Les manifestants devant l'Assemblée nationale ce 30 juillet soutiennent la junte qui a renversé le président Bazoum élu démocratiquement.
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MONDE
Direct-Niger : la Cédéao donne un ultimatum d'une semaine aux putschistes et n''exclut pas un "recours à la force"
Les pays d'Afrique de l'Ouest se réunissent dimanche à Abuja en "sommet extraordinaire" pour évaluer la situation au Niger après le coup d'État militaire avec de probables sanctions à la clé, la junte y voyant une menace "d'intervention militaire imminente".
Les "sanctions" contre le Niger, théâtre d'un coup d'État, "feront très mal", a déclaré le Premier ministre nigérien Ouhoumoudou Mahamadou, appelant à trouver une solution pour ce pays pauvre dépendant de l'aide étrangère, dans un entretien accordé dimanche à la chaîne France 24.
- Voir aussi Cédéao : quel effet auront les sanctions sur le Niger
- La Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a ordonné dimanche un blocus économique du Niger, décidant la suspension "immédiate" de "toutes les transactions commerciales et financières" avec le Niger.
"Les sanctions feront très mal à notre pays", a répété Ouhoumoudou Mahamadou, au moment où celles-ci se multiplient au niveau international.
Le Niger, pays sahélien de 20 millions d'habitants est l'un des plus pauvres du monde, en dépit de ses ressources en uranium.
"Je connais la fragilité du Niger", a déclaré le Premier ministre, ajoutant que "c'est un pays qui ne pourra pas résister à ce genre de sanctions. Sur le plan économique, ça va être une catastrophe", comme "sur le plan social".
"Nous lançons vraiment un appel aux uns et autres" pour "regarder l'intérêt du pays", a-t-il ajouté.
Après l'Union européenne (UE), la France a annoncé suspendre le 29 juillet "toutes ses actions d'aide au développement et d'appui budgétaire". En 2022, l'aide publique au développement française pour le Niger s'est élevée à 120 millions d'euros.
Le Niger "est un pays qui compte beaucoup sur son partenariat international", a souligné le Premier ministre nigérien.
"Le dernier semestre de l'année", est "généralement bouclé avec les aides budgétaires qui nous proviennent de l'Union européenne, de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) en particulier, ainsi que de l'Agence française de développement (AFD)", a-t-il dit.
La Cédéao a également fixé dimanche un ultimatum d'une semaine à la junte pour rétablir l'ordre constitutionnel. "Nous sommes satisfaits de cette réaction, c'est une réaction logique", a déclaré le Premier ministre nigérien.
COMMENTAIRE DE JEAN LEVY
Ainsi l'Elysée a décidé d'agir très vite - dès aujourd'hui ? - pour s'opposer directement aux nouvelles autorités du Niger, coupables aux yeux de la puissance coloniale - la France - de libérer le Niger l'emprise sur cet Etat. de la prédation des grandes sociétés françaises et occidentales, qui pillent les richesses du pays.
Ce coup de force, s'il se réalise, constitue une agression au regard des lois internationales qui proscrivent l'intervention extérieure dans les affaires d'un pays souverain. Que fait l'ONU, si prompte à condamner la Russie pour son intervention militaire en Ukraine, pour préserver la souveraineté du Niger ?
Et nul doute, l'agression économique, voire militaire de l'ancienne puissance coloniale, dont est menacée le Niger, ouvrirait la porte à des agressions semblables contre le Mali et le Burkina par la France...
Souhaitons que dans trois Etats d'Afrique du Sahel, le peuple se mobilise et s'organise politiquement pour faire front contre le retour direct en force du colonialisme. Et nous connaissons les méthodes terroristes de la France coloniale pour se débarrasser des patriotes africains, qui osent défier sa domination.
Une réaction dans l'urgence de solidarité avec les peuples africains est nécessaire...On attend une initiative de la part des Français, fiers de leurs luttes pour leur propre indépendance, d'initier une réaction populaire de solidarité avec le combat similaire de nos amis africains dans leu résistance au colonialisme...
JEAN LEVY