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De loi en décrets, Nicolas Sarkozy organise un système de surveillance et de répression totalitaire, prêt à être utilisé en cas de besoin, c’est-à-dire dans le cas où sa politique conduirait à une contestation telle que son pouvoir pourrait s’en trouver menacé.

La dernière mesure prise dans ce sens, date du 1er juillet.

Il s’agit du fichier baptisé du doux nom d’ ELVIGE.

Les médias n’en retiennent que cette disposition aberrante : le fichage, dès l’âge de treize ans, des enfants « susceptibles de porter atteinte à l’ordre public »…Et d’expliquer que ces jeunes individus, seront classés ‘DANGEREUX’, AVANT QU’ILS AIENT COMMIS LE MOINDRE DELIT.

Et donc de les répertorier sur ELVIGE, avec tous les renseignements les concernant.

On connaissait déjà la tentative de Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, de « déceler, dès la maternelle, les futurs délinquants ».

Aujourd’hui, il poursuit dans cette voie.

 

Au-delà, du caractère odieux du décret du 1er juillet, dans la possibilité de ficher des enfants, il faut bien voir la menace plus générale contenue dans ce texte. Il vise TOUS les citoyens qui exercent une activité sociale ou politique. ELVIGE constitue un véritable « carnet B » dans la guerre que le président prévoit contre « l’ennemi intérieur ».

Il s’agit bien-là d’une « loi des suspects » qui menace tous les opposants.

 

Le Syndicat de la Magistrature en a bien conscience.


C’est pourquoi il a publié le communiqué suivant, qui constitue une véritable mise en garde de la population contre ce décret infâme.



Communiqué de presse du Syndicat de la Magistrature

Un décret publié le 1er juillet 2008 au Journal officiel institue un nouveau fichier dénommé EDVIGE, organisant le fichage généralisé et systématique de « toutes personnes âgée de 13 ans et plus » « ayant sollicité, exercé ou exerçant un mandat politique, syndical ou économique ou qui joue un rôle institutionnel, économique, social ou religieux significatif ». En clair, tous les citoyens ayant un jour souhaité s’investir pour leur cité.

Il est également prévu de ficher tout individu, groupe ou organisation dont l’activité est susceptible de troubler l’ordre public et de permettre aux services de police d’effectuer des enquêtes administratives pour l’accès à certains emplois ou à certaines missions, sur la base des éléments figurant dans le fichier EDVIGE.

L’enregistrement des données à caractère personnel n’a aucune limite, ni dans le temps ni dans son contenu, puisque pourront être répertoriées toutes les informations relatives aux fréquentations, au comportement, aux déplacements, à l’appartenance ethnique, à la vie sexuelle, aux opinions politiques, philosophiques et religieuses, au patrimoine, au véhicule etc….

Si le décret du 14 octobre 1991 permettait déjà aux Renseignements Généraux de récolter et détenir des informations sur les personnes majeures impliquées dans le débat public, EDVIGE étend considérablement le champ des données collectables, comme les motifs justifiant le fichage.

En effet, il s’agit aujourd’hui d’informer le gouvernement sur des individus engagés et non plus de lui permettre d’apprécier une situation politique économique ou sociale.

Malgré les recommandations du Conseil de l’Europe et les nombreuses réserves de la CNIL concernant ce fichier, le gouvernement fait le choix d’adopter un mode de recensement des populations particulièrement attentatoire aux libertés et au respect de la vie privée.

De même que la rétention de sûreté a vocation à prévenir d’un crime hypothétique, EDVIGE pourra avoir vocation à se prémunir contre toute forme d’opposition.

En effet, comment ne pas rapprocher EDVIGE (on s’interrogera au passage sur le choix d’un prénom féminin) d’un contexte autoritaire plus global qui remet en cause l’indépendance des médias, comme celle de la Justice, et qui mène une lutte permanente contre les acteurs du mouvement social ?

Cette dimension nouvelle du fichage politique introduit, au prétexte toujours bien commode de l’ordre public, un moyen puissant de dissuasion de toute forme de contestation ou d’opposition citoyenne. Le Syndicat de la magistrature appelle à la mobilisation contre la mise en place de ce fichier d’inspiration anti-démocratique et examinera toute forme d’action juridique pour empêcher sa mise en oeuvre

Paris, le 2 juillet 2008

Tag(s) : #Lutte de Classe
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