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« Ils étaient quatre qui voulaient se battre »
« Ils étaient trois qui voulaient pas »…
Chacun connaît la chanson.
La « bande des quatre » à l’Université d’été du PS à La Rochelle ne s’est pas battue contre Nicolas Sarkozy. Contrairement à leurs illustres prédécesseurs – les « quatre sergents de La Rochelle » - ils n’ont pas comploté contre l’ordre social qui sévit en France. Non, « les quatre sergents » socialistes, Bertrand, Ségolène, Martine et Pierre (qui comme les fameux mousquetaires, étaient en fait plus nombreux), ont réservé leurs coups, leurs manœuvres et leurs flèches à leurs petits camarades, à leurs concurrent directs Les médias présents à cette « Université » résument ces journées en qualifiant l’attitude des prétendants à une « bataille de chefs », de « sergents-chefs », en quelque sorte...
François Hollande avait beau appeler à l’unité « tous ceux qui pensent pareil », ce qui représente la quasi unanimité des leaders socialistes, rien n’y fit.
Le poste de « premier-secrétaire » du PS est stratégique : soit qu’il serve de marchepied pour être propulsé candidat à la Présidentielle (c’est sans doute l’espérance pour Ségolène Royal, Martine Aubry et Bertrand Delanoë), soit qu’il permette « de garder au chaud » la place de candidat (pour Dominique Strauss-Kahn du FMI, le choix de Pierre Moscovici ?).
Car le but du jeu, c’est de se placer ; pour l’échéance de 2012.
C’est dire que l’analyse de la situation politique intérieure et internationale a été la grande absente de ces assises. De même, les candidats n’ont consacré aucun espace de discussion à un quelconque programme à soumettre aux Français.
Tout s’est joué en coulisses. Réunions diverses et variées de responsables en vue de coalitions internes au Parti. Et je t’exclus Untel, et je fais risette à des alliés potentiels, le tout dans un restaurant bon chic bon genre, autour d’un plat de crustacés.
Rien d’étonnant à ce spectacle. Le Parti socialiste ne recèle pas d’orientations opposées dans ses rangs, or celle – de gauche - prônée (dans le désert) par Mélenchon, qui ne cache pas son souhait d’initier une version française du parti allemand Die Linke.
L’unanimité du PS (moins Mélenchon) s’est réalisée au printemps au sujet des nouveaux statuts. Ceux-ci sont d’une clarté aveuglante. Citons pour mémoire la Déclaration de principes adoptée à propos de l’intégration européenne :
"Le Parti socialiste est un parti européen qui agit dans l'Union européenne, qu'il a non seulement voulue, mais en partie, conçue et fondée. Il revendique le choix historique de l'union européenne et de la construction d'une Europe politique".
Cette prise de position sans équivoque éclaire l’orientation générale du Parti socialiste de Bertrand Delanoë à Ségolène Royal, et de Pierre Moscovici à Martine Aubry.
Se placer « historiquement » dans le cadre de la « construction d’une Europe politique », c’est faire sienne la doctrine qui a présidé depuis les origines à la mise en œuvre de l’Union européenne : le marché et la libre concurrence, bases de l’orientation du capital financier.
Le PS a choisi sa voie.
Pour lui seul importe QUI, parmi ses leaders, sera chargé de son application pratique, s’il y a « alternance » au niveau suprême de l’Etat.
Il n’y a que Marie-George Buffet et ses amis, à la tête du PCF, pour souhaiter reconstituer « la gauche plurielle » avec le Parti socialiste, tel que ce dernier s’est défini lui-même.
L’expérience de 1997-2002 ne leur a pas servi de leçon.
Face à cette situation, et compte tenu du nouveau rapport de forces actuel défavorable à l’impérialisme au niveau international, il faut travailler au rassemblement de tous ceux qui veulent bâtir une nouvelle société, les communistes, bien sûr, mais aussi tous les républicains progressistes, tous ceux qui associent, dans la bataille contre le Capital, la lutte pour l’émancipation sociale, la souveraineté populaire et l’indépendance nationale.