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Cette expression est reprise, année après année,  par les médias.  Pour la "bonne société", elle image la période, qui va de la veille de Noël au lendemain de 1er janvier.
Les journalistes partent alors en vacances, et...à leur suite, l'information...! Il est de tradition que rien, ou peu de choses, ne se passe au cours des week-end, encore moins au mois d'août et en fin d'année.
Dans l'hexagone, bien sûr !
Le reste du monde doit se mettre à l'heure française. Et nos radios, comme nos télés, veulent ignorer que la terre continue de tourner.
Aussi, pour pallier l'absence de chroniqueurs, le public doit se contenter de morceaux choisis des oeuvres qu'ils nous ont prodiguées durant l'année. C'était déjà dur d'entendre une première fois leurs balivernes. Que dire d'une seconde écoute de plaisanteries vulgaires et domestiquées, d'avis sentencieux d'experts  courtisans, de reportages besogneux sur des sujets-bateaux, mille fois répétés...
N'y aurait-il rien à dire de l'actualité dans notre pays et à l'étranger ?
Les Français, nous dit-on, fêtent Noël en famille. Ils laissent leur soucis aux vestiaires. Il ne faut pas les déranger.
Voire. Tous n'ont pas émigré sous d'autres cieux, au Brésil ou en Egypte, par exemple. Certes, nos tables renommées refusent du monde, les réveillons, à prix de Smic, font le plein. Même sans Sarkozy, le Fouquet's affiche complet. On se bouscule chez Hédiard et chez Fauchon.
"Goûtez ce caviar, ma chère ! Et ce foie gras, n'est-ce pas un délice ? Vous avez choisi un homard entier. Est-ce bien raisonnable, après le plateau de fruits de mer, alors que suit un merveilleux canard à l'orange...".
Pensez-vous qu'ils ont le temps de songer au froid qu'il fait dehors, et aux dizaines de milliers d'humains qui y crèvent ? La crise peut attendre. On en reparlera en janvier.
Le nouveau-né du Sahel, au ventre gonflé de faim, au visage couvert de mouches, se soucie-t-il de "la trêve des confiseurs" ?
Croyez-vous que les privés d'emploi et les travailleurs pauvres, qui n'existent que comme des indices statistiques pour sur les registres du pouvoir, font halte, dix jours de fête, dans leur misère ?
Les chemins des pauvres des pays riches et des riches des pays pauvres, pas plus que ceux de Crésus et  Job, ne se croisent jamais.
Si, peut-être une fois, à la télé au détour d'une guéguerre, près d'une palmeraie, quand un Kouchner de service, tel un marchand d'âmes, biberonne un enfant noir aux yeux  agrandis de famine.  Rencontres furtives, pour le spectacle, diffusées sur le petit écran : entre les cours des minerais africains et la méga-vente élyséenne de cinquante hélicoptères et sept sous-marins au pays de la samba.
"Trêve des confiseurs" ou trêve de plaisanterie ?
Mais un jour viedra où les damnés de la terre et les forçats de la faim feront cesser la comédie. Ce jour-là, il ne s'agira plus de "trêve",  "d'entracte" dans une pièce qui n'en finit pas.
Les pauvres, travailleurs ou pas, noirs ou blancs, se chargeront alors d'inscrire le mot FIN  au désastreux spectacle d'un monde, qui, enfin, voudra manger à sa faim.

Tag(s) : #Social
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