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La famille de Wendel évoquait, depuis le début du XVIIIème siècle, la puissance des maîtres de forges.  De père en fils, leur royaume, d'abord fait de manufactures, s'enrichit bientôt de hauts-fourneaux, de mines et d'usines, faisant de la Lorraine, leur fief industriel. Alliant pouvoir patronal et pouvoir politique, un Ignace de Wendel fut commissaire aux Forges royales sous Louis XVI, avant d'émigrer sous la Révolution. Les descendants reprirent du service en politique (on n'est jamais mieux servi que par soi-même !), tel François, député de 1914 à 1933, et sénateur de cette date à 1940, tout en étant président de célèbre Comité des Forges, et gérant de la Banque de France.
Durant tout ce temps, les de Wendel pouvaient s'en orgueillir d'être à la tête d'un empire industriel totalisant minerais, charbon, acier et toute la production qui en découlait.

 Aujourd'hui, le descendant de la famille Wendel, le baron Ernest-Antoine Seillière, préside un "fonds d'investissement" qui ne produit aucune richese par lui-même. Il vise à prendre le contrôle d'entreprises juteuses, en terme de profit, pour en tirer financièrement bénéfice. C'est le but de l'investissement récent de ce fonds dans le capital de Saint-Gobain, aujourd'hui de 18%, demain de 36%, plus que la minorité de blocage requise. Le baron Seillière possède, en outre 100% d'Editis, le second groupe d'édition français, et d'une part importante du capital de bien d'autres entreprises de secteurs différents. En cela, il se place dans le cadre de  l'évolution du capital mondialisé.
 
Comme le fait remarquer Frédéric Lemaître, dans Le Monde, daté du 12 décembre :

"En devenant minoritaire d'un groupe du CAC 40, il ( Seillière), change de dimension. Il calque sa stratégie sur celle du milliardare belge Albert Frère, actionnaire de référence notamment de Total, Suez, Lafarge et Pernod-Ricard. (...) Comme la France n'a pas de fonds d'investissement public, la voie est libre pour la présence d'actionnaires professionnels privés comme de Wendel, Albert Frère ou, dans une moindre mesure, Pinault (présent chez Vinci), et Arnault (actionnaire de Carrefour).(...) Ces capitalistes sans usines sont devenus les acteurs majeurs de l'économie".

Ainsi, fort de sa puissance, le baron Ernest-Antoine Seillière est monté en grade : de président du Medef, il est aujourd'hui président de l'organisation patronale européenne, baptisée ...Businesseurope !
S'il est ainsi le "patron des patrons", c'est moins du fait de ses responsabilités dans cette organisation, que le résultat de ses prises de position dominantes dans le capital d'autres entreprises dont il est devenu le vrai "boss" !

Ce qui démontre que le Capital de notre temps se soucie davantage du taux de profit des entreprises qu'il contrôle que du bénéfice qu'il pourait tirer de leur production.

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