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Je viens de lire la contribution de Pasquale Noizet, publiée dans Le Réveil communiste.

Elle dresse un bilan, ô combien critique, de la direction du Parti et des ses pratiques :

" Le congrès a eu lieu dans la "joie et la bonne humeur" programmée. Ouf MGB, qui avait peur qu'il y ait des cris, est rassurée. Elle va pouvoir recommencer comme avant avec toute sa petite famille rassemblée, qui a fait 1;93% aux Présidentielles sur son seul nom et pas celui du PCF. Et ses petits cadres du parti, jeunes pressentis pour de belles carrières, qui finiront sans doute dans le parti de la gauche européenne, main dans la main sur l'air de la mère MIchel ! Et Paul Boccara y allant de sa chansonnette, et Martine Durlach de la sienne, et les JC de la leur. J'en ai encore la larme à l'oeil. La-men-ta-ble ! ".

Les idées de classe, que Pascale a défendues, bec et ongles, tout au long des phases préparatoire, ont obtenu l'approbation de 25% des militants consultés. Ce résultat conforte notre camarade dans sa volonté de poursuivre le combat à l'intérieur du Parti :
 

"Ne lâchons pas prise, camarades !".

et d'expliquer :
 

" Il va falloir continuer à nous battre camarades, continuer à faire avancer nos idées dans le parti et surtout faire respecter les décisions et la souveraineté des communistes. Les délégations étaient verrouillées et ç'est là que l'on s'est fait avoir (...) Les liquidateurs en tous genre, je l'avais annoncé hélas, n'étaient pas partis mais bien au contraire portés, soutenus par MGB, c'est clair et net. C'est aussi de ce côté là qu'il va falloir taper sur le coin et enfoncer le clou pour démonter ce plan machiavélique qui consiste à dire que l'on veut garder le PCF et à donner les clefs de la maison à ceux qui veulent la vider de ses meubles, de son histoire, de ses habitants pour faire un autre parti et faire entrer tous ceux qui iront danser sur les ruines du PCF ".

Pourtant Pascale Noizet reste optimiste quant aux chances de reconquête du Parti "de l'intérieur" : 
" Nous aurons des camarades au CN pour le débat politique et contrer les stratégies mortifères de toutes sortes et les volontés affichées de rejoindre les cols blancs de l'Europe dite de gauche".
Mais elle reste lucide :

" Je ne suis pas certaine que tout se jouera dans 3 ans mais sans doute d'ici un an, avec un congrès extraordinaire pour nous faire avaler d'autres couleuvres ".

Cependant, Pasquale Noizet appelle au rassemblement :

" Il va falloir nous compter, nous soutenir, nous tenir informés. Travailler vaillamment et demander aux camarades communistes qui sont en dehors du Parti de le réintégrer et de gonfler nos rangs. Oui l'heure est grave (...) Préparons nous, ne lâchons pas prise. Les petits pas sont souvent plus productifs que les grands s'ils sont bien plantés dans la terre. Un pas puis un autre et un autre encore. Comme les peuples en lutte, comme les petits de ce monde qui forment une longue chaîne. Unissons nous. J'ai confiance. Cela en vaut la peine ".


Pascale et des camarades, qui pensent comme elle, veulent reconstruire un vrai Parti communiste. Leur détermination est forte. Il faut les en féliciter.

Mais, comme il est fait appel "aux camarades communistes qui sont en dehors du Parti" pour "le réintégrer", nous, qui l'avons quitté, nous devons nous expliquer.

Je prendrai mon cas.
Ayant pris ma carte en 1956, année où beaucoup de camarades quittaient le PCF à la suite des "évènements de Hongrie" , j'ai cessé d'en être membre en 2000, après deux bonnes années d'interrogations critiques. Durant cette période de gouvernement de gauche plurielle, dans lequel les ministres communistes, dont Marie-Georges Buffet, avalisaient par leur présence, la guerre impérialiste d'agression contre la Serbie, menée conjointement par l'OTAN et la France, le Parti s'en est fait complice par son silence, voire par sa participation à la campagne contre "le dictateur Milosevitch".

