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Le Président de la République, jeudi soir, face aux médias, a déclaré que les entreprises, recevant des fonds d'Etat, devraient s'engager, en contrepartie, à ne plus "délocaliser" leur production, voire à la "relocaliser" en France. En l'occurence, étaient  visés par cette déclaration, les industriels de l'automobile, tels Renault et Peugeot. Position logique pour les salariés de ces firmes, en premier lieu, et pour l'ensemble des citoyens de notre pays,  que de ne pas subventionner l'abandon de la production nationale au profit de l'étranger. Mettant les points sur les i, Nicolas Sarkozy a cité, comme exemple,  le cas des délocalisations en République tchèque.
Ces fortes paroles, la mâle assurance du Président en la matière, n'ont qu'un défaut : elles sont contraires à ce qu'on nomme, dans le jargon européen, les "acquis communautaires". En effet, tous les traités en vigueur dans l'Union européenne, repris par le fameux traité de Lisbonne, enfant adoptif et chéri de Nicolas Sarkozy, stipulent clairement "la libre circulation  des hommes, des capitaux et des marchandises" au sein de l'UE.
Cette disposition obligatoire pour tous ls 27 Etats, découle de la philosophie même de l'Union depuis le Traité de Rome, en 1957 : la loi sacrée du "marché unique" et de "la libre concurrence, non faussée". Ces règles absolues constituent la Bible, le Livre Saint,  en vigueur dans l'Union européenne.  Nicolas Sarkozy, jusqu'à ces derniers jours,  voulait être le croisé le plus inflexible de cette nouvelle religion, jusqu'à ce faire l'avocat le plus exigeant de la substitution de la règle de la majorité à celle d' l'unanimité comme disposition essentielle du traité de Lisbonne. N'avait-il pas condamné, de la manière la plus vigoureuse, au G20, en novembre dernier à Washington, toute politique protectionniste de la part des Etats ?
Or, jeudi, face à quatre "journalistes", muets sur cette contradiction, le président de la République s'est fait le champion résolu de la "protection" de notre industrie automobile" !
Le président en exercice du Conseil européen, le Premier ministre tchèque, s'est élevé avec véhémence contre les déclarations présidentielles françaises, qu'il a jugées contraires à la lettre et à l'esprit des traités européens. Ce qui est l'évidence. Mais les médias de notre pays ont présenté le litige comme une affaire franco-tchèque, dans le cadre de divergences entre Prague et Paris. Pas la moindre allusion à la radio ou à la télé sur  la mise en cause, par Nicolas Sarkozy, des loi régissant l'Union européenne. Surtout ne pas mettre l'accent sur le divorce entre les propos matamores du Président et ses positions ultra européennes, qui guidaient, jusqu'ici, sa politique, telle est la ligne de la Propaganda Abteilung  française.
Mais il faudra bien que la clarté se fasse, et rapidement.
Ou Nicolas Sarkozy bafoue les règles intengibles euopéennes, et se met, de facto, hors de l'UE en "protègeant" l'industrie automobile française, ou sa déclaration du 5 février n'était que propos démagogiques, forfanterie sans lendemain, comme du temps où il se proclamait le "Président du pouvoir d'achat"...

Tag(s) : #Europe
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