
Nous n'en sommes pas encore-là.
Macron, à l'Élysée, isolé dans son fortin, se croit toujours le Roi. Mais l'histoire nous apprend, que le peuple uni s'imposera un jour au sommet de l'Etat.
JEAN LÉVY
Communiqué de la Ligue des Droits de l’Homme :
L’actualité des derniers jours ne fait que renforcer notre détermination à lutter contre la violente répression en cours.
En fin de semaine dernière, des membres de plusieurs observatoires de la LDH étaient présents à Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, pour observer le maintien de l’ordre dans le cadre des mobilisations contre les « mégabassines ».
En contradiction avec ce que prétend la préfète des Deux-Sèvres, les équipes présentes ont observé une utilisation disproportionnée de la force à l’encontre de l’ensemble des personnes présentes, et ce de manière indiscriminée.
Plusieurs cas d’entraves par les forces de l’ordre à l’intervention des secours ont été constatés. Trois de nos avocats ont assisté à une conversation au cours de laquelle le Samu a indiqué ne pouvoir intervenir pour secourir un blessé en état d’urgence vitale, dès lors que le commandement avait donné l’ordre de ne pas le faire.
Nous avons communiqué un extrait de cet enregistrement à la presse. Nous en publions aujourd’hui l’intégralité sur notre site Internet, que vous pouvez écouter et télécharger.