Quand hommes politiques et médias manipulent l'opinion

Chacun se souvient, il y a quinze jours, de cette « agression antisémite » dont aurait été victime un jeune Juif de dix-sept ans, dans le XIXe arrondissement de Paris. Il s’agissait, nous disait-on alors, d’une « volonté de meurtre » perpétrée à l’encontre d’un « jeune homme seul », « qui portait la kippa ».

Rudy, c’était son nom, se trouvait entre la vie et la mort.

Toutes les émissions de radio, les journaux télévisés, l’ensemble de la presse ont fait chorus pour mettre en garde contre « les violences renouvelées dans notre pays, contre les Juifs ». Et chacun d’ajouter un couplet sur cet « acte barbare et raciste » dû, ajoutait-on, à des jeunes Maghrébins et Noirs.

Le président de la République, lui-même, n’a pas eu de paroles assez fortes pour stigmatiser « ce crime », et promettre des sanctions des plus sévères contre les auteurs de « cette agression inqualifiable ».

L’ensemble des partis, de droite comme de « gauche », ont dénoncé le « lynchage » dont aurait été victime un jeune homme « parce qu’il était Juif ». Toutes les organisations juives, CRIF, Consistoire, sont montées au créneau.

Pourtant, dès le début de l’enquête, les policiers restaient perplexes.

Cette réserve ne s’est pas avérée suffisante pour rendre plus circonspects, politiques et médias.

Aujourd’hui, Rudy est sorti de l’hôpital.

Selon une dépêche de l’agence Reuter du 8 juillet, interrogé par des policiers, le jeune « ne se souvient de rien ».

Et cette dépêche remet les pendules à l’heure :

« Présenté initialement comme une agression antisémite, l’affaire est apparue sous un jour différent après l’enquête de police. Les investigations ont montré que Rudy n’avait pas été agressé alors qu’il était seul, mais blessé à la suite d’une bagarre entre deux bandes qualifiées de ‘communautaires’, l’une formée de Juifs et l’autre de Noirs.

Selon l’enquête, cette bagarre s’inscrivait à la suite d’une série de heurts entre jeunes, le samedi 21 juin, dans un quartier de Paris.

Le jeune Rudy, un apprenti plombier résidant à Pantin, était connu des services de police et sous contrôle judicaire, pour des violences commises en décembre, en marge d’un mouvement militant, à Bercy ».

Entre temps, on apprenait que « ce mouvement militant » était la « Ligue de Défense Juive », une organisation activiste d’extrême droite, formée à l’action directe…D’autre part, ce « pauvre jeune homme » s’était déjà distingué dans un vol à l’arraché !

On mesure ainsi la manipulation de grande ampleur qui s’est développée à partir d’un banal affrontement entre bandes qui cherchent « à en découdre ».

Sa qualification immédiate de « crime raciste » dès avant le commencement de l’enquête, procède de la volonté d’imposer à l’opinion publique, l’idée d’une menace directe, visant la population qui, en France, se réclame du judaïsme.

Cette campagne a pour objectif de stigmatiser l’ensemble des citoyens qui dénoncent la nature raciste des dirigeants israéliens vis-à-vis du peuple palestinien, leur politique de domination colonialiste, leur collusion étroite avec l’impérialisme US.

Le moyen utilisé n’est-il pas de donner des Juifs l’image d’éternelles et innocentes victimes ?
Et les Noirs, les Maghrébins, d’éventuels bourreaux.