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Repris
du 
Réveil communiste
  
Autophobie communiste
De CocoWikipedia.

L'autophobie communiste est un concept élaboré par Domenico Losurdo dans son ouvrage Fuir l'Histoire[1]

Selon Losurdo, il arrive que les victimes elles-mêmes tendent à s'approprier le point de vue des oppresseurs et commencent par conséquent à se mépriser et à se haïr elles-mêmes. Le Selbsthaj3 ou self-hate, l'autophobie, a été étudiée surtout à propos des Juifs, qui pendant des millénaires ont été les victimes d'une campagne systématique de discrimination et de diffamation.
Mais quelque chose d'analogue s'est produit au cours de l'histoire, elle-même tragique, des Noirs déportés hors de leur terre, soumis à l'esclavage, à l'oppression et privés de leur propre identité: il est arrivé que les jeunes femmes afro-américaines, même celles d'une grande beauté, se soient mises à désirer et à rêver d'être blanches ou, au moins, de voir s'atténuer le noir de leur teint. L'adhésion des victimes aux valeurs des oppresseurs peut être à ce point radicale.
Le phénomène de l'autophobie ne concerne pas seulement des groupes ethniques et religieux. Elle peut frapper des classes sociales et des partis politiques rescapés d'une grave défaite, surtout si les vainqueurs, mettant leurs armes véritables de côté ou au second plan, continuent leur campagne meurtrière maintenant confiée à la puissance de feu multimédiatique.

Pour Losurdo "Parmi les divers problèmes qui affectent le mouvement communiste, celui de l'auto phobie n'est certainement pas le moindre. Laissons de côté les ex-dirigeants et les ex-représentants du Parti Communiste Italien (PCI), qui déclarent parfois avoir adhéré à ce parti dans un lointain passé sans jamais avoir été communistes."[2].


Losurdo poursuit en affirmant que :
"Mais malheureusement, l'auto phobie se manifeste aussi dans les rangs de ceux qui, tout en continuant à se déclarer communistes, se montrent obsédés par le souci de réaffirmer qu'ils n'ont absolument rien à voir avec un passé qu'ils considèrent, eux comme leurs adversaires politiques, comme tout simplement synonyme d'abjection. Au narcissisme hautain des vainqueurs, qui transfigurent leur propre histoire, correspond l'auto flagellation des vaincus."
[3]

Losurdo ne se limite pas à une constatation, il propose également ce qu'il voit comme une solution.
 "Il va de soi que la lutte contre la plaie de l'auto phobie s'avérera d'autant plus efficace que le bilan du grand et fascinant moment historique commencé avec la révolution d'Octobre sera radicalement critique et sans préjugés. Car, malgré leurs assonances, l'autocritique et l'auto phobie sont deux attitudes antithétiques. Dans sa rigueur, et même dans son radicalisme, l'autocritique exprime la conscience de la nécessité de faire ses comptes jusqu'au bout avec sa propre histoire. L'auto phobie est une fuite lâche devant cette histoire et devant la réalité de la lutte idéologique et culturelle toujours brûlante. Si l'autocritique est le présupposé de la reconstruction de l'identité communiste, l'auto phobie est synonyme de capitulation et de renonciation à une identité autonome."
[4]

 

Notes et références

  1. Fuir l'histoire, Editions Delga et Le Temps des Cerises, Paris, 2007
  2. Fuir l'histoire,p.6
  3. Fuir l'histoire,p.6
  4. Fuir l'histoire,p.7

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Tag(s) : #Pages d"écriture
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