Le congrès du PCF est terminé.
Déjà, le texte d'orientation défenu par Marie-George Buffet et ses amis, a été adopté avec près de 69% des mandats. La secrétaire nationale va se succéder à elle-même à la tête du Parti. Pourtant, au lendemain du scrutin présidentiel, qui lui avait accordé 1,93% des suffrages, elle avait annoncé son retrait, justifié par le pire résultat obtenu par un candidat communiste, dans ce genre d'élections. Puis, elle s'est réservé le droit de se maintenir à ce poste jusquà l'assemblée des communistes de fin 2007, délais qu'elle a, ultérieurement, élargi jusqu'au congrès...
Aujourd'hui, elle veut rester, au poste qu'elle occupe depuis 2001, pendant encore "un an ou deux"...pour "communiquer son expérience" à la nouvelle équipe.
On ne peut être qu'inquiet des raisons évoquées pour le passage retardé de témoin.
Il reste le document d'orientation adopté.
L'analyse de la situation, telle qu'elle figure dans ce texte, n'a été voté, rappelons-le, que par seulement des deux-tiers des 55% des militants qui ont pris part au scrutin interne.
Ce qui fait loin d'une majorité : 36% des adhérents du parti !
Et les méthodes employées, dans diverses sections et fédérations, pour minorer à l'extrême la représentation au congrès des courants d'opposition, évoquent les mesures administratives utilisées dans les périodes dénoncées aujourd'hui, par la direction, comme "staliniennes"...
Grâce à tous ces procédés, Marie-George Buffet va triompher, une fois de plus.
Et sur quelles bases !
Derrière les phrases sur "la révolution informationnelle" qui aurait "modifié les rapports de production", le discours enflammé contre "l'ultralibéralisme", avec la simple référence au Capitalisme, "qu'il faudrait dépasser", le texte se borne à faire le procès de la politique de Nicolas Sarkozy (c'est la moindre des choses !), en prônant, comme seule logique de lutte, le "rassemblement de toute la gauche". Comme si le Parti socialiste n'avait pas, officiellement, et à l'unanimité, fait l'éloge du marché et ratifié l'Union européenne, c'est-à-dire fait sien le fond même de la politique menée par la droite.
Certes, Marie-Geoge Buffet déclare, en permanence "que nous avons besoin d'Europe", en ajoutant "sociale", comme d'autres font des ronds de jambes sur "la moralisation" de la finance !
En refusant de mettre en cause l'idée même d'intégration européenne, construite pour imposer sa politique de contre-révolution sociale, menée tant par la fausse gauche que par la vraie droite, ensemble ou séparément, la direction du PCF désarme idéologiquement les masses populaires en contribuant à leur vendre "l'Europe sociale".
La politique d'union sans principe avec le PS recouvre la volonté de certains militants communistes de ne pas tarir la source électorale socialiste, nécessaire au renouvellement de leurs mandats municipaux ou législatifs. Il est vrai que le parti communiste à théorisé sur ceux-ci, les considérant comme "lieux de pouvoir", indispensables au Parti.
Donc, rien de changé au siège du colonel Fabien.
Que vont faire les camarade, qui depuis plus d'un an, tentent, de modifier "de l'intérieur", l'orientation du PCF, jugée néfaste par eux ?
Présentant une liste alternative pour la direction, face à celle de M.G. Buffet, qui a reccueilli 67,7%, André Gerin - la gauche du Parti - a dépassé à peine les 10% (10,28%), Marie-Pierre Vieu avec les "communistes unitaires" (les "rénovateurs"), 16,38% et Nicolas Marchand, à qui la secrétaire nationale avait refusé une place sur la liste majoritaire, 5,62%.
Le maire de Vénissieux, lui aussi, victime du même veto, a, dès les résultats proclamés, déclaré qu'il était décidé a poursuivre le combat au sein du Parti, durant les trois ans qui nous séparent du futur congrès.
Ce choix est-il le meilleur ?
La direction du PCF a foulé aux pieds les droits des minorités.
Elle va poursuivre la même politique, condamnée par la motion commune des camarades des sections du XVème, de Vénissieux et d'autres structures, dans de nombreuses Fédérations,à Paris et en province, signée par des milliers de communistes. Cette orientation avait obtenu près du quart des votes militants. Ceux-ci ne seront, au mieux, représentés que par 10% des leurs, au Conseil National.
Certes, il appartient à chaque militant de se déterminer.
L'argument, dit "tactique", de la discipline intérieure, le refus de coopérer avec les camarades qui se battent hors du Parti, au nom de l'efficacité, ne tient plus.
Ce qui est primordial maintenant, c'est de développer sans attendre l'action commune et publique de tous les communiste qui ont choisi la lutte de classe comme boussole, qu'ils restent dans le PCF ou qu'ils le quittent.
La situation politique, la crise économique et la crise sociale, elles, n'attendent pas !