EXTRAIT
DU
RAPPORT DE CUBA
SUR LA RÉSOLUTION 63/7 DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES NATIONS UNIES«
Nécessité de lever le blocus économique, commercial et financier appliqué à Cuba par les États-Unis d’Amérique »
Le blocus économique, commercial et financier appliqué à Cuba par les États-Unis d’Amérique depuis maintenant cinquante ans est le summum d’une politique cruelle et inhumaine, privée de légalité et de légitimité, sciemment conçue pour provoquer dans la population cubaine la faim, la maladie et le désespoir. Rien n’a changé sous dix administrations étasuniennes successives, si ce n’est la recrudescence de cette politique. Rien d’essentiel n’a changé non plus depuis l’entrée à la Maison-Blanche en janvier 2009 d’une nouvelle administration.
Faisant absolument fi de la résolution 63/7 adoptée par l’Assemblée général des Nation Unies le 29 octobre 2008, par 185 voix contre 3, l’administration étasunienne, loin de mettre fin au blocus économique, commercial et financier appliqué à la République de Cuba, a maintenu en vigueur les lois, dispositions et pratiques le sous-tendant. Elle a continué de renforcer les mécanismes politiques, administratifs et répressifs destinés à le mettre en œuvre d’une manière plus efficace et délibérée.
L’administration étasunienne a continué d’appliquer le blocus dans toute sa rigueur. Elle n’a annoncé, encore moins entrepris, aucune action qui tendrait à dénouer la trame complexe de lois et de dispositions administratives autorisant le blocus. Elle n’a pas non plus modifié les fondements de cette politique.
REPERCUSSIONS DANS LE DOMAINE DE LA SANTÉ PUBLIQUE
Les préjudices causés à la santé publique se sont montés à 25 millions de dollars de mai 2008 à avril 2009.
Ces préjudices découlent du fait que Cuba est contrainte d’acquérir des produits et de équipements sur des marchés lointains et de recourir à des intermédiaires dans ce but, ce qui renchérit les coûts d’achat.
La prohibition faite à des scientifiques et spécialistes cubains de la santé de participer à de nombreux congrès et réunions scientifiques aux USA ou la non-délivrance de visas dans ce sens constitue un obstacle au recyclage professionnel, à la comparaison de méthodes utilisés dans le traitement de différentes maladies et aux échanges d’expériences qui pourraient être utiles aux deux pays.
Les dommages causés par le blocus sont particulièrement cruels dans ce domaine, non seulement du fait de ses retombées économiques, mais aussi, et en particulier, pour les souffrances qu’elles infligent aux patients et à leurs familles et pour ses effets directs sur la santé de la population cubaine.
On en trouvera ci-après quelques exemples :
Ø Le Centre national de génétique médicale tente en vain depuis 2003 d’acquérir un appareil d’analyse de génomes à séquençage automatique et d’analyse de génomes complets, indispensable pour étudier l’origine de maladies à haute incidence dans la population cubaine et se situant parmi les premières causes de décès : cancer du sein, du côlon et de la prostate ; hypertension ; asthme ; diabète ; et troubles mentaux, entre autres, l’impossibilité d’achat s’expliquant par le fait qu’il est fabriqué exclusivement par des sociétés étasuniennes ou à brevet étasunien, comme la société Applied Biosystem (ABI).
Ø L’Institut de cardiologie et de chirurgie cardiovasculaire a, à travers l’entreprise Alimport[1], demandé à la société étasunienne Cook Vascular Inc., à brevet unique, de lui vendre un équipement d’ablation d’électrode permanente qui s’avère vital pour des patients souffrant d’une complication septique au niveau de l’électrode implanté de manière permanente ou de toute autre dysfonction-nement de celui-ci. Faute de cet équipement, il faut procéder à une opération à thorax ouvert, ce qui implique un risque grave pour la vie du patient. La société n’a pas répondu à la requête cubaine.
Ø La société MEDICUBA a, à travers la société Alimport, demandé à la société BARD de lui vendre des prothèses vasculaires, à la société CORDIS des pinces pour biopsie endomyocardique et à la société BOSTON SCIENTIFIC des dispositifs de dilatation microchirurgicaux Cutting Balloon. Seule BARD a daigné répondre en disant que les lois du blocus ne lui permettaient pas de présenter ses produits en vente, tandis que les deux autres sociétés, redoutant les conséquences éventuelles, n’ont même pas répondu.
Ø Le Système intégré d’urgences médicales (SIUM) n’a pu recevoir trois ambulances Ford d’occasion (environ 24 000 dollars chacune sur ce marché), les Pasteurs pour la paix n’ayant pas pu en faire don à Cuba par prohibition de l’administration.
La santé des enfants cubains a aussi subi les torts causés par la politique brutale de blocus :
Ø Les hôpitaux pédiatrique ont beaucoup de mal à acquérir les articles nécessaires aux petits enfants, tels que sondes vésicales, digestives et trachéales de meilleure qualité et durabilité, des aiguilles de Huber pour trachéotomie et ponctions lombaires dont la plupart est de fabrication étasunienne.
Ø Les petits Cubains souffrant de leucémie lymphoblastique ne peuvent recevoir le médicament Erwinia L-asparaginasa, connu dans le monde comme Elspar, la société pharmaceutique étasunienne Merck and Co refusant de le vendre à Cuba.
Ø Le Centre de cardiologie pédiatrique William Soler ne peut acheter des dispositifs tels que cathéters, coils, guides et stents utilisés pour le diagnostic et le traitement par cathétérisme d’enfants atteints de cardiopathies congénitales complexes, les sociétés NUMED, AGA et BOSTON SCIENTIFIC refusant de le lui vendre. Aussi la liste d’enfants cubains devant être opérés à cœur ouvert s’est-elle allongée l’an dernier de huit nouveaux cas :
Ces enfants ne peuvent recevoir le meilleur traitement de santé possible à cause de la cruauté du blocus.
Les cas ci-dessous prouvent la portée extraterritoriale du blocus dans le domaine de la santé :
Ø La société cubaine GCATE S.A., spécialisée dans l’achat d’équipement technologique destiné à la santé publique, s’est heurtée à de nombreuses difficultés avec la société hollandaise Philips Medical qui, après avoir vendu et installé une série d’équipements, refuse maintenant de livrer les pièces de rechange et la contraint à se fournir à travers des pays tiers, ce qui renchérit notablement le coût d’achat et rend la maintenance plus difficile. La société hollandaise se justifie au nom des clauses du blocus étasunien.
Ø La société japonaise HITACHI refuse de vendre à Cuba un microscope à transmission électronique spécialisé en anatomie pathologique, prétextant des clauses du blocus, ce qui oblige notre pays à se pourvoir ailleurs à un coût plus élevé.
Ø La société japonaise TOSHIBA refuse pour ce même motif de vendre à Cuba des équipements de pointe, comme une chambre gamma, utilisée pour des études d’isotopes radioactifs en médecine nucléaire, des appareils de résonance magnétique et des échographies de haute précision, ce qui porte préjudice aux services de santé destinés à la population cubaine.
[1] La société Alimport est chargée de l’achat de denrées alimentaires et de produits médicaux auprès de sociétés étasuniennes.