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Sauvons l'Ecole

Luc Chatel explique

l’Education nationale à des électeurs de droite 

In Mammouth mon amour

 

Ce matin, Luc Chatel répondait à l’invitation de la Fondation Concorde, « think tank proche de la majorité gouvernementale actuelle créé en 1997″, comme on peut le lire sur leur site. A 8 h 30, rendez-vous était donné dans un café du XVIè arrondissement de Paris.

 

L’endroit était plein à craquer : de nombreuses personnes ont même dû rester assises, affluence oblige. « Je ne pensais pas que l’éducation attirerait autant de monde », a noté un Monsieur à ma gauche.

Le thème de ce petit-déjeuner débat était donc : "Réformer l’Education nationale".

 

J’y suis allée pour voir ce que le Ministre de l’Education nationale disait lorsqu’il était « chez lui », entendez, face à un auditoire acquis _ réponse : sensiblement la même chose que d’habitude _ et surtout, pour savoir ce que ces derniers voulaient savoir de lui.

 

Luc Chatel, à gauche, face aux question des membres de la Fondation Concorde

 

Pas de surprise dans le discours rodé de Luc Chatel. Il déroule son argumentaire, à peu près le même que celui de la dernière interview qu’il nous avait accordée: il s’est fixé trois défis.

 

 * La personnalisation des enseignements d’abord, parce que « chaque enfant est différent »;

 * l’autonomie des  établissements, ensuite, afin de mettre en oeuvre la dite personnalisation, et de permettre aux proviseurs et principaux de mener à bien leurs projets, voire de recruter des personnels aux profils mieux adaptés.

Et enfin,

 * l’amélioration de la gestion de ressources humaines.  

 

"J’ai effectué un voyage de 48 heures à Singapour afin d’observer leur système scolaire. Les enseignants y sont payés entre 3000 et 5000 euros, et débutent au même salaire d’embauche que les jeunes ingénieurs. La question de la rémunération n’est pas anodine… Mais durant 25 ans, les différents gouvernements, y compris ceux du bord que je soutiens, ont embauché toujours plus, mais sans payer mieux" , a remarqué Luc Chatel avant de rappeler que lui avait déjà commencé à augmenter les salaires…

 

Il a aussi évoqué la question des évaluations de compétences des professeurs, de la méritocratie en panne, de l’inégalité des familles face à l’orientation ou l’apprentissage des langues, du manque de marge de manoeuvre du système.

 

Puis est venu le moment des questions dans la salle.

Ingénues, décomplexées, elles m’ont beaucoup amusée. Luc Chatel y a répondu sobrement, sans dérapage. Je vous retranscris ici rapidement ses réponses, pour moi, ce sont surtout les questions qui importent : elles en disent beaucoup sur l’électorat de droite.

 

Un Monsieur a attaqué très fort.

« Que pensez-vous de l’idée de rétablir un examen d’entrée en sixième, puisque beaucoup d’enfants arrivent sans maîtriser la lecture et l’écriture et n’ont donc rien à faire au lycée ensuite? ». Sourire contrit des quelques spécialistes éducation présents dans l’assistance.

Réponse du Ministre :

« Non, je n’y suis pas favorable. ce serait contraire à l’idée de personnalisation et de maîtrise des compétences évoquées plus tôt ».

 

Autre intervention du public, un Monsieur encore :

« Je voudrais poser une question taboue, mais tout de même: ne faut-il pas s’interroger sur les heures de service des enseignants? »

Réponse de Luc Chatel :

« Ce n’est pas vraiment une question taboue : Ségolène Royal a dit, en 2006, que les profs devaient travailler 35 heures . Certes, elle ne l’a dit qu’une fois… Les syndicats sont trés fermés sur ce point. Mais les enseignants exercent aujourd’hui leur métier différemment, avec le travail en équipe, le soutien scolaire, l’aide à l’orientation…

Il faudra, un jour,  s’interroger sur le temps de présence dans les établissements.

Mais pas dans l’année qui vient ».

 

Tag(s) : #Education nationale
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