Nicolas Sarkozy a signé avec les monarchies du Golfe divers accords de coopération, mais pas de contrats fermes. Ces accords envisagent, en premier lieu, une coopération entre Aréva, Bouygues et Total - dont le président de la République est le fondé de pouvoir - pour fournir à Abou Dhabi une EPR, une centrale nucléaire de troisième génération.
C'est aussi dans cet Emirat que la France va établir une base militaire navale, oppérationnelle en 2009. L'évènement est exceptionnel : c'est la première fois depuis cinquante ans - et la fin de la colonisation française - que notre pays renoue avec l'envoi de "canonnières" dans un pays étranger. Il s'agit, nous dit-on, de défendre "nos intérêts" dans cette partie du monde. Quels "intérêts" ?
S'agit-il de faire du détroit d'Ormuz, la nouvelle "ligne bleue des Vosges", et de bâtir là-bas, une autre "ligne Maginot", face à l'Iran, qualifié de "menace contre l'Occident" ? C'est la thèse de George Bush. Avec les mêmes mots, le Président des Etats-Unis avait dénoncé "l'Irak de Saddam". On sait ce qu'il advint.
Nicolas Sarkozy s'est rangé dans le camp américain et partage les options de l'Ocle Sam, attitude grosse de dangers pour l'avenir de notre pays. La base navale d'Abou Dhabi s'inscrit dans cette stratégie.
Quelle en est la motivation essentielle ?
Les experts annoncent la présence de gisements de gaz sous-marins énormes au large des côtes de l'Iran et des Emirats. Cette découverte excite les appétits des grands majors internationaux du pétrole. Ne sont-ce pas là les richesses assimilées à "nos intérêts" ?
Mais dans les accords intervenus entre la France et l'émirat d'Abou Dhabi, une dimension moins "sratégique" n'est pas à négliger. Entre Nicolas Sarkozy et le cheikh Khalifa, se sont nouées des relations plus "personnelles" : c'est dans une des propriétés de l'émir en question, à Charm el Cheikh, la station balnéaire égyptienne, que notre Président à passé des jours de rêve, en décembre dernier.
Au Total, c'est cas de le dire, la tournée présidentielle dans le Golfe a une forte odeur de pétrole. Et le coût du baril vaut bien une messe. Aussi, Nicolas Sarkozy a déclaré, dans le cadre de sa "politique de civilisation" :
"Dieu n'asservit pas l'Homme mais qu'il le libère...Dieu est le rempart contre l'orgueil démesuré et la folie des hommes".
Sur le chapître de "l'orgueil démesuré", Nicolas est orfèvre, et Dieu reconnaîtra les siens...
Pendant ce temps-là, George Bush, qui faisait également son "marché" dans la région, va livrer à l'Arabie saoudite, 900 bombes JDAM (Joint Direct Attack Munition), , une arme de mort de "haute technicité à guidage par satellite".
La guerre, ça se prépare.