Formé du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud, avec une contribution atteignant les 31,5% du produit intérieur brut (PIB) mondial en 2023 contre 30,7% pour le G7, les BRICS sont considérés comme les grandes puissances émergentes actuelles.
À l’approche de la 15e édition du sommet des BRICS, l’alliance devrait très prochainement s’élargir, avec l’arrivée notamment de plusieurs pays africains
Anil Sookal, l’ambassadeur sud-africain au sein des BRICS a confirmé le 24 avril, lors d’une interview, que treize pays avaient officiellement déposé des demandes d’adhésion au groupe d’économies émergentes en précisant que cet élargissement annoncé de l’organisation sera au cœur des débats lors du prochain sommet des BRICS, prévu les 2 et 3 juin 2023 au Cap en Afrique du Sud.
Pour le moment seuls quelques noms des pays africains désireux de rejoindre les BRICS ont été dévoilés, parmi eux l’Algérie, l’Égypte, le Nigeria, l'Iran et l'Arabie Saoudite, le Soudan et le Zimbabwe. Cet élargissement vise à renforcer l’importance de l’alliance économique sur la scène internationale.
COMMENTAIRE DE JEAN LÉVY
Depuis 1945, cela fait plus des trois quarts d'un siècle, les Etats-Unis dominent le monde.
Certes, ils se sont heurtés à la puissance de l'Union soviétique. La "guerre froide" en atteste la vigueur. Durant des décennies, l'existence d'un système non capitaliste, et travaillant à la construction du socialisme, a causé l'inquiétude et la haine de Washington et de Wall Street.
Mais pas seulement pour cette raison : le vaste territoire de l'URSS, un sixième du globe, recélant des richesses énergétiques et minières considérables, échappant au pillage impérialiste.
Ce qui n'est pas aujourd'hui étranger aux raisons de la guerre, que mènent, par procuration, les USA en Ukraine...
Donc, le monde s'est divisé en blocs opposés. Et un certain nombre d'Etats, qu'on a qualifiés de "non alignés", l'Inde, dont Nehru a créé le nom, l'Indonésie et Soekarno, l'Egypte avec Nasser, la Chine et Zhou En Laï, la Yougoslavie de Tito, des leaders marocains tel Ben Barka se sont mis en travers des Etats-Unis, qui préparaient la guerre contre l'Union soviétique.
Cette force de paix et l'URSS, grâce à son Armée rouge, ont fait barrage à la guerre, combattue par de nombreux peuples dans le monde..
Wall Street, grâce à son dollar, monnaie mondialisée, domine l'économie encore aujourd'hui. Cette situation a pour origine les Accords de Brettons Woods, signés en juillet 1944 dans cette ville, aux Etats-Unis. accords économiques qui dessinent les grandes lignes du système financier international, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
A cette époque, l'Europe est en ruines, l'URSS est exsangue, les Etats-Unis, eux, sortent de la guerre enrichis, sans traces de guerre dans le pays, et peu de pertes humaines à déplorer. Leurs usines tournent à plein régime.
Aussi, fort de cette situation, Washington impose, dès juillet 44, à Bretton Woods, un accord financier qui fait du dollar la monnaie référence, soit disant pour mettre en place une organisation monétaire mondiale et de favoriser la reconstruction et le développement économique des pays touchés par la guerre. Et de créer la Banque mondiale et le FMI, pour mettre en camisole de nombreux pays.
Et depuis, le dollar domine l'économie.
Mais ces dernières années, de nombreuses nations se concertent et posent la question : pourquoi pas se mettre d'accord pour inventer un autre système qui nous permette de se libérer du dollar-roi. C'est le problème sur lequel s'interrogent les BRICS, alors que déjà, de nation à nation, délaissant le dollar, on commerce en monnaie du pays. Ces Etats-là - voyez l'image en début d'article - peuvent-ils créer une alternative au dollar américain, face à la crise financière mondiale et la politique agressive des Etats-Unis ?
Un début de réponse des BRICS au Cap, où ils se réunissent les 2 et 3 juin prochains ?
JEAN LEVY
Article publié
dimanche 28 mai 2023
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