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Sortir de l'OTAN :
un mot d'ordre plus actuel que jamais

en Italie 


par Fosco Giannini, d
irigeant national du
Parti de la Refondation communiste,
directeur de la revue l’Ernesto

Paru dans
Rinascita della Sinistra
du 12 mars 2009.
(Traduction pour vivelepcf : AC).

 

Que se passe-t-il en Italie, tandis que les communistes et la gauche anticapitaliste sont encore divisés entre eux?

Non seulement la démolition du reste de la démocratie bourgeoise et l’évacuation du cadre institutionnel et politique né de la Résistance, non seulement les lois raciales, les rondes para-fascistes, la « grève virtuelle » [NdT: l'équivalent du service minimum en France], la privation de pouvoir du Parlement, rendu « sourd et muet ». Tandis que d'une main, la droite met à genou le mouvement ouvrier dans son ensemble et prend à défaut la gauche divisée, de l'autre elle renforce le système militaire italien, déjà puissant, le subordonnant encore plus aux desseins impérialistes des USA (qu'Obama n'a certainement pas encore rendus différents de ceux de Bush) et aux intérêts de l'« Entreprise Italie », celle du capital.

Impressionnante s’avère l'augmentation des moyens, tant humains que financiers, que le gouvernement Berlusconi (en l’espace de quelques mois, en sourdine et sans même que la gauche ou l’opinion ne s'en aperçoivent) a déplacés vers les points chauds: Irak, Afghanistan, Liban, Kosovo. Une analyse attentive du budget de l'an dernier montre que le gouvernement Berlusconi a augmenté d'environ 15% l'investissement militaire total par rapport au gouvernement Prodi, qui, c'est le moins que l’on puisse dire, n'avait déjà pas brillé par son désengagement militaire. Dans le même budget, à titre d’exemple, on a prélevé 56% des crédits de la Coopération prévus pour 2008 et les sommes « économisées » ont toutes été détournées vers la militarisation.

 

Pour la guerre en Afghanistan l'ensemble des dépenses prévisibles pour 2009 est énorme: 500 millions d'euros, 75% de plus par rapport au gouvernement Prodi. Dans les Balkans on arrivera, à la fin de l'année, à près de 180 millions d'euros, 30% de plus par rapport au gouvernement Prodi. Mais les perspectives militaires de la droite (suivant l'augmentation conséquente des dépenses) vont bien au-delà des zones actuelles de conflit. Un peu moins de vingt millions d'euros, seulement pour le nouveau personnel militaire dans les Emirats Arabes, au Bahrain et au Pentagone (USA), où les militaires italiens participent au travail d'ensemble mené dans le cadre des « missions » en Irak et en Afghanistan. Et des augmentations aussi en Afrique (près de 5 millions d'euros seulement pour la Guardia di Finanza [la police financière et douanière italienne] engagée en Libye).

 

A côté des ressources considérables impudemment et dramatiquement volées à la protection sociale, à la recherche, au développement, aux prestations sociales, nous sommes de plus en plus confrontés à une dangereuse accélération de la militarisation du territoire, à une subordination toujours plus profonde du pays vendu aux USA et à l'OTAN :

 

-          la base US de Vicence (avec une participation du gouvernement italien aux dépenses qui est en passe de dépasser la participation américaine),

-          le renforcement – en termes militaires et structurels – de toutes les 140 bases des USA et de l'OTAN en Italie,

-          la collaboration (économique, militaire et politique) du gouvernement italien au programme spatial des USA,

-          l’installation de postes de commandement de la Marine et des services d'espionnage des USA à Naples et à Sigonella (un radar assez semblable à ceux situés en Europe de l'Est et dont personne ne parle; radar qui, entre autres, semble être responsable de plusieurs cas étranges de leucémie constatés ces derniers temps dans la région de Sigonella);

-          les chasseurs-bombardiers nucléaires des USA, F35, basés à Cameri;

-          la participation à la production de l'Eurofighter;

-          le vaste et inquiétant réseau d'espionnage qui part de Niscemi, en Sicile (avec l'accord et la rétribution de la mafia?) et qui représente une des quatre stations planétaires des USA destinées à surveiller le monde et à coordonner les actions militaires des forces aériennes, navales et terrestres des Etats-Unis et de l'OTAN déployées sur la planète entière.

La génuflexion du gouvernement italien devant les Etats-Unis et l'OTAN prend une tournure qui a atteint des sommets de servilité jamais vus auparavant; la menace d’implication dans les guerres américaines est toujours plus vraisemblable; le détournement des ressources vers la militarisation appauvrit encore plus les travailleurs italiens. Du Forum social européen de Stuttgart du 5 octobre 2008 a été lancé l'Appel pour une mobilisation dans toute l'Europe contre la guerre et contre l'OTAN.
Du 2 au 5 avril partira, à l'échelle du continent, une mobilisation qui aboutira, samedi 4 avril, dans les rues de Strasbourg.

Cela peut être le point de départ pour relancer en Italie aussi une lutte de masse contre les guerres et contre l'OTAN. Le mot d'ordre « sortie de l'Italie de l'OTAN » a encore plus de sens aujourd'hui qu'hier. Et il faut que l’on retrouve les communistes, unis pour reconquérir aussi bien leur rôle historique que leurs liens avec les masses, tellement compromis par les erreurs commises, qu’ils se mettent résolument à la tête (comme autrefois) de la mère de toutes les batailles: celle contre la guerre, pour « le pain et la paix ». Contre l'OTAN.

 

publié par

Vive le Parti Communiste Français

dans : ITALIE - mvt communiste

 

Tag(s) : #Contre l'impérialisme
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