La grève des mineurs du Nord-Pas-de-Calais de mai- juin 1941 , appelée aussi grève patriotique des 100 000 mineurs du Nord-Pas-de-Calais
Elle fut la plus grande grève survenue dans l'Europe occupée, ainsi que la plus longue, ayant durée du 27 mai au 10 juin 1941 dans le Nord-Pas-de-Calais et sur son bassin minier.
C'est aussi l'un des premiers actes de résistance collective la plus spectaculaire, et de loin, de l'Occupation nazie en France, le plus important de par le nombre de participants, devant les grèves patriotiques d'octobre 1942 en France. 100.000 mineurs y prirent part.
Émilienne Mopty. Femme de mineur, durant la grève, elle prend la tête des manifestations de femmes, à Hénin-Liétard le 29 mai et Billy-Montigny le 4 juin. Entrée dans la clandestinité au sein du groupe communiste Charles Debarge, elle est arrêtée au cours d'une mission par la Gestapo et décapitée à Cologne le 18 janvier 1943. Source : Musée de la Résistance Nationale – Champigny
Les femmes et filles de mineurs y ont joué un rôle primordial, de même que les mineurs polonais, qui représentaient une partie de la population dans de nombreuses communes de l'ouest du bassin minier.
Qui peut nier que cette résistance sociale fut, en grande partie, l'oeuvre des cadres clandestins du PC clandestin, quand on connaît leur implantation dans le bassin minier. La sanglante répression allemande, visant d'abord les militants communistes confirme, s'il en était besoin, le rôle que ceux-ci ont joué dans cette grève patriotique, qui prit fin douze jours avant le début l'agression des armées allemandes contre l'Union soviétique, le 22 juin 1941.
Selon les historiens, la machine de guerre allemande recherchait dans les mines de charbon « un rendement maximum » dans une « région d'importance vitale », mais la grève l'a privé d'électricité, alors d'origine charbonnière, via la perte d'un demi-million de journées de travail, et plus d'un demi-million à un million et demi de tonnes de charbon, l'obligeant à en importer massivement de Belgique.
Elle a mobilisé jusqu’à 100 000 des 143 000 mineurs à son point culminant le , lendemain d'une marche de « près de 1 500 femmes qui se rendent aux grands bureaux »de Billy-Montigny.
L'occupant nazi réagit par 400 à 600 arrestations et la déportation de 270 mineurs au camp de concentration de Sachsenhausen, plus de la moitié y mourant. Des dizaines d'autres grévistes doivent entrer dans la clandestinité, les mineurs de la région représentant la moitié des 270 fusillés par les Allemands à la citadelle d'Arras.
La participation massive des mineurs communistes et de leurs familles à cette grande grève patriotique est volontairement ignorée par l'histoire officielle.
On comprend pourquoi...
Avouer la présence communiste à cette résistance de masse conduirait réduire à néant le mensonge d'Etat, qui prétend que la résistance du PCF à l'occupant allemand n'aurait commencée qu'après le 22 juin 1941, et l'offensive de l'Allemagne hitlérienne contre l'Union soviétique.
JEAN LEVY
article publié
le mercredi 7 juin 2023
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