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Il y a quelques jours, un ancien dirigeant serbe de Bosnie, Radovan Karadzic, était arrêté et transféré à La Haye pour comparaître devant le Tribunal Pénal International pour l’ex-Yougoslavie. Il es accusé de « génocide », de « crimes de guerre », de « crimes contre l’humanité ». Il serait responsable de la mort de 7000 musulmans, à Srebrenica.
Tous nos médias se sont bruyamment réjouis du « dénouement heureux » d’une longue traque d’un homme qu’ils dépeignent comme un assassin, coupable de mille forfaits, faisant de l’évènement l’info prioritaire durant plusieurs jours.
« Enfin, un des responsables d’un génocide va répondre de ses crimes devant un tribunal international ! » claironnent, à l’envi, radios, télés et journaux français.

Quelques jours passent

Puis Le Monde, daté du 7 août, écrit, sous le titre :

« Génocide Un rapport accuse Paris d’avoir participé, en 1994, au massacre des Tutsis ».

« Non seulement la France de 1994 savait que le génocide des Tutsis se préparait au Rwanda, non seulement elle a aidé et armé ceux qui allaient le commettre, mais elle aparticipé à la mise en exécutiond’un massacre qui a coûté la vie à 800.000 personnes ».

Et de poursuivre :

« Les 331 pages du rapport rendu public le 5 août à Kigali assènent de graves accusations contre les responsables civils et militaires français de cette époque de cohabitation où François Mitterrand avait pour premier ministre Edouard Balladur ».*

La nouvelle est de taille. L’accusation est immense : la France est accusée d’avoir participé a un véritable génocide, c’est-à-dire l’anéantissement d’une ethnie, d’un peuple en tant que tel.

Certes, les médias relatent l’information. Mais ils n’y donnent pas l’ampleur et le ton passionné pris lors de la capture de Radovan Karadzic. Pourtant, là, notre pays – ou plutôt ses dirigeants –seraient directement impliqués dans un crime d’une envergure sans comparaison avec ceux imputés  au leader serbe-

La mise en cause de politiciens, de « gauche » comme de droite, explique le consensus du monde politique et médiatique pour rejeter en bloc les accusations, sans plus d’investigations. Alors que ces mêmes médias tenaient pour nulles les dénégations de Karadzic, en le tenant, d’emblée, pour coupable.
En Bosnie, les massacres (réciproques, d’ailleurs), visaient des militaires et des populations occupant des territoires controversés, non homogènes ethniquement.

Au Rwanda, l’opération avait pour objectif de détruire le peuple tutsi.

Sans parler du chiffre des victimes, sans aucune comparaison possible.

 

Le rapport africain, accuse les autorités françaises d’un rôle majeur dans le génocide. Aux dirigeants de notre pays – et aux personnalités nommément désignées - de prouver par des faits précis, que les allégations portées contre elles, ne correspondent pas à la vérité.

Il ne suffit pas « de faire le gros dos », selon l’expression du Monde, daté du 8 août, ni de jouer l’indifférence, comme l’indique ce journal :

« Paris n’a pas l’intention de répliquer officiellement au rapport rwandais qui accuse la France d’implication directe dans le génocide des Tutsis, en 1994 ».

 

La « patrie des droits de l’homme » doit faire la lumière, toute la lumière, sur les responsabilités de la France en la matière.

Au lieu de s’ériger en juge de l’attitude des autres Etats, sur le plan des libertés et des droits de l’homme, nos « élites » politico-médiatiques devraient commencer à balayer devant leur porte.

Et pas besoin d’une juridiction étrangère, du TPI pour le Rwanda, pour juger une affaire française. Une commission d’enquête parlementaire, ouverte à tous les partis et délibérant publiquement, ferait l’affaire.

 

A condition de ne pas opposer la notion « secret défense » !

 

 

* Dans ce rapport, les noms de trente-trois responsables français - treize hommes politiques et vingt militaires - sont cités, parmi lesquels ceux de l'ancien président François Mitterrand, Edouard Balladur, Premier ministre à l'époque, Alain Juppé, son ministre des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, son directeur de cabinet,  ou encore celui d'Hubert Védrine, qui occupait en 1994 la fonction de conseiller à la présidence
Tag(s) : #Contre l'impérialisme
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