Tout avait démarré le 16 février 2017 lors d’un entretien à la télé algérienne.
Emmanuel Macron - alors candidat à l'élection présidentielle - répondant la télé algérienne à une question sur la décolonisation, le candidat avait qualifié la colonisation française de crime contre l'humanité, déclarant :
« C'est un crime. C'est un crime contre l'humanité, c'est une vraie barbarie et ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face, en présentant aussi nos excuses à l'égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes.»
Macron avait, à l'époque, besoin du renfort des voix du plus grand nombre d'électeurs dit de 'gauche' pour pouvoir conquérir l'Elysée...
Mais, face à un "crime contre l'humanité", ainsi dénoncé , quelle a été la réponse du chef de l'Etat, pour tenter d'effacer la sinistre mémoire de la guerre coloniale faite par la France à l'Algérie, faisant suite à 250 ans de colonisation ?
Fallait-il faire, au nom de la France, des excuses publiques ?
Emmanuel Macron a estimé qu'il n'a "pas à demander pardon à l'Algérie pour la colonisation...
Le président espère simplement poursuivre "le travail de mémoire et de réconciliation" entre les deux pays.
Mais qui dit "réconciliation" dit "brouille' et responsabilités partagées.
Là, selon Macron lui-même, il s'agit d'un "crime contre l'humanité", commis par la France contre l'Algérie, pas seulement du fait de la guerre menée pendant huit longues années à un peuple privé de souveraineté. Mais la colonisation elle-même, amorcée par la conquête sauvage de l'Algérie en 1830.
Telle est la cause de "crime contre l'humanité", reconnue par Macron lui-même. Où sont les torts et responsabilités partagés dans cette sinistre histoire coloniale ?
Emmanuel Macron est plus sévère quant il le évoque l'intérêt nouveau porté par les Russes à l'Afrique. Et d'évoquer un nouveau colonialisme pire que le nôtre, lors de son dernier discours prononcé à l'ONU.
C'est vrai Moscou apporte son concours à différents Etats, le Centre-Afrique, le Mali et le Burkina-Faso, qui se sont libérés de la tutelle française.
Mais ce sont leurs peuples qui demandent l'aide de Moscou.
Les images des foules rassemblées au cours des manifestations de masse à Bamako, à Ouagadougou, alors que les militaires français étaient encore présents, attestent de cette vérité.
En Algérie, il a fallu sept ans d'une guerre atroce et sans issue pour que De Gaulle se résigne à consulter les Algériens sur leur volonté d'indépendance.
Au Sahel, quelques semaines d'agitation ont suffi pour que les choses se précipitent. Et que les nouveaux dirigeants, tel le président de la junte au Burkina, le colonel Ibrahim Traoré, imagine son pays et son continent tout entier, prenant en mains leur destin au sein d'une Afrique libérée.
Nous sommes bien loin d'une nouvelle colonisation de l'Afrique par la Russie, annoncée par Macron !
Et des propos oubliés du président de la République sur le "crime contre l'humanité" commis par la France coloniale.
JEAN LEVY