Il s'agit de "It's a Free World", le dernier film de Ken Loach.
On pourrait dire qu'il s'agit d'un reportage sous forme de fiction.
Nous plongeons brutalement dans "l'arrière-cour" du monde du travail, de nos jours en Grande-Bretagne. C'est celui des immigrés que des officines louches vont chercher en Europe de l'Est pour leur "offrir" soit-disant un emploi contre espèces sonnantes et trébuchantes. La comparaison avec les négriers achetant des esclaves est de mise. La transaction s'effectue pour le compte d' entreprises qui recherchent une main d'oeuvre corvéable à merci, et à bon marché. Le salaire n'est pas toujours payé par les intermédiaires. Le gouvernement laisse faire.
Ken Loach, pour exprimer la complexité de la situation, nous présente comme personnage central, une salariée impliquée dans le système qui, un jour, est licenciée abusivement. Elle tente alors de "se mettre à son compte" en lançant sa propre agence de 'placement'. Elle devient elle-même un maillon de ce système cynique.
Ainsi, le film décrit, sans effet superflu, la violente réalité sociale des 'laissés pour compte' dans notre société. Zola avait tenté, avec Germinal, de nous montrer celle des mineurs, dans la seconde moitié du XIXème siècle. "It's a Free World" laisse penser que l'univers d'aujourd'hui n'a fait aucun progrès. Au contraire.
C'est ça, le "Monde Libre" !