Le Monde s'inquiète. La situation à Gaza lui fait craindre le pire.
Mais le pire, pour ce quotidien, ce n'est ni le martyr de plus d'un million de Palestinien, ni le nombre de victimes, près de 400 morts à ce jour et 1500 blessés, ni le principe de l'action militaire israélienne, ni le blocus inhumain auquel cette bande de terre est soumise depuis des mois et des mois. Pas plus que la domination coloniale dont est victime la Palestine, depuis 1948.
Ce qui préoccupe Le Monde, c'est la possibilité pour Tsahal d'être "piégée". Autrement dit, de connaître un nouveau désastre comparable à celui subi au sud-Liban, à l'été 2007. La victoire du Hezbollah est restée comme une arête au travers de la gorge des "amis" d'Israël. Qu'une force de partisans mette en échec la première armée du Proche-Orient, constitue une énigme incompréhensible pour tous les statèges en chambre.
Et la crainte, aujourd'hui, c'est qu'une guérilla urbaine, qui pourrait être menée par le Hamas, conduise au même résultat : une nouvelle défaite militaire de l'Etat hébreu.
Aussi, Le Monde, inquiet, est-il prudent et circonspect !
Comme la notion de "peuple" n'a aucun sens pour les "élites" qui les gouvernent, celles-ci, médias et politiques, évacuent, dans leurs discours comme dans leur stratégie, la réalité de leur existence. Quand on lit ou qu'on entend dans les médias, "la France pense que", les "Etats-Unis estiment" ou "l'Union européenne considère", il n'est jamais fait référence aux "peuples" toujours ignorés, mais à leurs dirigeants.
Il s'agit là d'une continuité du mépris dans lequel ceux qui nous gouvernent tiennent les hommes et les femmes, dont, paraît-il, ils sont les représentants. Hier, les nobles parlaient de la "valetaille", puis les bourgeois de la "racaille", pour stigmatiser les classes pauvres.
Nicolas Sarkozy n'a-il pas employé la même expression ?
Aussi, quand "les barbares qui sont dans nos villes" surgissent dans l'histoire, bousculent celle-ci, et se rendent maîtres de leurs cités, c'est la "bronca" parmi les riches et les possédants.
Et les "barbares", ce sont toujours les peuples exploités, colonisés, infantilisés. le jour où ils refusent l'état de soumission, l'esclavage, la domination, ils entrent alors en "résistance".
Alors, les barbares deviennent des "terroristes" !