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Tout le monde est sur le pont. Autour du Président, les ministres, les grands patrons, leurs médias, tous se demandent comment désamorcer la crise sociale qui enffle dans notre pays. Le chômage monte en flêche, les licenciements font boule de neige. Des millions de gens ne peuvent plus boucler leur budget.  Dans le même temps, certaines firmes, Total, Continental et d'autres, ferment cyniquement des sites et claironnent des profits insensés. Les entreprises du CAC 40 annoncent plus de 80 milliards d'euros de bénéfices qu'elles distribuent sans compter à leurs actionnaires. Le gouvernement ouvre largement ses coffres-forts aux banquiers, mais n'a rien  à distribuer aux salariés.
Ceux-ci ne cachent plus leur colère. Ils ne croient plus aux promesses, jamais satisfaites, du pouvoir et le font bruyamment savoir. Les grèves, encore locales, se multiplient. Elles s'accompagnent , çà et là, d'occupation d'usines, voire de contraintes contre leur PDG. Des professions entières se dressent contre les "réformes" qui leurs sont imposées : dans l'Education, la Santé, la Justice, les personnels se rassemblent et agissent avec détermination.
Et le 19 mars, c'est la mobilisation générale !
Donc le pouvoir, qui sent le danger, veut donner le change. C'est bien l'expression qui convient ! Nicolas Sarkozy se répand, certes,  en propos vengeurs contre les "patrons voyous", mais cela ne fait pas le compte. Aussi, le président n'hésite pas une seconde : il déclare nécessaire la "moralisation du capitalisme". Et il s'en prend aux "paradis fiscaux", considérés comme des "zones de non-droit", presque à l'égal des "quartiers sensibles". Il y aurait même, en Europe, des "pays sensibles", tels la Suisse, le Luxebourg, l'Autriche, la Belgique et, bien sûr, le Liechtenstein, qui en prennent à leur aise avec "le secret bancaire".
Si Sarkozy ne les menace pas du "karcher"et ne traite pas Jean-Claude Juncker,  Premier ministre luxembourgeois, de "racaille", il veut en finir, répète-t-il, avec ces lieux de perdition de la finance internationale. Les pays européens, mis à l'index par notre Président, anoncent leur intention "d'assouplir" le secret bancaire en vigueur chez eux. Pas question de le supprimer, car les banques restent les banques, et les gros clients, qui aiment la discrétion autour de leurs comptes numérotés, menacent de s'expatrier dans les mers chaudes du Triangle des Bermudes... Sarkozy ne veut pas la mort du pécheur. Du moins, que celui-ci accomplisse son activité  en eau trouble, loin du regard du législateur...
France Inter, reprenant une enquête du magazine Alternatives économique*, annonçait l'autre matin, que "l'ensemble des entreprises du CAC 40" est massivement présent dans les "paradis fiscaux", et en premier lieu, BNP-Paribas..., bénéficaire, ô combien - comme les autres banques -  (mais aussi Renault et Peugeot), de la manne financière du gouvernement français.
" Cachez ce blang-seing que je ne saurais voir" disait déjà Tartuffe, il y a trois siècles.
Sarkozy reste prudent : s'il ne jette pas feu et flamme contre les îles Caïmans (où peut-être des "amis d'amis" pourraient l'héberger un jour), il n'en sonne pas moins l'alarme...des Crocodiles !


* EN COMPLEMENT "TECHNIQUE" :

Une enquête exclusive menée par Alternatives économiques, montre que toutes les entreprises françaises du CAC 40 sont présentesdans les pays offrant des services financiers de type 'paradis fiscaux', avec "pratiquement 1.500 filiales offshore, réparties sur près d'une trentaine de territoires"
Selon toujours "Alternatives économiques", BNP Paribas, le Crédit agricole et la Société générale disposent de 361 entités offshore. Avec 189 filiales offshore, « BNP Paribas est, de loin, le plus mauvais élève du secteur et du CAC 40 ».
Au-delà du secteur bancaire, l'enquête de « Alternatives Economiques » révèle que toutes les multinationales françaises sont implantées dans les paradis fiscaux. « Les plus mauvais élèves étant LVMH, Schneider, PPR, France Télécom, Danone, Pernod et Capgémini », indique le magazine.
Sept territoires offshore concentrent à eux seuls 90 % de la présence française : le Royaume-Uni - principalement la City de Londres -, les Pays-Bas, la Suisse, le Luxembourg, Singapour, l'Irlande et Hongkong

Tag(s) : #Lutte de Classe
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