Le sang coule dans la Bande de Gaza. Chaque jour, depuis une semaine, l'aviation israélienne frappe les Palestiniens, détruit des bâtiments, vise les militants du Hamas. En outre, l'Etat hébreu vient de 'boucler' le territoire, interdisant tout passage d'une zone à l'autre, y compris l'accès des vivres et des marchandises de première nécessité, tels les médicaments. Une population de 1.376.000 habitants, concentrée sur 360 km2 - une bande de terre de 50 kms de long sur 11 de large - est prise en otage, privée de tout.
Pour justifier la situation, les autorités juives allèguent le "droit à l'autodéfense" des Isréliens. Les mesures militaires et économiques prises par l'Etat hébreu interviendraient "en représailles" des tirs incessants de missiles tirés à partir de la Bande de Gaza, et qui pleuvent sur des localités au-delà de la frontière. Cette argumentation est typique du vocabulaire utilisé par les puissances occupantes à l'égard de toute résistance émanant de la population qui subit l'oppresion.
Nous avons connu cela en France. Les autorités allemandes ont eu recours aux représailles contre les attaques menées par la Résistance contre les soldats de la Wehrmarcht. Les fameuses affiches rouges dénonçaient "de lâches assassinats commis par des criminels", "communistes" et ..."juifs", tous qualifiés de "terroristes".
Aujourd'hui, plein de morgue et d'arrogance, le gouvernement de l'Etat hébreu reprend à son compte une justification de même type, sauf qu'il dénonce "le Hamas", les "Arabes", comme étant aujourd'hui, les "terroristes".
Mais qui "terrorise" l'autre ?
L'Etat hébreu, pour sa défense, prétend que les terres en question sont juives de toutes éternité, qu'elles appartiennent aux Juifs depuis l'Antiquité, donc bien avant l'invasion arabe. En fait, d'autres peuples vivaient dans la région, il y a 7000 ans, et qui ont laissé des traces de leurs civilisations. De toute façon, l'argument est fallacieux : si les singes en avaient conscience, eux dont descendent les hommes, ils crieraient au droit à l'antériorité pour en appeler à "la Planète des Singes"...
Tout peuple, ballotté par l'Histoire, pourrait revendiquer sa présence première dans une région, pour exiger d'en assumer la direction et le pouvoir. Les Indiens d'Amérique auraient quelque droit de prendre alors en mains le destin des Amériques, des Grands Lacs à la Pantagonie.
En fait, les colonisateurs, pour justifier leurs agressions, ont toujours mis en avant des prétextes, très loins de la réalité.
En fait, Israël, soutenu politiquement et militairement par Washington, constitue la base avancée des USA au Moyen-Orient et un pion essentiel dans sa politique impériale dans le monde. Double raison pour expliquer l'attitude de soutien inconditionnel américain à l'Etat hébreu, et le peu d'empressement des Occidentaux à faire respecter la loi internationale par Tel Aviv.
Pourtant, face au massacre, quotidiennement organisé par Tsahal, le rapporteur spécial de l'ONU pour les Droits de l'Homme dans les territoires occupés, John Dugard, vient de stigmatiser ces "crimes de guerre", qu'il qualifie de "lâches", commis par Israël dns la Bande de Gaza, au cours de la semaine écoulée.
Dans un communiqué, diffusé par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l'Homme à Genève, il accuse l'Etat hébreu de recourir à un "châtiment collectif", de ne pas "distinguer entre cibles militaires et civiles". Il ajoute :
"Les responsables d'actes aussi lâches se rendent coupables de graves crimes de guerre et doivent être poursuivis et condamnés".
Monsieur Dugard estime, en outre, que "les Etats-Unis et tous les autres pays engagés ans le processus de paix d'Annapolis, avaient une obligation à la fois légale et morale de forcer Israël à mettre fin à son blocus".
Peu de chance qu'il soit entendu...
Le plus efficace serait d'organiser une solidarité internationaliste active envers le peuple palestinien martyr.