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Comment se présentent les résultats des élections municipales, entre les deux tours de scrutin ?
La droite sarkozyste et les médias qui lui sont tout dévoués, affectent de déceler une simple "mise en garde" adressée  à la majorité. Ils rejettent l'idée d'un "raz-de-marés' de la gauche et minimisent les succès que cette dernière à remportés. Et de mettre à l'actif de la droite l'élection de deux ministres, Laurent Vauquiez, au Puy-en-Velay et Luc Chatel, à Chaumont, deux villes prises aux socialistes, et la réélection de Juppé à Bordeaux est montée en épingle. Or, la réalité est fort différente. Non seulement des candidats socialistes sont élus dès le  premier tour dans de grandes villes tenues par la majorité, telles à Rouen, Laval, Alençon, Rodez,  mais le PCF, qu'on disait moribond, a enlevé  dès hier Arles et Martigues, reprenant Dieppe et Vierzon à la droite.  Et ce même parti sort vainqueur du duel que lui ont  imposé les socialistes en Seine-Saint-Denis comme  en Val-de-Marne  et compte-bien prendre Corbeil-Essonne à Serge Dassault, le 16 mars. Au Havre, la liste du PCF devance largement celle du PS-Verts-PRG  avec plus de 29%, gagnant 3500 voix et 6% par rapport aux élections antérieures.
Certes, le second tour peut réserver des 'surprises'; la majorité présidentielle en a fait l'expérience entre les deux tours des législatives, en juin dernier. Mais, dès à présent, de très grandes villes ont toutes chances de virer à gauche, et pas des moindres : Strasbourg, Toulouse, Quimper. Amiens et Périgueux, deux villes dirigées par l'ancien et l'actuel ministres de l'Education, de Gilles Robien et Xavier Darcos, peuvent basculer dans le giron de l'opposition.
A ce bilan, on peut ajouter les scores obtenus par les maires socialistes sortants de Paris, de Lyon, de Lille qui laissent augurer une victoire amplifiée dimanche prochain.

Restent les leçons politiques à tirer de ce dimanche électoral.
Une large abstention est constatée dans de nombreuses zones d'implantation populaire. C'est le cas en Seine-Saint-Denis, phénomène récurrent, mais aussi dans l'est de la capitale et dans des zones ouvrières, en province. Quelles en sont les causes ? On peut en citer plusieurs : la multiplicité des listes étiquetées à gauche et à l'extrême-gauche créant le trouble,  la diminution drastique de l'électorat 'Front national' en déshérence, après avoir été largement capté par l'UMP, l'absence tragique d'une alternative politique crédible, traduisant le rejet de la politique antisociale de la droite. 
Cette dernière hypothèse est, semble-il, déterminante.
Mais l'abstention a été très forte à droite aussi. A Lyon comme à Paris et dans de nombreuses  villes, une partie de l'électorat modéré ne se retrouve pas dans le style et l'attitude du président de la République. Si ces électeurs ont montré leur mauvaise humeur en ne participant pas au scrutin au premier tour, rien n'indique qu'ils manifesteront le même sentiment au second. Confrontés à une possible victoire des "socialo-communistes", comme ils disent, beaucoup d'entre eux seront sans doute amenés  à revenir à leur engagement politique  naturel pour faire échec à la gauche le 16 mars. 
Et, compte-tenu de ce facteur, le résultat du second tour n'est pas joué d'avance.

En résumé, le premier tour des élections municipales peut être considéré comme un grave échec pour la droite et, par-là même, pour Nicolas Sarkozy. De nombreuses villes devraient passer "à gauche", au bénéfice du parti socialiste essentiellement. La mort électorale annoncée du Parti communiste ne s'est pas produite. Son sursaut se mesure d'abord par les bons scores qu'il enregistre face à une concurrence socialiste, qu'il devance dans la majorité des cas. On peut même supposer que si le PCF avait privilégié ses propres listes, en faisant la lumière sur les positions désastreuses prises par le PS sur le référendum constitutionnel à Versailles, sur les conséquences économiques et sociales de la politique de l'Union européenne sur le niveau de vie et la protection sociale des Français,  sur l'adhésion des dirigeants socialistes à cette politique, les candidats communistes auraient enregistré bien d'autres succès. Car il faut signaler que les primaires PCF-PS sont le fait du seul Parti socialiste. Une  confrontation idéologique, largement expliquée par le Parti communiste, aurait contribué à faire la lumière à gauche, sur la politique et les objectifs des uns et des autres avec, à la clef, bien d'autres gains communistes. 
Le PCF a rejeté cette prespective, privilégiant l'alliance sans principe dans la 'gauche plurielle', source de confusion. Le Parti communiste a théorisé la thèse de  sa présence dans les soit-disant "lieux de pouvoir" que seraient les municipalités, les régions, voire le gouvernement comme de 1997 à 2002. 
On sait où cette orientation a conduit le PCF. 
Les succès enregistrés par la LCR, se présentant seule dans de nombreuses villes, a capté le rôle "d'opposant irréductible", alors que sa politique n'est pas plus "rouge" que celle du PCF. Cela  devrait faire réflêchir. Ainsi, les candidats de la Ligue ont obtenu 15% à Quimperlé et à Sorgues, 14,8% à Sotteville-lès-Rouen, 13,8 à Clermont-Ferrant, 10% à Foix et à Bar-le-Duc.
Cette réalité et les résultats encourageants pour les communistes, des primaires PS-PCF serviront-ils de leçon au Parti communiste ?
Mais, au-delà des péripéties électorales, demeure l'essentiel : les perspectives que devrait offrir un vrai parti révolutionnaire, c'est-à-dire une réelle alternative politique face à la dictature du Capital. Le PCF, malheureusement, n'en prend pas ce chemin.

Tag(s) : #Politique
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