Le Monde, daté des 25 et 26 novembre, dénonce "LES TELEVISIONS RUSSES SOUS SURVEILLANCE", avec pour sous-titre :
"Avant les élections législatives du 2 décembre, les chaînes contrôlées par le pouvoir sont devenues des outils de propagande".
Cette affirmation repose certainement sur une réalité. Mais, cette situation est-elle réservée à la seule Russie de Poutine ? Avec une noire ironie, chacun, dans notre pays, pourrait se poser la question : "Ce n'est pas en France qu'on verrait des choses pareilles !". D'ailleurs, le quotidien du soir - hasard de la mise en page ? - fait largement écho au rôle joué par le journal télévisé de TF1, à propos du traitement des dernières grèves de transport. Et de citer les propos du présentateur, Jean-Pierre Pernault, qui reprend mot pour mot la propagande du pouvoir sarkozyste visant à dresser les usagers "pris en otage" contre les grévistes qui osent protester contre "un système plus équitable de financement des retraites ( qui) était dans le programme de Nicolas Sarkozy ( qui) a été élu en partie pour cela".
Objection! Votre honneur : TF1 est une chaîne privée !
Le Monde aurait pu montrer du doigt de la même manière les journaux d'Antenne 2, de France 3, toutes deux chaînes d'Etat, qui se sont fait également les porte-paroles du gouvernement avec un zèle semblable. Les télés privées ou publiques observent la même attitude dans toute les sphéres de l'information, en particulier dans le domaine du non-dit. Exemple de ces derniers jours : les téléspectateurs ont-ils entendu parler, sur le petit écran, du succès obtenu par le candidat communiste dans une élection partielle dans l'Allier ? Pourtant, il bat le sortant de droite avec plus de 60% des suffrages !
Le Monde, non plus, ne s'étend pas sur la question : seulement une brève information sans publier le moindre chiffre de comparaison avec les scrutins passés.
Par contre, le quotidien organise un débat qui se veut pluraliste sur le thème "La gauche : comment sortir de l'impasse ?"
Initiative intéressante donc ? En fait de pluralisme, sont prévus comme intervenants Olivier Besancenot (vedette incontestée des médias qui font monter la mayonnaise autour de sa personnalité), et... quatre dirigeants du PS, de Ségolène Royal à Manuel Valls, en passant par François Rebsamen et Henri Weber.
Pas un représentant du PCF ! Ce n'est un oubli. C'est de 'l'anticommunisme' pur et simple. Et pourtant, les orientations du Parti communiste ne risquent guère d'inquiéter les tenants du pouvoir !
En clair, Le Monde, et les médias en général, ne sont pas les mieux placés pour dénoncer la censure dans les autres pays.
La haine qu'ils distillent à l'encontre de Vladimir Poutine, d'Hugo Chavez, de Fidel Castro, de Mahmoud Ahmadinejad et 'des dirigeants chinois', a la même origine : tous se dressent contre l'impérialisme, américain en premier lieu, ou apparaissent comme de dangereux concurents commerciaux aux Etats occidentaux.
C'est cela le péché originel de ces hommes, et non l'attitude qu'ils observent, chacun dans son pays, à l'égard de la démocratie et des libertés individuelles.