Je n'ai pas pu accepter cette trahison de l'idéal internationaliste. Membre du Comité de section de Vincennes, j'ai lutté deux ans, en vain : les autres camarades considérant que le "Parti (sa direction), avait par principe toujours raison. Le Congrès de Martigues devait officialiser la "mutation". La composition et l'orientation d'une liste aux Européennes, en 1999, "Bouge l'Europe", consacraient un ralliement du PCF à la construction européenne, contrairement à notre combat antérieur, contre le Traité de Maastricht en particulier.
D'autre part, les pratiques administratives internes bloquaient toute expression démocratique de la majorité des militants.

J'avais adhéré à un parti de lutte de classe. Je me retrouvais dans un parti opportuniste, social-démocratisé. J'ai donc considéré que ma place de communiste était ailleurs.

Des camarades, toujours au Parti, regrettent l'hémorragie de militants, à la suite de ces évènements. "Si vous étiez restés, nous serions aujourd'hui majoritaires !" regrettent-ils.

Cette affirmation est contredite par les faits : 
Au congrès de Martigues, l'opinion, dans le PCF, était encore acquis majoritairement aux idées de lutte de classe. Malheureusement, celles-ci n'ont pu se faire entendre , pas plus qu'aux congrès suivants.  La direction du Parti, verrouillait toute velléité d'opposition, de la section jusqu'aux instances nationales, du fait de ses méthodes et de ses  pratiques constantes antidémocratiques.
Rien de changé aujourd'hui.
Le congrès de la Défense, succédant à ceux des Fédérations, a "essoré" toute velléité de mettre en danger la politique nocive du PCF et le maintien aux commandes du noyau dirigeant. Résultat de la manoeuvre : créditée de 25% par les militants, la motion unitaire de résistance a vu réduite à 10%, sa représentation au Conseil national...

Pascale Noizet  propose aux camarades qui, en désaccord, face aux  aux manoeuvres de marginalisation, ont dû quitter le PCF, de retourner au bercail pour faire nombre. Mais comment réadhérer à un parti qui prône une politique totalement contraire à ses idéaux ?
Les camarades, pourtant majoritaires, qui ont rompu à Tours, en 1920, avec la SFIO, auraient-ils dû rester à l'intérieur de  "la vieille maison" pour changer l'orientation du Parti socialiste ?

Aujourd'hui, revenir u sein du PCF serait renier ses convictions. Et l'attitude serait jugée pour le moins opportuniste. Elle serait qualifiée de basses manoeuvres de "noyautage" pour s'emparer de la direction et donc vouées à l'échec.
Pour ma part, je ne me vois pas solliciter à nouveau une carte du PCF, dans ces conditions.
Faut-il pour autant jeter la pierre aux camarades qui restent au Parti ?
Tout en ne partageant pas leur option (à mon sens, ils vont devenir otages d'une direction omnipotente qui va se servir de leur maintien dans le Parti pour justifier la "démocratie" qui y règne !), je considère que c'est un choix politique qui appartient à ces camarades.
Par contre, je fais, à nouveau appel à eux pour maintenir et développer le contact entre vrais communistes, avec et sans carte. Pascale Noizet évoque l'idée de "réseaux". Il faut ouvrir ceux-ci à l'extérieur du Parti. Nous devons tous nous retrouver, sur une base de lutte de classe, pour mener le combat commun. Il faut en finir avec le refus, trop longtemps opposé à cette action unitaire, sous prétexte d'une stigmatisation pour "travail fractionnel" de la part de la direction du PCF.
La crise, qui frappe chaque jour plus fort les salariés, rend urgent que les contacts soient pris à tous les niveaux entre les communistes, qu'ils soient dans ou hors du PCF pour agir ensemble.
N'ajoutons pas à la parcellisation des forces révolutionnaires.
Il faut que celles-ci se rencontrent et s'unissent.
C'est un impératif.

Tag(s) : #Lutte de Classe
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